S'il fallait ne retenir qu'une seule chose du long métrage Il faut sauver le soldat Ryan de Steven Spielberg, c'est sans doute son réalisme. Un réalisme tel que de nombreux vétérans avaient dû quitter les salles de cinéma durant la célèbre scène du débarquement, alors que d'autres avaient été victimes de troubles de stress post-traumatique après avoir vu ce classique aux cinq Oscars.
Pour protéger les siens, le Ministère américain des Anciens Combattants avait agi de manière assez spectaculaire quelques jours avant la sortie, en juillet 1998. L'armée avait en effet mis en place, au niveau national, une hotline à destination des vétérans ou des membres de leurs familles qui seraient traumatisés par des scènes du long métrage.
Au bout du fil, les personnes en souffrance pouvaient alors s'entretenir avec des spécialistes en santé mentale disponibles pour les aider à faire face au deuil ou à un trouble de stress post-traumatique, déclarait Joel Preston Smith du Portland VA Medical Center, dans des propos rapportés par APNews.
"Je pense que le film va frapper durement beaucoup de gens", déclarait quant à elle Deborah Richter, thérapeute et directrice du Portland Vet Center, centre de conseil pour les vétérans militaires ayant connu le combat.
"John Wayne a fait beaucoup de films examinant cette expérience de la Seconde Guerre mondiale, mais pas aussi graphiquement que le sera, je pense, Il faut sauver le soldat Ryan", poursuivait-elle. "C'est une perspective très différente sur la douleur, la souffrance et les vrais meurtres."
Il faut sauver le soldat Ryan : comment Spielberg a recréé le Débarquement du 6 juin 1944"Voir un film de ce type est le déclencheur ultime des expériences post-traumatiques", concluait Deborah Richter, qui estimait que la ligne d'assistance téléphonique instaurée par l'armée était le forum idéal pour trouver de l'aide. Moins de deux semaines après son lancement, la hotline en question avait reçu plus de 170 appels.
Il faut sauver le soldat Ryan, emmené notamment par Tom Hanks et Matt Damon, est considéré comme un classique du film de guerre. L'œuvre de Steven Spielberg, qui a rapporté plus de 482 millions de dollars de recettes dans le monde, a obtenu cinq Oscars, dont celui du Meilleur réalisateur.
Faux Raccord : les gaffes et erreurs d'"Il faut sauver le soldat Ryan"