A l'occasion de la sortie de "Stoker", focus sur les films du réalisateur sud-coréen Park Chan-wook. Dossier réalisé par Clément Cusseau
© Metropolitan FilmExport
"Je m'en fais une promesse : dans mon film suivant, le personnage principal serait une femme" Park Chan-wook
De quoi ça parle ?
Geum-ja, une belle jeune fille, devient un personnage public lorsqu'elle est accusée de l'enlèvement et du meurtre d'un garçon de 5 ans. Ce crime atroce obsède les médias. Geum-ja passe aux aveux et est condamnée à une longue peine de prison. Elle va consacrer ses 13 ans d'enfermement à la préparation méticuleuse de sa vengeance contre son ancien professeur Mr. Baek...
Ce qu'il faut savoir
Pour l’ultime épisode de sa trilogie thématique, Park Chan-wook rompt les codes des précédents épisodes autant qu'il les conclue. En choisissant un personnage féminin, il change non seulement de perspective mais également de point de vue et signe un film stylisé où le ton noir et pessimiste de Sympathy for Mr. Vengeance et Old Boy est légèrement moins prononcé. Des précédents films, on retrouve certains aspects (vengeance suite à un enfermement, lutte des classes) ainsi que les comédiens principaux dans des rôles plus ou moins développés (Min-sik Choi est cette fois-ci l'antagoniste, tandis qu’apparaissent furtivement Shin Ha-Kyun et Song Kang-Ho (les deux tueurs à gage), Ji-tae Yu (le petit garçon adulte lors d’une scène de rêve) ou encore Hye-Jeong Kang (une présentatrice télé).
Pour le choix de l'actrice principale, Chan-wook se tourne vers Yeong-ae Lee qu’il déjà dirigé dans Joint security area. A la manière de Quentin Tarantino avec Kill Bill ou encore Toshiya Fujita et sa série Lady Snowblood, le cinéaste suit la destinée sanglante et tragique d'une héroïne manipulée et poussée dans ses derniers retranchements. Ici, lancée dans une folle histoire de vengeance, elle est alors peu à peu envahie par le doute au fur et à mesure que la portée de ses actes la rattrape. Ce n’est finalement pas une histoire de vengeance mais une quête de rédemption.
La conclusion d'une trilogie
Comment dans Sympathy for Mr. Vengeance et Old Boy, un enfant se met sur la route du protagoniste. Les retrouvailles entre mère et fille ont ici un rôle capital puisque la vision de sa progéniture rappelle à Geum-ja Lee la nature de sa haine profonde mais également l'innocence qu'elle a perdue en prison. Pour appuyer cette scission psychologique, Park Chan-wook renforce l'esthétisme du film en insistant sur deux couleurs principales : le blanc et le rouge, l’innocence et le sang.
Assez paradoxalement, des trois films il s'agit probablement du moins violent (du moins en termes de choses montrées à l'écran) mais pourtant du plus dérangeant. Maitre dans l'art de mettre son spectateur mal à l'aise, il le contraint à épouser le point de vue de victimes d'un pédophile et ne renonce à rien pour choquer : personnages odieux et sans aucune once d'humanité, diffusion de vidéos amateurs aux familles de victimes. C’est d’ailleurs à travers cette séquence très dure que le cinéaste dresse un portrait très critique de la société coréenne, n'hésitant pas à faire demander à un des parents la restitution de l'argent de la rançon avant même que le coupable soit exécuté. L’argent dicte-t-il les émotions du genre humain, même en cas de deuil ? Cette habile astuce permet d’éviter d'être le sympathisant de leur choix de se faire justice eux-mêmes. A nouveau, le cinéaste n’hésite pas à juger ses propres personnages.
Attendu au tournant suite au triomphe d'Old Boy, Park Chan-wook parvient à répondre aux attentes et se verra même récompensé par un Lion d'argent au festival de Venise. Couronné par le succès, il décide alors d'engager un virage dans sa carrière et de s'éloigner des drames noirs qui ont été au cœur de sa filmographie au cours des dernières années.
L'anecdote en +
Il existe deux versions du film : celle sortie au cinéma et une autre disponible dans le DVD qui correspond à la vision exacte du cinéaste : à savoir supprimer progressivement la couleur du film pour terminer en noir et blanc. Ce choix, il l'explique par la volonté de symboliser la pureté du personnage qui remplace peu à peu la soif de vengeance qu'elle porte en elle.
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