Pretty Julia ! - Page 2

Jolie Julia, naissance d'un sex symbol...

Une très jolie jeune femme arpentant les trottoirs nocturnes d’Hollywood Boulevard, rencontre un riche homme d’affaires en perdition, qui après avoir discuté avec elle toute une nuit, décide de l’embaucher à la semaine pour l’escorter dans ses soirées. Elle guérira ses vertiges et son manque d’humanité, il révèlera son goût pour l’opéra et sa classe innée.

Jouer une prostituée à l’écran ? Un scénario qui ne va pas de soi pour Julia Roberts, jeune fille de 23 ans, fraichement débarquée de sa Géorgie natale et des jupons d’une mère œuvrant pour l’archidiocèse catholique d’Atlanta. Et pourtant….

28 novembre 1990. Après avoir conquis l’Amérique, la flamboyante Julia crève les écrans français. Yeux de biches, bouche gourmande et rire "de hyène" (dixit ses amis),  la belle impose sa tenue de travail, cuissardes zippées, mini jupe et perruque peroxydée. En un clin d’œil, elle invente le personnage de prostituée adorable, drôle, fraiche et …respectable s’il vous plait! (Elle se balade spontanément avec son fil dentaire et ses préservatifs de toutes les couleurs!).

Pour parler d’elle, on évoque "le charme de Marilyn Monroe, la flamboyance de Rita Hayworth" (Paris Match), "l’abattage de Katharine Hepburn" ou encore "la sophistication d’Audrey Hepburn" (Le JDD). Digne héritière de My Fair Lady, l’actrice obtient en outre le Golden Globe de la Meilleure Actrice pour ce film et est classée dans l’année, parmi les dix plus belles femmes d’Hollywood par le "Harper’s Bazaar". Une star est née !

Le saviez-vous?

Avant Pretty Woman, Julia Roberts n’était pas complètement inconnue du public français qui avait pu la voir dans Potins de femmes d’Herbert Ross, sorti le 7 mars 1990 sur les écrans. Interprétant une jeune femme condamnée par une maladie incurable et entourée d’un casting de choix (Sally Field, Shirley MacLaine, Dolly Parton et Daryl Hannah), la demoiselle a vu sa prestation récompensée par un Golden Globe et une citation à l’Oscar du Meilleur Second rôle.

A l’origine, le film devait s’appeler « 3000 » comme les 3000 dollars demandés par une prostituée pour une semaine de services. Le scénario plus sombre et sans happy end n’avait rien du conte de fée. Voyant le projet en passe d’échouer, le producteur du film a quitté le studio Vestrom pour celui de Walt Disney et a engagé Garry Marshall. Ces derniers teintent l’histoire de rose et le drame devient le conte de fée moderne que l’on connaît.

S’il a coûté 14 millions de dollars, le film a rapporté 178 millions de dollars aux Etats Unis à l’époque, 463 dans le monde entier.

La tenue de prostituée de Julia Roberts a été vendue 18 000 dollars aux enchères à Helsinki  "pour sauver des bébés-phoques".

Pour mieux illustrer les différentes facettes qu’il souhaitait qu’elle incarne, Garry Marshall a parlé à Julia Roberts de trois grandes stars de l’âge d’or d’Hollywood : Audrey Hepburn, Lucille Ball, l’une des rares femmes-clowns du cinéma américain, et Carole Lombard, vamp sensuelle au jeu contrasté. Le nom de cette dernière apparaît d’ailleurs parmi les célèbres étoiles d’Hollywood Boulevard, au début du film.

Julia Roberts n’a pas été la première à être approchée pour jouer la prostituée de choc et de charme. Avant elle, Molly Ringwald et Valeria Golino avaient été pressenties.

Bien que l’actrice possède 1m10 de longues et jolies jambes, ce ne sont pas les siennes qui figurent sur l’affiche du film, remplacées par celles du mannequin Michelle Shelley, qui la double à certains moments du film.

Céline Monsarrat est la célèbre voix française de Julia Roberts.

Julia Roberts retrouvera Richard Gere et Garry Marshall neuf ans plus tard dans Just married (ou presque) où elle interprètera une fiancée instable, ayant l'habitude d'abandonner ses prétendants au pied de l'autel.