Sorti en 2007, Ratatouille était un joyau de plus dans la couronne déjà bien chargée des sorciers de Pixar, qui signaient là un chef-d'oeuvre de sensibilité, d'une richesse époustouflante, doublée d'un tour de force technique. Un pur émerveillement qu'on ne se lasse pas de revoir, malgré les multiples rediffusions sur les chaînes TV, comme ce soir sur M6.
Dans un Paris de carte postale digne de l'imagerie d'Epinal, le film était aussi un festin pour les yeux, ôde à la cuisine française où Rémy le rat cuisto se révèle bien être le digne héritier du légendaire chef Auguste Gusteau; véritable pendant numérique d'une légende française - bien réelle celle-ci- des fourneaux : Auguste Escoffier, surnommé "le roi des cuisiniers, le cuisiniers des rois".
Mais que serait la bonne chère sans un bon vin ? Figurez-vous que Disney a très sérieusement failli commercialiser un vin baptisé "Ratatouille", dans le sillage de l'immense succès du film de Brad Bird. Le calendrier était d'ailleurs serré : le film est sorti en juin 2007 aux Etats-Unis, et les premiers cartons de vin devaient être expédiés dès le mois d'août ! Mais la firme a rétropédalé fin juillet, annulant toute l'opération marketing.
Ce vin blanc issu du cépage de Chardonnay, assemblé en Bourgogne au sein du château de Messey, portait une étiquette représentant Rémy avec un verre.
En fait, cette décision d'annuler la vente de cette cuvée faisait suite à une alerte lancée par le California Wine Institute, organisation de défense des politiques publiques représentant plus de 1000 établissements vinicoles californiens et entreprises affiliées. Cette structure fit pression sur Disney pour stopper la vente.
Le porte-parole de Disney de l'époque, Gary Foster, déclara que les vignerons californiens goûtaient peu le fait que ce soit un vin français et non américain... A cela s'ajoutait le fait que l'étiquette montrait la star du film tenant un verre de vin, et que cela risquait d'inciter les enfants à en boire. En plus d'être une infraction à la loi. Le code de la publicité interdit la publicité susceptible d'intéresser les enfants par l'utilisation de personnages de dessins animés ou de très jeunes personnages.
La production de ce vin avait beau être modeste, à peine 500 caisses, rien n'a donc été vendu.