Quiz Les Affranchis : 7 questions pour tester si vous êtes un caïd ou une balance
lundi 20 juin 2011 - 05h00
L’association entre le cinéma et l’opéra n’a jamais été une simple affaire. Puristes et détracteurs ont toujours revendiqué leur scepticisme face à l’arrivée de l’opéra sur grand écran. Pourtant, l’opéra s’est peu à peu imposé dans les salles obscures. Etat des lieux des liens entre art lyrique et Septième art.Dossier réalisé par Edouard Brane
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Il n’y a pas que les cinéastes et metteur en scène de théâtre qui s’illustre comme metteur en scène pour l’opéra. Ainsi, Julie Depardieu a mis en scène Les Contes d'Hoffman d'Offenbach à l'occasion de l'évènement Opéra en plein air en 2008. Ajoutons qu'Isabelle Huppert s'était vu proposer par Gérard Mortier, ancien directeur de l'Opéra de Paris, de monter Iphigénie. L'actrice a finalement décliné l'offre, et l'opéra fut mis en scène par Krzysztof Warlikowski... qui dirige actuellement Isabelle Huppert dans la pièce Un tramway...
Marthe Keller est l’une des rares comédiennes a avoir déjà pu vivre cette expérience. Déjà petite, elle désirait s’illustrer dans le milieu de la danse. Elle est devenue comédienne (on l'a vue aussi chez Philippe de Broca que dans Marathon Man ou Les Yeux noirs), mais la musique a toujours tenue une grande place dans sa vie. Un jour, alors qu’elle était à Salzbourg durant le festival lyrique, elle a remplacé au pied levé Meryl Streep pour devenir récitante le temps de 25 représentations de Jeanne d’Arc au bûcher de Paul Claudel et Arthur Honegger. C’est alors le déclic et elle enchaîne les enregistrements jusqu’à ce qu’on lui propose de devenir metteur en scène d’opéra. Pour cela, elle choisit une œuvre qui l’a toujours fascinée : Don Giovanni de Mozart. Citant sans complexe Patrice Chéreau comme modèle, elle a passé plus d’un an à faire des recherches pour s'approcher le plus possible de ce personnage si énigmatique et qui est à ses yeux plus féminin que masculin.
Dans son Don Giovanni de 2003, repris en décembre 2009 à l’Opéra de Genève, le rôle-titre était tenu par le baryton Pietro Spagnoli. À l’occasion de son passage à Paris pour La Cenerentola de Rossini au Théâtre des Champs-Elysées, AlloCiné l’a rencontré.
Pouvez-vous nous parler de votre travail avec Marthe Keller qui vous a dirigé en 2009 dans Don Giovanni où vous interprétiez le rôle titre ?
Pietro Spagnoli : Ce fut une expérience formidable. Elle a cependant du s’absenter une quinzaine de jours pour aller tourner avec Clint Eastwood, (nous avons alors été dirigés par son assistante). Il s’agissait d’une reprise de sa mise en scène de 2003 à l’Opéra de New York. Marthe Keller est extrêmement sympathique et de très professionnelle. La critique et le public n’ont pas compris notre approche de l’œuvre.
Le fait qu’elle soit actrice vous a-t-il aidé à préparer votre rôle ?
Je ne crois pas. Elle ne m’a pas beaucoup appris de choses sur comment gérer son corps sur scène. On a avant tout parlé du personnage et de son évolution. Cependant, je ne pense pas que ce soit de l’entière responsabilité du metteur en scène. Il s’agit aussi de la notre, c’est du 50-50.
En tant que chanteur, que pensez-vous des cinéastes qui se lancent dans la mise en scène d'opéra ?
Je pense que cela ne pose aucun problème. Il faut cependant qu’ils se rapprochent le plus possible du théâtre. C’est basique mais la direction d’acteur n’est absolument pas la même, il n’y a pas de caméra sur scène. Il faut vraiment que les cinéastes comprennent qu’il s’agit d’un monde complètement différent de la télévision et du cinéma. Je discutais avec l’acteur de la comédie française Eric Génovèse et nous parlions de la différence entre le jeu d’acteur au théâtre et au cinéma. Si on a du talent, on peut concilier les deux à la fois. C’est la même chose pour un cinéaste metteur en scène. Il y a un mécanisme à apprendre. Il faut avoir en soi une certaine humilité car si tu arrives en pensant tout savoir, alors c’est fini pour toi.
Existe-t-il des formations d’acteurs pour les chanteurs ?
Non. Ce qui compte, c'est à la fois le talent et la rencontre avec de vrais metteurs en scène qui sachent diriger les chanteurs, expliquer ce qu'est l’art de la scène.
Puisez-vous votre inspiration dans le cinéma et le théâtre pour créer vos personnages ?
Oui, cela m’arrive en étudiant le texte et la musique mais dans la majeure partie des cas, les metteurs en scène arrivent et vous demandent tout à fait autre chose. Il faut alors réadapter sa voix et sa tête à cette nouvelle vision. Sur mon contrat, il est écrit que je dois suivre les indications données par le chef d’orchestre et le metteur en scène. Mais ce dernier doit aussi me convaincre que son idée est la bonne. Si son idée ne marche pas, cela devient alors très difficile et si il y a une mauvaise relation, je pars. Mais j’essaie avant cela de régler le problème en l’évoquant. Je déteste les conflits.
Que pensez-vous des opéras filmés comme Don Giovanni de Joseph Losey etc… ?
C'est très bien, c'est un moyen d’éduquer le public. Je pense que le but de ces films est de donner l’envie au gens d’aller par la suite dans une salle d’opéra. Tous les films qui ont été réalisés sont très importants pour nous. Il m’arrive par exemple aussi en tant que chanteur d’aller présenter des œuvres comme Le Barbier de Seville à de jeunes enfants dans leur école et de les faire chanter. Le théâtre de Liège propose aussi de regarder des opéras en direct. Ce n’est certes pas le théâtre mais c’est une très bonne occasion de découvrir l’opéra. J’espère que nous pourrons utiliser tous les médias pour valoriser l’art lyrique.
Propos recueillis le 3 février 2010 au Théâtre des Champs-Elysées
Marthe Keller est l’une des rares comédiennes a avoir déjà pu vivre cette expérience. Déjà petite, elle désirait s’illustrer dans le milieu de la danse. Elle est devenue comédienne (on l'a vue aussi chez Philippe de Broca que dans Marathon Man ou Les Yeux noirs), mais la musique a toujours tenue une grande place dans sa vie. Un jour, alors qu’elle était à Salzbourg durant le festival lyrique, elle a remplacé au pied levé Meryl Streep pour devenir récitante le temps de 25 représentations de Jeanne d’Arc au bûcher de Paul Claudel et Arthur Honegger. C’est alors le déclic et elle enchaîne les enregistrements jusqu’à ce qu’on lui propose de devenir metteur en scène d’opéra. Pour cela, elle choisit une œuvre qui l’a toujours fascinée : Don Giovanni de Mozart. Citant sans complexe Patrice Chéreau comme modèle, elle a passé plus d’un an à faire des recherches pour s'approcher le plus possible de ce personnage si énigmatique et qui est à ses yeux plus féminin que masculin.
Dans son Don Giovanni de 2003, repris en décembre 2009 à l’Opéra de Genève, le rôle-titre était tenu par le baryton Pietro Spagnoli. À l’occasion de son passage à Paris pour La Cenerentola de Rossini au Théâtre des Champs-Elysées, AlloCiné l’a rencontré.
Pouvez-vous nous parler de votre travail avec Marthe Keller qui vous a dirigé en 2009 dans Don Giovanni où vous interprétiez le rôle titre ?
Pietro Spagnoli : Ce fut une expérience formidable. Elle a cependant du s’absenter une quinzaine de jours pour aller tourner avec Clint Eastwood, (nous avons alors été dirigés par son assistante). Il s’agissait d’une reprise de sa mise en scène de 2003 à l’Opéra de New York. Marthe Keller est extrêmement sympathique et de très professionnelle. La critique et le public n’ont pas compris notre approche de l’œuvre.
Le fait qu’elle soit actrice vous a-t-il aidé à préparer votre rôle ?
Je ne crois pas. Elle ne m’a pas beaucoup appris de choses sur comment gérer son corps sur scène. On a avant tout parlé du personnage et de son évolution. Cependant, je ne pense pas que ce soit de l’entière responsabilité du metteur en scène. Il s’agit aussi de la notre, c’est du 50-50.
En tant que chanteur, que pensez-vous des cinéastes qui se lancent dans la mise en scène d'opéra ?
Je pense que cela ne pose aucun problème. Il faut cependant qu’ils se rapprochent le plus possible du théâtre. C’est basique mais la direction d’acteur n’est absolument pas la même, il n’y a pas de caméra sur scène. Il faut vraiment que les cinéastes comprennent qu’il s’agit d’un monde complètement différent de la télévision et du cinéma. Je discutais avec l’acteur de la comédie française Eric Génovèse et nous parlions de la différence entre le jeu d’acteur au théâtre et au cinéma. Si on a du talent, on peut concilier les deux à la fois. C’est la même chose pour un cinéaste metteur en scène. Il y a un mécanisme à apprendre. Il faut avoir en soi une certaine humilité car si tu arrives en pensant tout savoir, alors c’est fini pour toi.
Existe-t-il des formations d’acteurs pour les chanteurs ?
Non. Ce qui compte, c'est à la fois le talent et la rencontre avec de vrais metteurs en scène qui sachent diriger les chanteurs, expliquer ce qu'est l’art de la scène.
Puisez-vous votre inspiration dans le cinéma et le théâtre pour créer vos personnages ?
Oui, cela m’arrive en étudiant le texte et la musique mais dans la majeure partie des cas, les metteurs en scène arrivent et vous demandent tout à fait autre chose. Il faut alors réadapter sa voix et sa tête à cette nouvelle vision. Sur mon contrat, il est écrit que je dois suivre les indications données par le chef d’orchestre et le metteur en scène. Mais ce dernier doit aussi me convaincre que son idée est la bonne. Si son idée ne marche pas, cela devient alors très difficile et si il y a une mauvaise relation, je pars. Mais j’essaie avant cela de régler le problème en l’évoquant. Je déteste les conflits.
Que pensez-vous des opéras filmés comme Don Giovanni de Joseph Losey etc… ?
C'est très bien, c'est un moyen d’éduquer le public. Je pense que le but de ces films est de donner l’envie au gens d’aller par la suite dans une salle d’opéra. Tous les films qui ont été réalisés sont très importants pour nous. Il m’arrive par exemple aussi en tant que chanteur d’aller présenter des œuvres comme Le Barbier de Seville à de jeunes enfants dans leur école et de les faire chanter. Le théâtre de Liège propose aussi de regarder des opéras en direct. Ce n’est certes pas le théâtre mais c’est une très bonne occasion de découvrir l’opéra. J’espère que nous pourrons utiliser tous les médias pour valoriser l’art lyrique.
Propos recueillis le 3 février 2010 au Théâtre des Champs-Elysées
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