Qui aurait cru, il y a bientôt dix ans, que le film John Wick marquerait le début d’une grande aventure ? En quatre volets seulement, la saga rejoint la caste des franchises milliardaires. À lui seul, le quatrième opus en a récolté près de la moitié - plus de 428 millions de dollars à travers le monde.
Non seulement le premier film a ouvert les portes d’un imaginaire aux possibilités infinies, mais il a aussi ravivé la carrière de sa star principale, Keanu Reeves. Avec ce rôle, l’acteur a, depuis, regagné son titre de figure incontournable de l’action.
Le succès est tel que la saga John Wick ne se limite plus à Keanu Reeves et au cinéma. Depuis le 22 septembre dernier, la plateforme Prime Video a lancé une série dérivée, Le Continental, qui explore les jeunes années du personnage de Winston et le passé de cet établissement qui accueille bon nombre de criminels.
L’ironie du sort ? Si la franchise John Wick est devenue une valeur sûre, personne ne voulait du premier film. C’est ce que nous révèlent Basil Iwanyk et Erica Lee, deux des producteurs historiques de la saga, également derrière la série Le Continental. “Lorsque nous avions terminé le film, les studios ne voulaient pas nous l’acheter. On pensait vraiment avoir échoué sur toute la ligne”, se remémore Basil Iwanyk.
Il poursuit : “Nous avons toujours l’impression d’être une sortie d’indie, d’outsider, hors du radar. Nous devons faire plus d’efforts que les autres. C’est cette éthique de travail, à la fois créative et physique, qui nous a permis de continuer.” Car oui, aussi surprenant que cela puisse paraître, à ses débuts, John Wick n’avait rien d’un blockbuster traditionnel.
Le premier volet, réalisé par David Leitch et Chad Stahelski, est doté d’un budget de 20 millions de dollars. Une somme plus que modeste pour un film d’action. Au terme de son exploitation, il en rapportera quatre fois plus - 86 millions de dollars. Aujourd’hui, le chapitre 4 rapporte autant qu’un film de super-héros.
Je ne pense pas que le public veuille cinq ou six heures de John Wick sans Keanu Reeves.
“Lorsqu'on reçoit un scénario et qu'on lit la première la page, il y a toujours quelque chose en nous qui se dit : "Est-ce que ce film pourrait changer ma vie ?” Et celui-ci a changé la nôtre, admet Basil Iwanyk. Le fait qu'il ait été aussi bien accueilli par la critique et le public a dépassé nos attentes et continue de les dépasser.”
Le secret de ce succès réside très certainement dans l’esprit d’équipe. C’est comme ça que l’analyse Erica Lee : “Basil, Keanu, Chad Stahelski et moi-même, nous sommes là depuis le premier jour. Je pense qu'il est rare qu’un groupe reste aussi intact et soudé. C’est quelque chose de spécial.”
Le Continental, la série dérivée, n’est pas là pour reproduire à l’identique l’esprit des films. “Je ne pense pas que le public veuille cinq ou six heures de John Wick sans Keanu Reeves”, estime Basil Iwanyk. Avec ce spin-off, le producteur veut s’inspirer de la formule Star Wars. Il cite The Mandalorian et Andor. L’idée : puiser dans l’ADN de la saga pour raconter de nouvelles histoires avec un ton et des personnages différents.
La série de trois épisodes n’est que le début d’une nouvelle ère pour la saga. Attendu pour juin 2024, un nouveau film sortira en salle, Ballerina. Toujours sans Keanu Reeves, mais avec Ana de Armas - qui a déjà montré tout son potentiel d'héroïne qui bastonne dans le 25e James Bond Mourir peut attendre.
L’histoire suivra les aventures d’une tueuse à gages, élevée comme une assassin, en quête des meurtriers de sa famille. Un récit de vengeance, toujours, mais au féminin dans l’espoir d’aller chercher un nouveau public. Les fans de la franchise ne sont pas au bout de leurs surprises.
Propos recueillis par Thomas Desroches, à Londres, le 20 septembre.
Le Continental est disponible sur Prime Video.