Princesse soumise à un étouffant protocole, Ann n’a pas une minute de liberté. En déplacement à Rome, elle fait la rencontre du journaliste Joe Bradley qui la reçoit chez lui sans connaître son statut. Sous le charme du jeune homme, Ann profite enfin d’un moment d’évasion avant que sa condition ne la rattrape…
La chaîne Arte poursuit sur sa lancée d'un cycle consacré au réalisateur William Wyler. Après Ben-Hur, virage à 180° avec Vacances romaines; une magnifique comédie romantique, à la fois enlevée et mélancolique, emmenée par un superbe duo : Gregory Peck et Audrey Hepburn. 70 ans après sa sortie, le film, tourné à Rome dans les légendaires studios Cinecittà., n'a pas pris une ride, et reste une merveilleuse carte postale.
Trois Oscars et un subterfuge
En 1954, Vacances romaines obtient dix citations aux Oscars, et devient l'un des films les plus cités de l'histoire. Sur ses dix citations, le film reçoit trois statuettes : l'Oscar de la meilleure actrice pour Audrey Hepburn, l'Oscar des meilleurs costumes pour Edith Head. Et l'Oscar de la Meilleure histoire originale. Mais pour ce dernier, il y a un épineux subterfuge...
Il se trouve que cet Oscar a été attribué à Ian McLellan Hunter. Cet homme était en réalité un prête-nom pour Dalton Trumbo, qui était victime du maccarthysme et blacklisté. La Paramount, qui produisait le film, avait acheté 50.000 $ un scénario que le studio pensait être écrit par Hunter, alors que c’était Trumbo.
Dans une triste ironie, peu de temps après avoir reçu son Oscar, Hunter fut à son tour blacklisté, après avoir été nommé comme membre du Parti Communiste Américain, dénoncé par le réalisateur Robert Rossen et Martin Berkeley. Appelé à venir témoigner devant la toute puissante House of Un-American Activities Committee, l'organe officiel qui faisait la chasse aux sorcières, Hunter s'exila avec sa femme au Mexique durant deux ans. Ce qui n'a pas empêché d'être, même à l'étranger, étroitement surveillé par le FBI...
En 1992, seize ans après la mort de Dalton Trumbo, l'Académie des Oscars se décidera enfin à changer le nom du vrai récipiendaire de l'Oscar, le portant au crédit de cet illustre scénariste. Cet Oscar sera décerné, à titre posthume, à la veuve de Trumbo, le 10 mai 1993.