Il y a dix ans, nous les rencontrions au Festival de Gérardmer, déjà en duo, où Andy Muschietti présentait son premier long métrage, Mama. À quelques heures du palmarès, le réalisateur et sa soeur Barbara ne se doutaient pas qu'ils allaient repartir de France avec le Grand Prix. Ni que leur carrière allaient décoller de la sorte.
Et c'est en 2023 que nous les retrouvons, par écrans interposés. Après avoir fait renaître la créature de Stephen King dans une nouvelle adaptation de Ça, Andy est devenu celui qui a mené à bien The Flash, projet DC passé entre de nombreuses mains avant qu'il ne s'empare de cette histoire de paradoxes temporels dans laquelle il permet à Michael Keaton de redevenir Batman.
"C'est un super souvenir", nous dit-il lorsque nous lui reparlons de Gérardmer en préambule de cette interview. "J'espère que nous allons y remporter un autre prix, ce serait merveilleux", concluera plus tard Barbara, au moment où nous nous donnerons rendez-vous dans dix ans. Entre temps, le duo a évoqué les deux aspects majeurs de The Flash.
AlloCiné : Pourquoi aime-t-on autant Flash, le personnage comme le super-héros ?
Andy Muschietti : De tous les super-héros, il est celui qui a le plus de liens humains avec le public. C'est un personnage profondément humain, avec des failles. Il faut beaucoup d'erreurs. Mais, d'un autre côté, il a un très grand coeur et sa manière de surmonter son traumatisme d'enfance est d'aider les autres et tenter de faire ce qui est bien. Il n'y arrive pas toujours car il n'est pas parfait. C'est un héros profondément imparfait, et c'est pourquoi les gens s'identifient à lui.
Barbara Muschietti : Et c'est quelqu'un de vulnérable. Ce qui, je pense, nous rend plus empathiques à son égard, par rapport à d'autres super-héros infaillibles avec lesquels vous savez que tout ira bien, qu'il ne va rien leur arriver. Flash est vulnérable. Il rompt.
Pourquoi était-il aussi important d'avoir CE Batman ? Tant pour vous que pour le film ?
Andy Muschietti : L'idée d'avoir une version alternative de Batman fait partie ce ce plus gros concept du multivers. J'ai d'abord fait revenir celui de Ben Affleck pour établir un lien fort entre les deux personnages, avant que Barry ne retourne dans le passé et ne découvre qu'il est dans un monde inconnu où le Batman est celui de Michael Keaton. Il nous fallait avoir le premier pour que cela fonctionne avec le second.
Propos recueillis par Maximilien Pierrette à Paris le 9 juin 2023