L’association entre le cinéma et l’opéra n’a jamais été une simple affaire. Puristes et détracteurs ont toujours revendiqué leur scepticisme face à l’arrivée de l’opéra sur grand écran. Pourtant, l’opéra s’est peu à peu imposé dans les salles obscures. Etat des lieux des liens entre art lyrique et Septième art.Dossier réalisé par Edouard Brane
D’autres grands noms du cinéma se sont essayés à l’opéra en mettant en scène des ouvrages réputés du répertoire lyrique. Succès ou non, chacun a tenté l’expérience, souvent en imprimant son style : Woody Allen opte pour l'humour, Michael Haneke parle d'oppression, Emir Kusturica glisse de la musique traditionnelle.
Celui qui met en scène avec un camescope : Michael Haneke
Sa mise en scène froide, minimaliste, oppressante et contemporaine de Don Giovanni de Mozart à l’Opéra de Paris en 2006 n’a pas manqué de soulever les passions. L’action, nocturne, est transposée de nos jours, dans le siège social d’une grande entreprise située dans un bâtiment moderne comme on peut en voir à La Défense. Les personnages principaux ont des allures d’executives tandis que les autres interprètent de simples employés de bureau. Peu d’informations ont circulé sur la façon dont Haneke a travaillé, si ce n'est cette anecdote : il aurait dirigé ses répétitions derrière un caméscope !
Celui qui met en scène son propre film : David Cronenberg
Ce fut un flop, mais l’exercice ne manquait pas d'intérêt. Alors que David Cronenberg travaille actuellement à un remake de son propre film La Mouche, le réalisateur d’origine canadienne a déjà retrouvé son film culte de 1984 pour le transposer à l’opéra en 2008 au Châtelet, dirigé par Plácido Domingo, sur une musique d’Howard Shore, compositeur de la BO du film. Depuis, le réalisateur aurait affirmé que la mise en scène d’opéra ne lui convenait en fait pas tant que cela…
Celui qui passe du théâtre au cinéma : Patrice Chéreau
Avant de devenir cinéaste, Patrice Chéreau est longuement passé par le théâtre et l’opéra. Sa première mise en scène remonte ainsi à 1969 avec L’italienne à Alger de Rossini mais il a surtout marqué les esprits avec sa production de la tétralogie du Ring de Wagner présenté à partir de 1976 au festival de Bayreuth. Plus récemment, il a été acclamé pour sa mise en scène de De la maison des morts de Leos Janacek. Détail étonnant, Patrice Chéreau réalise lui-même la captation de ses opéras. Voir le reportage de France 2 sur sa mise en scène de Cosi Fan Tutte de Mozart à Aix en Provence.
Celui qui cherche le moins compliqué : Woody Allen
Après 4 ans de négociations avec le directeur de l’opéra de Los Angeles le Tenor Plácido Domingo, le cinéaste Woody Allen a finalement accepté en 2008 de mettre en scène l’opéra-comique en un acte de Puccini: Gianni Schicchi (voir notre article). Désirant mettre en scène un opéra de courte durée, Domingo demanda à William Friedkin de s’occuper de deux autres petit opéras de Puccini Il Tabarro et Suor Angelica. Le succès fut en tout cas au rendez-vous et reste un bel exemple en la matière. Voir les extraits de leurs mises en scène.
Celui qui s’essaye au "funk-opera" : Emir Kusturica
Le cas d'Emir Kusturica est particulier. L’Opéra Bastille a demandé en 2007 au cinéaste, connu comme musicien au sein du No Smoking Orchestra, de venir présenter l'opéra-funk tiré de sa Palme d’or de 1989 Le Temps des Gitans. Imaginez sur scènes des oies et des chanteurs se déhanchant dans tous les sens et vous obtenez une œuvre totalement déjantée. Le Figaro avait ainsi évoqué dans sa critique : "Le metteur en scène utilise avec simplicité le cinéma - les déplacements, les voyages - et s'amuse des ressources magiques des cintres d'un grand théâtre."
Ceux qui se sont aussi essayés à l’exercice :
Bien d’autres réalisateurs se sont essayés à la mise en scène d’opéra et plus d’une fois pour certains d’entre eux. Le plus connu est certainement Luchino Visconti qui a monté en scène de nombreuses œuvres de Verdi, dirigeant ainsi à plusieurs reprises Maria Callas. Franco Zeffirelli a été son assistant sur plusieurs de ces productions, ce qui l’a conduit à mettre en scène des opéras à son tour (voir l'article).
On pourrait citer aussi (Liliana Cavani, Bernardo Bertolucci...), mais les Italiens ne sont pas les seuls : le Franco-Polonais Roman Polanski avec Les Contes D’Hoffman d’Offenbach en 1992 (voir le reportage). John Schlesinger dans les années 80, le Russe Andrei Tarkovski avec Boris Godounov de Moussorgsky en 1981, l’Iranien Abbas Kiarostami avec Cosi Fan Tutte de Mozart en 2008 (voir le reportage d’Arte) ou encore Ken Russell avec des mises en scène souvent décalées. Peter Greenaway qui a toujours affirmé qu'il était impossible de rendre sur grand écran un opéra s'est lui aussi essayé plusieurs fois à cet excerce (voir son commentaire).
Citons encore Louis Malle qui a mis à scène en 1960 Le Chevalier à la Rose, avec comme assistant Volker Schlöndorff Le réalisateur du Tambour s’est d’ailleurs fait une spécialité dans ce domaine depuis les années 70, et la nouvelle génération n’est pas en reste(le réalisateur allemand provocateur Christoph Schlingensief). Enfin, l'opéra a attiré de grands metteurs en scène de théâtre, également réalisateurs, comme Peter Brook et Luc Bondy.
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