Pretty Julia ! - Page 6

Quand Julia rafraichit la comédie romantique...

Elle le dit elle-même, on la préfère jolie et heureuse, si possible les cheveux longs et bouclés. Qu’à cela ne tienne ! Julia Roberts est de retour là où on l’espérait : les comédies romantiques, qu’elle enchaine sans se figer dans les stéréotypes du genre. Au contraire ! Preuve en sont, à deux ans d’intervalle, Le Mariage de mon meilleur ami et Coup de foudre à Notting Hill. Dans le premier, la belle s’improvise briseuse de ménage, décidée à empêcher les noces de son meilleur ami et amant occasionnel, dont elle a toujours été inconsciemment amoureuse. Dans le second, elle est LA star hollywoodienne du moment (forcément !) tombée inopinément amoureuse d’un charmant et flegmatique libraire « so british ». Dans l’un comme dans l’autre, la comédienne joue avec son image.

Un mariage de perdu….

L'audace du metteur en scène P.J. Hogan est d'avoir osé faire perdre Julia Roberts. En effet, si l'actrice est la tête d'affiche du Mariage de mon meilleur ami, elle en est aussi l’amoureuse éconduite, au centre d'un quatuor faisant se répondre le séduisant Dermot Mulroney, la toute fraiche Cameron Diaz (après The Mask mais avant Mary à tout prix) et  l’hilarant Rupert Everett.

Brouillant les mécanismes d’identification traditionnels, Julia Roberts nous embarque là où on ne peut pas toujours la suivre : sexy, drôle et gaffeuse, elle est aussi et surtout dans ce film la manipulatrice, la peste et la menteuse. Héroïne que l’on adore détester, elle est la star qui contre toute attente ne connaîtra pas son happy end. Plus proche que jamais de son actrice préférée, la divine Katharine Hepburn d’Howard Hawks (L' Impossible Monsieur Bébé), Julia avec ses pantalons d’homme, ses chutes, ses gaffes et sa sensualité sans faille, campe une irrésistible mauvaise perdante, tantôt abattue, tantôt déterminée. Un rôle qui relance définitivement sa carrière « romantico-comique ».

Un coup de foudre de retrouvé !

Deux ans plus tard, Julia Roberts a trente ans et vaut trente millions de dollars, situation unique pour une actrice à Hollywood, lorsque l’équipe de choc de la comédie britannique à succès Quatre mariages et un enterrement (le scénariste Richard Curtis, le producteur Duncan Kenworthy et le célèbre acteur britannique Hugh Grant) fait appel à elle. Tantôt émouvante, tantôt drôle et toujours aussi sublime, l'actrice rejoue le scénario de Pretty Woman à l’envers. Car dans ce conte de fée où l’amour triomphe de la différence de classe et où les stars inaccessibles tombent amoureuse du type lambda, Julia Roberts est...le prince charmant d'un Hugh Grant bafouillant.

Lunettes noires, chignons serrés, la comédienne campe une actrice traquée, souffrant de sa notoriété. Une prestation qui fait l’unanimité. Succès garanti en Angleterre (l’immobilier explose à Notting Hill), la comédie alterne avec génie les rebondissements et les complications et fait un carton aux Etats Unis.

Le saviez-vous ?

Deux comédies romantiques, deux succès au box-office : s’ils coûtent respectivement 38 et 42 millions de dollars, les deux films remportent chacun 300 et 363 millions de dollars de recettes. Dans la scène du dîner de Coup de foudre à Notting Hill, Anna Scott avoue toucher 15 millions de dollars par film. Un clin d'oeil au montant du cachet de l'actrice pour celui-ci...

Julia Roberts est la partenaire idéale pour tout acteur britannique qui se respecte!  Le courant passait tant et si bien entre elle et Rupert Everett que l’acteur britannique s’est vu attribuer davantage de scènes dans Le Mariage de mon meilleur ami, dont la cultissime séquence chantée dans le restaurant ("I say a little prayer" de Dionne Warwick) et la scène finale. "Le seul truc qu’elle n’aime pas chez moi, c’est ma tendance à la tripoter un peu trop", confiait l’acteur, ravi de leur complicité. La belle a en revanche une toute autre réputation dans la bouche d’Hugh Grant, dévoilant sa propension à le taquiner avant chaque prise en écrasant un raisin sur son cou et en pinçant ses seins pour "le mettre dans l’ambiance".

Julia Roberts a rencontré Rupert Everett (Le Mariage de mon meilleur ami) et Hugh Grant (Coup de foudre à Notting Hill) sur le même tournage : celui de Shakespeare in Love, qui à l’époque devait être réalisé par Edward Zwick et interprété par la demoiselle aux côtés de Daniel Day-Lewis. Si Everett se rappelle l’avoir « regardée en chiens de faïence », tous deux méfiants l’un vis à vis de l’autre, Grant se souvient du soutien qu’elle lui avait apporté alors qu’acteur encore inconnu, il venait d’échouer au casting. Par la suite, Julia retrouvera Rupert sur Prêt-à-porter et Hugh par hasard juste après Quatre mariages et un enterrement. Elle l'enlacera en lui disant tout le plaisir qu’elle a de le revoir: « Ma côte est montée en flèche. J’ai prétendu qu’elle avait l’habitude de me suivre partout, juste pour me prendre dans ses bras », avouera l’acteur.

Hillary Clinton réprouvera publiquement le fait de voir Julia Roberts fumer dans un film : "Un exemple déplorable pour la nation". Remontrance à laquelle P.J. Hogan répliquera : "Prostituée dans Pretty Woman, contribuait-elle à l’édification des masses ?" Certes...

Sarah Jessica Parker a été pressentie pour le rôle de Julianne Potter, mais n’était pas libre, engagée avec HBO pour le rôle d’une certaine Carrie Bradshaw dans une série intitulée Sex & the City (1998).

Dans une scène de Coup de foudre à Notting Hill, des fans plutôt critiques comparent la star Anna Scott à l’autre héroïne de la comédie romantique outre-atlantique du moment: Meg Ryan. Un clin d’œil à la concurrente directe de Julia Roberts, qui après Quand Harry rencontre Sally en 1989 et Nuits blanches à Seattle (qui avait été proposé à Julia) en 1993, vient à peine de tourner Vous avez un message.