Sur le tournage de "Pirates des Caraïbes : la Fontaine de Jouvence" - Page 2

Pirates des Caraïbes, épisode 4

"Le succès de la saga a encouragé Disney à poursuivre cette franchise. Durant le tournage des deuxième et troisième films, notre scénariste Terry Rossio est tombé sur ce livre "On Stranger Tides", qui n’a pas manqué de l’inspirer pour un nouvelle aventure. Disney a accroché à l’idée et nous sommes repartis en mer."

Décomplexifier le scénario

"Sur le troisième film, nous avons pris conscience que nous avions créé tellement de personnages que ça devenait non seulement compliqué pour nous de construire le film, mais compliqué pour les spectateurs de suivre l’intrigue. L’idée est de recentrer le récit sur moins de personnages et de donner un coup de frais sur la franchise."

La 3D

"La 3D apporte une vraie immersion : vous êtes au cinéma et pourtant vous êtes au cœur du film. Pirates des Caraïbes : la Fontaine de Jouvence est le premier blockbuster dont les scènes extérieures sont filmées en 3D. Sur Avatar, c’était majoritairement du studio. Là, tout est filmé en 3D, studio comme extérieurs. Et de la vraie 3D, il était hors de question pour nous de tourner en 2D puis de convertir le film. Le plus difficile a été de s’habituer à cette technologie. Le nombre de caméras est doublé, et la mise en place se complique d’autant. Tout est plus compliqué, du coup. Vous souhaitez changer d’objectif, il faut le changer en double.  Tout est un peu plus long… Et puis il faut améliorer certains logiciels, certains outils qui ne vous semblent pas assez performants pour le résultat escompté. C’était un vrai processus d’apprentissage les premiers mois, mais tout est sous contrôle désormais."

Un nouveau réalisateur, Rob Marshall

"Rob Marshall est un réalisateur fantastique, et les comédiens adorent travailler avec lui. Il est rapide, intelligent, toujours très concentré… Et il a beaucoup de goût. Si vous regardez ses films, ce sont des œuvres magnifiques. Et puis c’est un maître du mouvement, que ce soit dans la chorégraphie comme sur ses précedents films, ou ici sur l’action. Il vient du théâtre, donc il est très attaché aux mouvements, au jeu des acteurs et à l’histoire. C’est un grand raconteur d’histoire. Gore Verbinski, qui est tout aussi talentueux, avait un background plus technique, et avait donc une approche un peu différente."

Casting international

"Nous essayons toujours de donner une dimension internationale à nos acteurs. C’est plus facile pour le marché international que votre film soit porté par des acteurs venus de différents pays. Sachant que nous avons toujours pensé à Penélope Cruz pour ce rôle, c’est une excellente comédienne. La présence de Rob Marshall (réalisateur de Nine) a aidé à la convaincre, car elle adore travailler avec lui. (...) Astrid Berges-Frisbey est magnifique, vraiment très belle. C’est une excellente actrice, et elle a cette douceur, cette innocence. C’est pour ça que nous l’avons choisie. Sam Claflin sort directement d’une école d’art dramatique, et il a fait de superbes essais. Nous lui avons fait passer plusieurs auditions, plusieurs screen-tests, et c’était vraiment le meilleur pour ce rôle."

Organiser les agendas

"C’est difficile d’organiser tout ça, je ne vous le cache pas. Mais une fois que vous avez organisé votre planning de production, ça reste jouable si vous prévenez vos comédiens assez en amont -quatre mois avant, et parfois cinq, six ou huit mois avant. S’ils aiment le scénario, ça facilite énormément les choses. Ce qui était positif, c’est que nos acteurs étaient très collaboratifs : Johnny a beaucoup participé à l’écriture du scénario et au développement de l’histoire, Geoffrey a apporté de très bonnes idées pour son personnage,  et les scénaristes aiment bien ça. Travailler directement avec les comédiens sur des points précis de leurs personnages, c’est l’idéal. C’est donc assez facile de faire revenir ces grands acteurs, car nous les traitons bien… et nous les payons bien ! (Rires)"

Jack Sparrow à l'abordage d'une école !

"Tout est venu de Johnny. C’était son idée. Il a reçu cette lettre d’une petite fille qui voulait monter une mutinerie contre son institutrice, et ça l’a touché. Il n’en a parlé à personne, nous n’étions que six proches à savoir ce qu’il avait prévu. Il ne voulait pas que ça s’ébruite, c’était un moment "privé". Mais un des enfants avait un appareil-photo et ça s’est diffusé rapidement après ça… Personnellement je n’ai pas pu l’accompagner, mais c’était un joli moment visiblement : la petite fille était très intelligente, et ça s’est très bien passé."

Propos recueillis par Yoann Sardet