Visitant le Brésil à l’occasion de son voyages de noces avec la comédienne Vera Amato (fille d’un ambassadeur brésilien) en 1950, le cinéaste Henri-Georges Clouzot constate comment les grands groupes pétroliers n’hésitent pas à voler les ressources naturelles d’Amérique du Sud. La même année, le patron de presse Pierre Lazareff lui remet le roman de Georges Arnaud intitulé "Le Salaire de la peur", relatant le long et dangereux périple de quatre aventuriers chargés d’éteindre un incendie dans un puits de pétrole au Guatemala en échange d’une grosse somme d’argent d’une compagnie pétrolière. Le réalisateur l’adapte sur grand écran en 1953.
À l’époque, il s’agit d’un des projets les plus chers du cinéma français, tourné, non pas en Amérique centrale comme le souhaitait le metteur en scène, mais dans le sud de la France, où les décors ont tous été reconstitués. En tête d’affiche, deux monstres sacrés qui font leur entrée dans l’univers d’Henri-Georges Clouzot : Charles Vanel, qui sera d’ailleurs récompensé du Prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes et Yves Montand, qui sera notamment remarqué par des producteurs étrangers.
À sa sortie, Le Salaire de la peur est salué par la critique internationale. En France, il obtient un immense succès public avec près de 7 millions d’entrées, devenant ainsi le quatrième film le plus rentable de l’année 1953. Auréolé d’une moyenne de notes spectateurs de 4,2 sur 5 sur AlloCiné, ce classique incontournable n’a, plus de 70 ans après avoir décroché la Palme d’or (anciennement le Grand Prix) du Festival de Cannes et l’Ours d’or à la Berlinale, rien perdu de son suspense et de son intensité dramatique.
Le Salaire de la Peur de Henri-Georges Clouzot avec Yves Montand, Charles Vanel, Peter van Eyck...
Ce soir sur Arte à 20h55