De quoi ça parle ?
Noël 1904. "Pas de prostituées dans les rues de Paris lors de la nuit sainte" : sous pression politique et médiatique, le préfet est contraint d'organiser une rafle. Il confie la sale besogne à la police des mœurs. Un mort non identifié est découvert au Bois de Boulogne. Suicide... ou meurtre ?
Cette enquête entraîne l’inspecteur Antoine Jouin dans un territoire clandestin et secret, où le tout Paris vient assouvir ses pulsions. Jouin va devoir quitter les sentiers battus... à ses risques et périls, pour entrer dans un tourbillon de vices, de corruption et de chantage.
A partir du lundi 12 décembre sur CANAL+. Episodes vus : 3/6
C’est avec qui ?
On prend les mêmes et on recommence ! Dans Paris Police 1905, la suite directe de Paris Police 1900 diffusée en février 2021 sur Canal+, Fabien Nury, le créateur et scénariste, a choisi de faire appel aux mêmes comédiens afin de continuer la saga qui devrait s’étendre sur 3 saisons.
Jérémie Laheurte, un comédien découvert dans La Vie d’Adèle et vu récemment dans Notre-Dame brûle ou encore La cour, se glisse ainsi dans la peau d’Antoine Jouin, qui n’est désormais plus un jeune policier débutant.
L’actrice canadienne Évelyne Brochu (Orphan Black, Thanksgiving) campe la courtisane Meg Steinheil qui a perdu de sa superbe durant ces cinq dernières années tandis que Marc Barbé (Crossing Lines) prête une nouvelle fois ses traits au préfet Lépine. Thibaut Evrard (Borgia) incarne l’ours au grand cœur Fiersi, devenu l’homme de main de Meg. Eugénie Dérouand, quant à elle, reprend son rôle de l’avocate Jeanne Chauvin.
Ça vaut le coup d'œil ?
Fabien Nury l’avait annoncé dès le lancement de Paris Police 1900 : la série serait une trilogie tournant autour des mêmes personnages, et à chaque nouvelle saison, un saut dans le temps s’opèrerait. Si Paris Police 1900 se déroulait pendant l’été 1899, ce deuxième volet prend donc place un peu plus de cinq ans plus tard, en 1904, en pleine période de Noël. Et pendant ces cinq années, les vies d’Antoine Jouin, de Meg Steinheil, du préfet Lépine et de tous les autres ont bien changé.
Fini le jeune inspecteur innocent, Antoine Jouin est désormais un policier aguerri qui a du mal à faire ses preuves auprès de la hiérarchie. Et ce n’est pas l’enquête autour d’un homme qui, d’après les indices, semble s’être suicidé, qui va lui permettre de redorer son blason. D’autant plus que ce nouveau mystère va pousser le policier à faire face à ses propres démons intérieurs quand il va commencer à explorer les parties les moins reluisantes du bois de Boulogne.
De son côté, Meg, ancienne courtisane enviée pour sa beauté, a perdu de sa superbe. Elle ne vend désormais plus ses charmes mais dirige le cercle de jeu le plus huppé de Paris. Pour ses soirées très privées, elle utilise les vernissages de son mari, Adolphe.
Quant à Fiersi, il travaille désormais pour le compte de Meg depuis qu’il a été viré de la préfecture. Mais ce travail pourrait s’avérer plus dangereux qu’il ne le croit. Enfin le préfet Lépine, brisé par la mort de sa femme, doute et songe à démissionner.
La mort d’un nouveau-né suite à une rafle de prostituées qu’il a ordonnée avant le jour de Noël va précipiter sa décision. Mais avant de partir, il veut faire le ménage dans la préfecture en se débarrassant de ses agents les plus corrompus.
L’affaire Dreyfus, le Fort Chabrol et les tentatives de coup d’Etat de 1899 ne sont plus qu’un lointain souvenir. Les personnages de Paris Police doivent maintenant faire face à de nouveaux défis qui les amèneront à explorer leurs conflits internes. La violence physique de la première saison laisse désormais place à un conte de Noël qui se rapproche plus du roman gothique que du thriller noir.
La psychologie des personnages est traitée plus en profondeur, nous offrant ainsi une série beaucoup plus mystique à l’ambiance particulière. Le bois de Boulogne devient un être à part entière où le désir côtoie la mort et où l’Etat et l’Eglise ne semblent pas pouvoir exercer de contrôle. Pour écrire cette deuxième saison, Fabien Nury s’est nourri des critiques de la première salve d’épisodes afin d’offrir une série beaucoup plus intimiste.
Là où l’on pouvait reprocher à la première saison un trop grand nombre de personnages, cette saison 2 réduit le nombre de protagonistes et évite de perdre le téléspectateur dans des intrigues inutiles. En résulte une saison 2 toujours aussi plaisante à regarder, qui s’éloigne de la leçon d’histoire pour s'immiscer dans l’intimité des personnages qui gagnent en profondeur.
