Le slogan de l'affiche "Leur avenir est écrit sur du vent" ne croyait pas si bien dire... Découvrez le triste destin du film Slipstream, le souffle du futur, qui a mis fin à la carrière de son réalisateur, qui avait pourtant signé le premier Tron.
Durant les années 70, le producteur Gary Kurtz est le collaborateur de George Lucas sur American Graffiti puis sur deux films de la saga Star Wars :La Guerre des étoiles et L'Empire contre-attaque, sur lesquels il travaille aussi comme réalisateur de seconde équipe, main dans la main avec Lucas.
C'est durant la préparation du Retour du Jedi que Lucas et Kurtz arrêtent leur collaboration suite à un désaccord majeur sur la direction prise par la fin de la trilogie. C'est donc en solo qu'il finance Dark Crystal (1982) puis Oz, un monde extraordinaire (1985), dont le premier est rentable et le second un relatif échec.
Afin de renouer avec le succès, Kurtz se lance dans l'aventure Slipstream, un film de science-fiction porté par Mark Hamill (qu'il connaissait évidemment depuis Star Wars) et Bill Paxton (Aliens).
Renouer avec le succès de Star Wars
Sortant d'un procès de divorce qu'il a perdu, Kurtz utilise toutes ses recettes des films Star Wars afin de financer ce nouveau film dans lequel il met tous ses espoirs.
Afin de faire des économies, le tournage se déroule en Irlande et en Turquie en mars 1988 sous la direction de Steven Lisberger, qui vient de tourner l'oublié À la poursuite de Lori (1987) et à qui l'on doit le révolutionnaire Tron (1982).
Pourtant un récit précurseur
L'histoire se déroule dans un monde où un changement climatique drastique a éliminé toute civilisation. On y suit les chasseurs de primes Tasker (Hamill) et Belitski (Kitty Aldridge) qui vont se heurter à un trafiquant d'armes à la petite semaine (Paxton) puis à un androïde surnommé Byron (Bob Peck, le futur Muldoon de Jurassic Park).
Le film permet aussi de croiser Robbie Coltrane (Hagrid de Harry Potter), F. Murray Abraham (tout récemment vu en papy "boomer" dans The White Lotus saison 2) et Ben Kingsley (La Liste de Schindler, Iron Man 3).
Mais les problèmes d'argent de Kurtz ne s'arrangent pas et à sa sortie en salles test en Angleterre et en Australie, Slipstream se plante lamentablement, rapportant à peine 66 000 dollars. Dès lors, la sortie aux Etats-Unis est annulée et suite aux ennuis financiers du producteur, tombe dans le domaine public et sort seulement dans quelques pays.
Slipstream avait pourtant un point de départ intéressant, mais son obligation de recourir au bricolage faute de moyens oblige tout le monde à faire comme il peut. Le film est visible aujourd'hui, mais comporte étonnament beaucoup de versions, dont la durée oscille de 1h38 à 1h43.
Victimes collatérales
Steven Lisberger n'a plus jamais réalisé de film, Kuntz est tombé dans l'oubli et Mark Hamill a vu son statut de star de cinéma rapidement décliner au profit de sa carrière de comédien de doublage, qui décolle à partir du début des années 90.
Malgré une belle BO épique d'Elmer Bernstein, Splistream demeure une bonne idée mal exploitée et mériterait peut-être un remake avec plus d'argent. Les nombreuses séquences d'avions ne dépareraient pas dans un film surfant sur le succès de Top Gun: Maverick. Avis aux producteurs !