Pretty Julia ! - Page 3

Julia “super star”!

Entre Pretty Woman et The Player, il y a eu:

La rencontre de Julia Roberts avec son futur fiancé Kiefer Sutherland, sous la houlette de Joel Schumacher qui, après l’avoir initiée au thriller dans L' Expérience interdite, la confronte au drame dans Le Choix d'aimer.

Les Nuits avec mon ennemi, où interprétant une femme battue déterminée à reconquérir sa liberté, elle s’impose dans un registre dramatique.

Et Hook, où sous la direction du très célèbre Steven Spielberg, la demoiselle joue les fées clochettes aux côtés de Dustin Hoffman et de Robin Williams. Cheveux tantôt lissés, tantôt courts, Julia Roberts s’insinue doucement et sûrement dans le paysage cinématographique.

Aussi, lorsque Robert Altman décide de désacraliser le mythe hollywoodien en invitant une pléiade d’acteurs à jouer avec leur propre image dans The Player, c'est tout naturellement qu'il fait appel à l'actrice vedette. Le film s’attaque plus précisément au système des studios en dénonçant ses luttes internes et ses abus de pouvoir.

L'ambition et la paranoïa d'un responsable de production vont, en une seule journée, le conduire à tuer l’un de ses scénaristes et séduire sa femme, tout en déjouant les soupçons de la police et en se débarrassant de deux collègues gênants.

Dans The Player, Julia Roberts se prête au jeu du dénigrement. Elle apparaît à peine 5 minutes dans l’épilogue, qui met en scène la projection d’un film dont la version finale a été entachée par la soif de succès du studio et de son machiavélique producteur. L'actrice tient tout naturellement le premier rôle du blockbuster, interprétant une condamnée à mort sauvée à la dernière minute par un Bruce Willis héroïque. En une séquence, tout est dit: version féminine du célèbre acteur tout droit sorti de Piège de cristal et de 58 minutes pour vivre, Julia Roberts est LA méga star du moment...

Philippe Garnier dans le "Libération" du 11 mai 1992 confirmera : "Jack Lemmon joue du piano sans un mot, Anjelica Huston parade, Burt Reynolds boude, mais surtout Altman se paie le luxe d’avoir celle avec qui et pour qui tout « player » serait aujourd’hui prêt à monter instantanément n’importe quel film à n’importe quels termes : la poule aux œufs d’or hersef, Julia Roberts."

Le saviez-vous ?

S’il a convié soixante-six stars parmi lesquelles Patrick Swayze, Peter Falk, Burt Reynolds, Anjelica Huston ou Rosanna Arquette, Robert Altman n’a pas jugé bon de faire appel à Kevin Costner pour son film, peu convaincu par le jeu du fameux acteur de Danse avec les loups et de Robin des Bois, prince des voleurs. A savoir que le réalisateur n'a donné aucun scénario aux vedettes apparaissant en cameo, laissant entièrement libre leur interprétation.

Julia Roberts a accepté, au même titre que les autres acteurs, de ne rien toucher pour sa participation au film, aidant ainsi au financement de la maison de retraite des employés du cinéma.

Le film a rapporté 22 millions de dollars au box office. Un succès pour le réalisateur qui prouve ainsi qu'il connait par coeur les rouages du système qu'il critique.

Susan Sarandon est présente lors de la scène de visionnage du film formaté dans lequel jouent Bruce Willis et Julia Roberts. Les deux actrices auront l’occasion de tourner réellement ensemble six ans plus tard dans Ma meilleure ennemie de Chris Columbus.

En 2004, dans Ocean's Twelve, dans la scène où la bande de Danny Ocean cherche à faire passer Tess (Julia Roberts) pour l'héroïne de Pretty Woman elle-même, Bruce Willis fait une apparition dans son propre rôle. Clin d'oeil toujours à ceux qui restent, douze ans plus tard, les deux plus grandes stars du box office...