Quiz Les Affranchis : 7 questions pour tester si vous êtes un caïd ou une balance
lundi 20 juin 2011 - 05h00
L’association entre le cinéma et l’opéra n’a jamais été une simple affaire. Puristes et détracteurs ont toujours revendiqué leur scepticisme face à l’arrivée de l’opéra sur grand écran. Pourtant, l’opéra s’est peu à peu imposé dans les salles obscures. Etat des lieux des liens entre art lyrique et Septième art.Dossier réalisé par Edouard Brane
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Renaud Machart est critique musical au Monde. Rédacteur en chef de la section classique du quotidien depuis 1992, il nous donne son point de vue.
Pour quelles raisons voit-on autant de cinéastes s'essayer à l'Opéra ? Quel en est le pire et le meilleur exemple ? Quels sont les pièges à éviter ?
Renaud Marchart: On gagne très bien sa vie à l’opéra, mieux qu’au théâtre –on y travaille beaucoup moins longtemps qu’au théâtre ou au cinéma. Les directeurs d’opéra veulent renouveler les approches et faire des effets d’annonce avec des noms célèbres. Cela marche avec certains (Don Giovanni de Haneke à Bastille), moins avec d’autres (Jenufa de Bob Swaim à Salzbourg), pas du tout en certains cas (Josée Dayan à l’Opéra de Paris). Je n’ai pas vu le volet du Trittico de Puccini monté par Woody Allen. Mais cela a attiré l’attention du monde entier.
Quels cinéastes à vos yeux seraient susceptibles de livrer au public une grande mise en scène ?
David Lynch, sûrement, mais il refuse obstinément. Werner Herzog, qui s’y est déjà collé. Patrice Chéreau bien sûr, mais cela on le sait et sa réussite lyrique tient à son talent d’homme de théâtre et à son oreille plus qu’à sa spécificité de cinéaste. Il faut un cinéaste musicien de toute façon. Je ne sais pas si Derek Jarman aurait pu faire un film lyrique, mais son univers s’y prêtait. Raoul Ruiz, cinéaste dont j’ai beaucoup aimé la plupart des films (mais que je n’ai pas revus depuis longtemps), a monté une très belle Médée de Michèle Reverdy à l’Opéra de Lyon. Les vidéastes Pierrick Sorin ou Bill Viola ont, de manières très différentes, contribué à de beaux spectacles lyriques, avec un art consommé de l’inclusion des images dans leur travail scénique (ou celui d’un autre).
Selon vous, apportent-ils quelque chose de nouveau ?
En général, leur « naïveté », leur fraicheur ou leur frousse de mal faire les conduit plutôt à tomber dans des lieux communs. Les rares à réussir la chose sont ceux qui connaissent les deux médias, la scène et l’image et/ou les directeurs d’acteurs. Peter Sellars par exemple. Dans El Nino de John Adams, il avait osé un contrepoint entre un film continu, projeté en fond de scène, et une action scénique. Tout le monde trouvait le film envahissant, même le compositeur. J’ai pour ma part trouvé cela d’une belle poésie. Franco Zeffirelli, qui connait les deux métiers, n’a pas laissé de trace dans l’un comme dans l’autre. Je n’ai pas vu les mises en scène de Luchino Visconti. Mais je suppose que cela devait être plus qu’intéressant.
Propos receuillis le 4 février 2010
Pour quelles raisons voit-on autant de cinéastes s'essayer à l'Opéra ? Quel en est le pire et le meilleur exemple ? Quels sont les pièges à éviter ?
Renaud Marchart: On gagne très bien sa vie à l’opéra, mieux qu’au théâtre –on y travaille beaucoup moins longtemps qu’au théâtre ou au cinéma. Les directeurs d’opéra veulent renouveler les approches et faire des effets d’annonce avec des noms célèbres. Cela marche avec certains (Don Giovanni de Haneke à Bastille), moins avec d’autres (Jenufa de Bob Swaim à Salzbourg), pas du tout en certains cas (Josée Dayan à l’Opéra de Paris). Je n’ai pas vu le volet du Trittico de Puccini monté par Woody Allen. Mais cela a attiré l’attention du monde entier.
Quels cinéastes à vos yeux seraient susceptibles de livrer au public une grande mise en scène ?
David Lynch, sûrement, mais il refuse obstinément. Werner Herzog, qui s’y est déjà collé. Patrice Chéreau bien sûr, mais cela on le sait et sa réussite lyrique tient à son talent d’homme de théâtre et à son oreille plus qu’à sa spécificité de cinéaste. Il faut un cinéaste musicien de toute façon. Je ne sais pas si Derek Jarman aurait pu faire un film lyrique, mais son univers s’y prêtait. Raoul Ruiz, cinéaste dont j’ai beaucoup aimé la plupart des films (mais que je n’ai pas revus depuis longtemps), a monté une très belle Médée de Michèle Reverdy à l’Opéra de Lyon. Les vidéastes Pierrick Sorin ou Bill Viola ont, de manières très différentes, contribué à de beaux spectacles lyriques, avec un art consommé de l’inclusion des images dans leur travail scénique (ou celui d’un autre).
Selon vous, apportent-ils quelque chose de nouveau ?
En général, leur « naïveté », leur fraicheur ou leur frousse de mal faire les conduit plutôt à tomber dans des lieux communs. Les rares à réussir la chose sont ceux qui connaissent les deux médias, la scène et l’image et/ou les directeurs d’acteurs. Peter Sellars par exemple. Dans El Nino de John Adams, il avait osé un contrepoint entre un film continu, projeté en fond de scène, et une action scénique. Tout le monde trouvait le film envahissant, même le compositeur. J’ai pour ma part trouvé cela d’une belle poésie. Franco Zeffirelli, qui connait les deux métiers, n’a pas laissé de trace dans l’un comme dans l’autre. Je n’ai pas vu les mises en scène de Luchino Visconti. Mais je suppose que cela devait être plus qu’intéressant.
Propos receuillis le 4 février 2010
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