Briller en société : 6 infos insolites à glisser sur… Luis Buñuel - Page 2

... en lui faisant interpréter un rôle de bourgeoise prostituée dans Belle de Jour et de jeune fille amputée dans Tristana. "Avec Buñuel, ce fut difficile, très difficile sur Belle de Jour. J’étais d’un côté, lui de l’autre, avec les producteurs du film qui faisaient les intermédiaires. Je me sentais un peu bafouée … Séverine ressemble aux obsessions de Buñuel, pas à moi."

Raison de la scission ?

Lorsque les producteurs du film proposent à Buñuel de travailler avec elle, Catherine Deneuve est encore une très jeune comédienne, surtout connue en France pour son rôle de jeune fille pudique et spirituelle des Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy. Or Buñuel n'a jamais caché sa préférence pour des actrices plus félines et séductrices. Sa première impression lui fera simplement dire de Catherine Deneuve : "Son genre m'a paru convenir pour le personnage : très belle, réservée et étrange. Je l'ai acceptée."

Bilan de l’expérience pour l’intéressée ? "Finalement, Buñuel ne voulait pas de quelqu'un aussi farouchement réservé que moi. Il m'a utilisée, j'ai suivi, c'est tout". Attachée à un arbre, fouettée et insultée dès la première séquence du film, l'héroïne du film est en effet malmenée à mesure que l’image lisse de l’actrice est cassée.

Le saviez-vous ?

Le succès de Belle de Jour fera croître la popularité de Deneuve, égérie Yves St Laurent et star internationale depuis. Après visionnage, Buñuel lui-même se rend compte de ses qualités encore inexploitées et la sollicite pour interpréter son rôle le plus espagnol dans Tristana : "Catherine Deneuve n'est pas précisément mon type de femme, mais boiteuse et maquillée, je la trouve très attirante", ironisera-t-il alors.

2 scènes à (re)voir

Dans Belle de Jour, lors d’une cérémonie macabre, la jeune femme couronnée de fleurs, s’avance dans les couloirs du manoir, laissant apparaître ses formes nues sous un long voile de gaze noir. Un compromis pour Catherine Deneuve, rétive, qui ne voulait pas que l’on en voie davantage, malgré les injonctions de Buñuel.

En contre-plongée, Tristana ouvre ses vêtements, exhibant son corps amputé avec un sourire arrogant, sûre d’elle et de son érotisme.