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    4,1 sur 5 ! Si vous avez raté le meilleur road movie de l'Histoire, rattrapez-le au cinéma !
    Caroline Langlois
    Caroline Langlois
    -Responsable vidéos
    Caroline Langlois a eu un parcours classique. Les Visiteurs le dimanche soir en famille, la cassette de Titanic en boucle le week-end. Jarmusch et Hitchcock en sortie scolaire. La première galoche devant Spider-Man 2. Et puis les nuits blanches avec Lost, les répliques culte de Friends...

    Le road movie culte Thelma et Louise ressort cette semaine au cinéma, l'occasion de revenir sur les débuts difficiles de ce film devenu un symbole du féminisme.

    Il y a 32 ans, Thelma et Louise nous offraient une ode à la liberté au moyen d'un road trip émancipateur couronné par un final en apothéose, l'un des plus inoubliables du cinéma, aussi déchirant qu'euphorisant.

    Thelma et Louise
    Thelma et Louise
    Sortie : 29 mai 1991 | 2h 09min
    De Ridley Scott
    Avec Geena Davis, Susan Sarandon, Harvey Keitel
    Spectateurs
    4,1
    Voir sur Universciné

    Alors que le film de Ridley Scott ressort ce mercredi 5 juillet, il est difficile de s'imaginer qu'il fut sujet à controverses lors de sa sortie en 1991. Difficile même de penser qu'à l'époque, le long-métrage avait reçu un accueil plutôt tiède et déclenché des polémiques quand il jouit aujourd'hui d'un statut de culte et de symbole féministe.

    Une genèse compliquée

    Comme si la galère était un passage obligé pour tout objet artistique culte en devenir, Thelma et Louise connaît des débuts laborieux. Le premier à sentir le potentiel du scénario de Callie Khouri en 1980 n'est autre que Ridley Scott.

    Rattaché d'abord à la production seule, le metteur en scène des futurs Blade Runner et autres Gladiator peine à trouver un réalisateur et se heurte à une succession de refus des studios. Et pour cause : compliqué de vendre l'histoire de deux femmes hors-la-loi en quête de liberté et surtout d'émancipation face à la figure masculine dominante.

    Geena Davis, Susan Sarandon Solaris Distribution
    Geena Davis, Susan Sarandon

    Pris d'affection pour ce duo révolutionnaire dont il livre les exploits à des interlocuteurs réticents, Ridley Scott finit par prendre la décision de réaliser le film lui-même.

    Des critiques mitigées

    Si la presse et le public ne rejettent pas en bloc le film à sa sortie - l'accueil est plutôt chaleureux lors de sa présentation en clôture du Festival de Cannes - il suscite toutefois de vives polémiques liées au caractère violent de certaines scènes.

    "Explicitement fasciste", "des héroïnes aux actes irréfléchis et agressifs", "une perversion des valeurs de responsabilité, d'égalité, de sensibilité et de compréhension du mouvement féministe" sont quelques unes des critiques qu'on peut lire dans les journaux de l'époque.

    Le film a surtout contrarié une certaine vision hollywoodienne du cinéma

    Des réactions déplorées par Susan Sarandon (Louise) au vu de l'absence de telles considérations à l'égard de films à la violence similaire sortis auparavant (elle cite notamment L'Arme fatale).

    Pour Geena Davis (Thelma), la raison est évidente, le film "a surtout contrarié une certaine vision hollywoodienne du cinéma qui doit avant tout s’adresser au mâle blanc hétérosexuel."

    Une polémique prévisible et sans conséquence grave puisque Callie Khouri s'est vue remettre l'Oscar du meilleur scénario en 1991 et que le film est devenu culte.

    Un road movie féministe

    Thelma et Louise n'est pas qu'un simple film d'action sur fond de buddy movie au féminin. C'est une ode à la liberté, un rejet du patriarcat et un hymne à l'indépendance servis par des séquences fortes et symboliques.

    Parmi celles-ci, la scène de sexe entre Thelma et JD (Brad Pitt), composée exceptionnellement du point de vue du personnage féminin, ou encore celle dans laquelle Thelma se détache les cheveux dans un élan de libération de l'oppression de son mari.

    Le film contient également son lot de répliques résonnant encore à l'heure actuelle : "In the future, when a woman's crying like that, she isn't having any fun" (dans le futur, tu sauras que quand une femme pleure ainsi, c'est qu'elle ne s'amuse pas). Autant d'éléments repris, étudiés, analysés, scandés depuis plus de trente ans.

    Dans le patrimoine

    En 2018, année charnière de la cause féministe, Susan Sarandon et Geena Davis se sont retrouvées sur la scène des Golden Globes, sous une pluie d'applaudissements. Une image symbolique s'il en est tant les deux personnages qu'elles incarnaient sont devenus un emblème de l'émancipation féminine.

    Deux ans plus tôt, elles recevaient le prix Women in Motion à Cannes, un programme qui met en lumière le travail des femmes d'un milieu où elles sont minoritaires.

    Au-delà de l'influence considérable qu'il a eu dans le domaine du cinéma et des séries, le film a inspiré des écrits universitaires (notamment en études de genre), la création d'associations (Thelma and Louise Australia propose des voyages essentiellement féminins, les Thelma & Louise Expeditions "visent à permettre aux femmes d’avoir une plus grande autonomie et d’amasser des fonds pour une cause valable") ou encore des artistes musicaux (le duo Brigitte s'est mis en scène façon Thelma et Louise dans le clip de Sauver ma peau, Susan Sarandon a repris son rôle de Louise dans le clip Fire de Justice)...

    Un héritage majeur dont les assoiffées de liberté Thelma et Louise auraient été fières.

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