Si The Crown est une série fictive sur la monarchie britannique, elle s’inspire d'événements réels qui ont marqué le règne d’Elizabeth II. La saison 5 était particulièrement attendue pour cette raison, car entre 1992 et 1997, la famille royale a connu plusieurs camouflets, la plupart donnés par la Princesse Diana elle-même (jouée ici par Elizabeth Debicki).
Outre leur séparation puis leur divorce, cette période est surtout remarquable pour la célèbre interview donnée en 1995 par la jeune femme à la BBC. Une vidéo de 54 minutes qui a fait scandale puisqu’elle y raconte une nouvelle fois au monde entier que son mari l’a trompée à de multiples reprises et qu’il n’était pas apte à être Roi, qu’elle souffre de boulimie et comment elle ne s’est pas sentie soutenue par le reste de la famille. Vingt millions de personnes étaient devant leur écran ce soir-là.
Mais ce qui interpelle dans la saison 5 de The Crown, c’est la façon dont la chaîne historique a pu convaincre Diana, ou plutôt l’un de ses journalistes, de tout raconter face caméra. Car Martin Bashir a bel et bien inventé des preuves afin d’effrayer la Princesse. Ce dernier s’est rapproché d’un graphiste pour fabriquer de faux chèques bancaires prouvant que l’équipe proche de Diana surveille ses moindres faits et gestes. Le but ? S’attirer la sympathie de Earl Spencer, son frère, afin qu’il convainc sa sœur de donner une interview à la BBC.
Le hic ? Martin Bashir a menti à ses supérieurs sur la manière dont il a eu accès à la Princesse. Une enquête interne en 1996 a révélé l’affaire mais le journaliste a été innocenté. Affaire qui a été bâclée selon une enquête menée par le juge britannique Lord Dyson en 2021 (connue sous le nom de Dyson Report) qui pointe du doigt des années de dysfonctionnement au sein de la chaîne anglaise, à commencer par cette interview. Elle révèle notamment que Earl Spencer n’a jamais été interrogé sur sa rencontre avec Martin Bashir et si les chéquiers trafiqués lui ont été montrés ou non.
Ce compte-rendu a poussé la BBC l’année suivante à faire des excuses publiques pour le comportement de son ancien journaliste et à offrir 100,000 livres de dommages et intérêts à l’ancien chef de cabinet de Lady Diana qui a souffert des mensonges de Martin Bashir.