The Tree of Life va enfin sortir sur nos écrans : l'occasion pour nous d'évoquer les aspects saillants de l'oeuvre de Terrence Malick avec Christian Viviani, universitaire et coordinateur de la revue Positif... - Dossier réalisé par Alexis Geng
Le tout Hollywood se battait pour jouer dans La Ligne rouge (avant d’être souvent coupé au montage…), chef-d’œuvre reconnu qui n’a cependant reçu aucun oscar, confronté au Soldat Ryan (et à… Shakespeare in Love). Quelle est exactement la place d’un Malick dans le panthéon cinématographique américain ?
Il est ce qu’on pourrait appeler un outsider. Il y en a toujours eu dans l’histoire du cinéma américain. Ils ont toujours attiré comme des aimants la crème hollywoodienne, parce que c'est un plaisir, parce que c'est valorisant de jouer dans des films dont on sait qu’ils ne rapporteront pas d’argent, mais qui vous satisfont à un niveau personnel ou artistique. C’est ce qui se passait avec Robert Altman par exemple. Les acteurs se battaient pour jouer avec Altman, alors que très peu de ses films ont été des succès commerciaux. Stanley Kubrick est un cas un petit peu différent. Mais dans le cas de Malick, notre homme est aussi, bien que de manière assez discrète et extrêmement subtile, un showman, un homme de spectacle. Il a donc très bien su se mettre en scène, disparaître ainsi de la circulation, s’isoler dans le silence, refuser qu’on le photographie, etc. ; bref créer sa propre légende. Evidemment si cela s’appuyait sur un cinéma profondément banal, cette mise en scène serait complètement inutile, mais en l’occurrence elle sert totalement le propos. Bien entendu cela lui ouvre les portes d’une certaine manière, même du point de vue budgétaire. [Ses films appartiennent à] ces productions qui, là aussi, existent depuis très longtemps et dont les grands pontes hollywoodiens savent qu’il faut les faire, même s’ils ne rapportent pas d’argent. C’était le grand discours d’Irving Thalberg à la fin des années 1920 et au début des années 1930.
On évoque souvent sa formation de philosophe, la prégnance de la pensée philosophique dans son cinéma. Qu’en est-il des références littéraires, puisque Malick est également auteur/scénariste de ses films ?
Ce rythme très particulier - je ne veux pas utiliser le mot lenteur… ce rythme très particulier des films de Malick est la transcription cinématographique et assez peu hollywoodienne de certains procédés littéraires, comme la description par exemple. La description qui, évidemment, même chez Balzac, n’est pas un simple catalogue, et derrière laquelle il faut voir autre chose. C’est exactement ce qui se passe avec l’œuvre de Malick. On sait qu’il s’intéresse également au théâtre, qu’il y a fait quelques incursions, une mise en scène de L'Intendant Sansho, inspirée notamment du classique de Mizoguchi. Si l’on pense à un film comme Les Moissons du ciel, on y trouve des références littéraires absolument évidentes, qu’il s’agisse de Faulkner, d’Hemingway, de Steinbeck, toute cette littérature qui est partie de l’Amérique en crise, avec cette redécouverte du monde rural. Et comme pour mieux souligner l’origine littéraire de la chose, Malick a recours extrêmement souvent à un commentaire, très écrit, qui entre pour beaucoup dans cette gestion très personnelle de la durée. Cela crée une relation très particulière avec le spectateur : le commentaire introduit à la fois une distance et une intimité, puisqu’en général c’est l’un des personnages qui parle, mais pas toujours celui qu’on attendait. Dans Les Moissons du ciel par exemple, c’est la petite fille qui commente toute l’ histoire. Il est évident qu'il s'agit d'un procédé littéraire.
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