A l'occasion de la sortie de "Stoker", focus sur les films du réalisateur sud-coréen Park Chan-wook. Dossier réalisé par Clément Cusseau
© Twentieth Century Fox France
"Le fait que l’histoire repose sur peu de dialogues m’a séduit. C’était un atout pour mon premier long métrage en anglais. Les films que j’ai tournés en Corée n’étaient pas non plus axés sur les dialogues : je suis bien plus à l’aise dans l’expression et la narration visuelle." Park Chan-wook
De quoi ça parle ?
A la mort de son père dans un étrange accident de voiture, India, une adolescente, assiste au retour de son oncle, un homme mystérieux dont elle ignorait l’existence, et qui s’installe avec elle et sa mère. India commence à soupçonner que les motivations de cet homme charmeur ne sont pas sans arrière-pensées et ne tarde pas à ressentir pour lui des sentiments mêlés de méfiance et d’attirance.
Ce qu'il faut savoir
Pour son premier tournage américain, Park Chan-wook change de continent tout en gardant le style et sla méthode qui ont fait sa renommée. Dès les premières minutes, le ton est donné et installe le spectateur devant un élégant film stylisé qui suit les errances d'une famille en deuil, sur fond de climat hostile proche du huis clos. Si la cellule familiale est un sujet plutôt inédit pour le cinéaste, la manipulation et l’enfermement sont quant à eux beaucoup plus présents dans le reste de sa filmographie.
Plus manipulateur que jamais, Park Chan-wook exploite avec aisance les qualités du scénario et se sert des nombreux outils de la grammaire cinématographique pour donner le sens qu’il souhaite à l'interprétation de chaque séquence. Ce que l'on voit au début du film prend alors un tout autre sens à la fin. Comme dans Old Boy par exemple, il glisse des pièges dans sa narration et bouleverse régulièrement son récit pour déstabiliser son audience et inverser les dynamiques entre les personnages. C'est au moment où on pense le mieux comprendre Stoker que l'on se fait surprendre.
Un véritable labyrinthe cinématographique
Tel un puzzle, le récit s’amuse à lancer de nombreuses pistes avant que les différents éléments du passé d’India ne permettent au spectateur d’avoir une vue d’ensemble. Mais cette véritable toile d’araignée scénaristique ne nous permettra pas de nous échapper si facilement et se conclue par une séquence aussi onirique que déstabilisante. Dès lors, toutes les interprétations semblent aussi bien complémentaires que contradictoires. Comme pour nous confronter à la manipulation dont nous avons été victimes tout au long du récit, Park Chan-wook conclue son film par la scène avec laquelle il l’avait débuté : aucune image ne change mais notre interprétation est quant à elle complètement bouleversée.
Le titre du film lui-même semble à double-sens : on pourrait se demander s'il ne s'agit pas d'une résonnance au mot anglais "stalker", qu'on pourrait traduire par "traquer, épier sans relâche", ce qui est le cas pendant la première partie du film où Charlie semble se trouver sans cesse sur le chemin sa nièce; la vraie certitude, c'est qu'il s'agit d'une référence à l'écrivain Bram Stoker, puisque la relation entre India et son oncle rappelle celle qui lie Mia au comte Dracula. Un choix purement scénaristique mais auquel Park Chan-wook adhère forcément, lui dont le film Thirst utilisait le thème du vampirisme pour s'intéresser en réalité aux relations entre plusieurs personnages (l’enfermement social, la rédemption, la mort...).
Après plusieurs opportunités qui n’ont pas abouties, Park Chan-wook a enfin cédé aux sirènes hollywoodiennes pour réaliser son premier long-métrage en langue anglaise. Et cela tout en gardant sa méthode et ses thématiques fétiches. Reste à savoir désormais si son avenir se situe aux Etats-Unis ou s’il retournera en Corée.
L'anecdote en +
Les fans de Prison Break croiront rêver mais ce n'est pas une blague : c'est Wentworth Miller, alias Michael Scofield dans la série, qui a écrit le film. Pour s’assurer d’être pris au sérieux, il avait d’ailleurs signé son scénario sous un faux nom : Ted Foulke.
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