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    Les Dents de la mer 2 : Universal a refusé cette géniale idée de Spielberg
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Avec 460 millions de dollars de recettes, "Les Dents de la mer" de Spielberg a ouvert une nouvelle ère du box office mondial. Le cinéaste avait bien une idée de suite, mais elle a été sèchement recalée par le studio Universal, horrifié par l'idée.

    Lorsque la petite station balnéaire d’Amity est attaquée par un dangereux requin blanc, le chef de la police, un jeune biologiste marin et un chasseur de requin se lancent dans une quête désespérée pour stopper l’animal avant qu’il ne frappe à nouveau…

    Vous avez forcément reconnu le synopsis des Dents de la mer. Sorti au beau milieu de la saison estivale en 1975, le film a littéralement tétanisé plus d'un spectateur sur son fauteuil, tout en déclenchant un mouvement d'inquiétude dans les stations balnéaires.

    Les Dents de la Mer
    Les Dents de la Mer
    De Steven Spielberg
    Avec Roy Scheider, Robert Shaw, Richard Dreyfuss
    Sortie le 18 juin 1975
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    "Cet été, vous n'irez pas vous baigner" proclamait une des catchlines terriblement efficaces des affiches publicitaires du film...

    Spielberg disait avoir eu la sensation sur le tournage de pouvoir mener les futurs spectateurs à coup d'électrochocs. Un pari largement tenu, aidé par une brillante mise en scène, mais surtout épaulé par une extraordinaire bande-son, incroyablement suggestive, qui fait effectivement monter la tension chez le spectateur.

    Un monologue culte pour une idée de suite

    Un des moments les plus glaçants du film, une fabuleuse séquence d'ailleurs, est le monologue de Quint (Robert Shaw) racontant le terrifiant naufrage de l'USS Indianapolis, torpillé dans le Pacifique en juin 1945 par un sous-marin japonais, alors que le navire avait livré la bombe nucléaire qui sera larguée sur Hiroshima. Les survivants furent alors, petit à petit, dévorés par les requins...

    Revoici la séquence, pour le souvenir...

    Le discours de Quint est factuellement exact, à l'exception d'une date, qui évoque le 29 juin 1945. Le 30 juillet 1945, l'USS Indianapolis fut envoyé par le fond et coula en 12 minutes seulement. Environ 300 des quelques 1200 membres d'équipage à bord ont sombré avec le navire.

    Les survivants flottaient donc dans l'eau. Certains ont commencé à sentir des bosses sous leurs canots de sauvetage. Des bancs de requins venus festoyer, et qui dévorèrent des centaines de marins, durant plusieurs jours. Seuls 316 ont réussi à se sortir de cet enfer...

    Il y a au moins deux raisons pour lesquelles Spielberg refusa de faire Les Dents de la mer 2. La première fut parce que le tournage du film fut un cauchemar pour le cinéaste, ainsi qu'il le racontait encore dans un entretien accordé à Entertainment Weekly en 2011 : "J'aurais fait la suite si je n'avais pas passé un moment aussi horrible en mer dans le premier film".

    La seconde, c'est parce que son idée de partir de la tragédie de l'USS Indianapolis pour une potentielle suite horrifia les pontes de Universal, qui mirent leur veto. Signée par le français expatrié Jeannot Szwarc, Les Dents de la mer 2, sorti en 1978, restera donc sur la côte de la petite bourgade d'Amity, avec cette fois-ci un requin ayant une dent contre la famille Brody.

    Le film reste tout à fait sympathique, mais n'a certainement pas la puissance du premier volet. Son résultat au box office mondial, 187 millions $, sera très loin du modèle d'origine. Quant à Spielberg, il préféra se lancer dans Rencontre du 3e type, qui sauvera d'ailleurs de la banqueroute la Columbia.

    Les Dents de la Mer est disponible en streaming sur Netflix et Amazon Prime Video, ainsi qu'en VOD, DVD et Blu-ray.

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