DE QUOI ÇA PARLE ?
Une femme devient obsédée par un homme marié suite à une aventure sans lendemain, pour lui.
Liaison fatale, une série créée par Alexandra Cunningham.
C’EST AVEC QUI ?
Dans cette adaptation du film d’Adrian Lyne, c’est l’acteur Joshua Jackson (Dawson, Fringe) qui incarne Dan Gallagher, rôle précédemment tenu par Michael Douglas. Il donne la réplique à Lizzy Caplan (Cloverfield, Castle Rock) qui a la lourde tâche de succéder à Glenn Close dans la peau de la redoutable Alex Forrest. Enfin, Amanda Peet (2012, Dirty John) joue Beth, la compagne de Dan, personnage autrefois campé par Anne Archer.
ÇA VAUT LE COUP D’OEIL ?
Au cours des années quatre-vingt, Hollywood est touché par une vague de thrillers érotiques - également appelés des thrillers psychosexuels. Ces œuvres, très plébiscitées par le public à l’époque, mettent en scène des personnages de femmes fatales, des héros masculins charmés et en danger, le tout imbriqué dans des intrigues brûlantes et pleines de suspense.
L’un des grands maîtres de cette tendance n’est autre qu’Adrian Lyne qui réalise, en 1986, 9 semaines ½. Ce drame, porté par Mickey Rourke et Kim Basinger, popularise le genre - et les strip-teases sur du Joe Cocker par la même occasion. Un an plus tard sort Liaison fatale, un film radicalement différent, toujours de Lyne, qui raconte la vengeance d’une femme, brillamment jouée par Glenn Close, contre un homme marié, interprété par Michael Douglas.
Le long métrage devient un vrai phénomène de société, à un tel point qu’il décourage bon nombre d’hommes et de femmes à s’aventurer dans des relations extraconjugales. Trente-six ans plus tard, les temps ont changé. Les rapports de force entre les deux sexes ne sont plus les mêmes et le personnage d’Alex Forrest a même ses défenseurs - chose inconcevable lors de la sortie du film.
La relecture en série, divisée en huit épisodes, promet une autre approche, plus moderne et féministe. Est-ce réellement le cas ? Pas vraiment. Ce Liaison fatale s’éloigne radicalement de l’original en optant pour de nouveaux partis partis narratifs. Le téléspectateur découvre un Dan Gallagher accusé d’un meurtre. Intéressant. Puis le récit remonte dans le passé pour comprendre la suite des événements.
Les deux premiers épisodes se concentrent sur la vie de cet avocat au quotidien bien rangé et sur sa rencontre avec une jeune femme mystérieuse. Le temps paraît un peu long, mais il faut attendre le troisième épisode pour comprendre la volonté derrière cette série.
Toute la rencontre est désormais racontée à travers un autre point de vue, celui d’Alex Forrest. L’occasion pour le public de découvrir son esprit sombre et torturé. Cette nouvelle antagoniste est aussi terrifiante que celle de 1987, si ce n’est plus. Lizzy Caplan n’essaye jamais d’imiter l’interprétation emblématique de Glenn Close. Certaines répliques sont similaires pour faire frémir les fans du film, mais l’actrice s’approprie le personnage à sa manière.
Le format sériel permet une analyse plus approfondie de cette femme obsessionnelle, mais les différences avec le long métrage ne sont pas nombreuses. Alex Forrest est toujours filmée et écrite comme la méchante de l’histoire avec, peut-être, quelques nuances assez subtiles.
Liaison fatale est une bonne série, qui devrait sans aucun doute plaire aux amateurs du genre, mais on regrette que la promesse ne soit pas entièrement tenue.
Liaison fatale est disponible sur Paramount+.