Oren Peli est célèbre pour avoir grandement participé à l'avènement de found-footage avec son Paranormal Activity. Aussi quand il présente à Steven Spielberg un concept de film d'horreur du même genre situé dans la mystérieuse Amazonie, c'est finalement sous le format d'une série que le produit va se concrétiser. Huit épisodes de 40 minutes chacun, tourné façon found-footage, oui c'est une première. Et le scénario est vraiment alléchant. Mais alors pourquoi "The River" n'est pas si transcendante ? Un casting plutôt sympathique, un concept qui fait fureur, une intrigue alléchante, un décor propice aux frissons... Tout semblait faire de la série un carton. Seulement voilà, qui dit found-footage dit ringardise, car entre vouloir présenter un VRAI found-footage (soit de soit-disant véritables images retrouvées) et vouloir quand même captiver un public, il y a une lutte, un dilemme, un problème, un truc qu'on appelle le montage. Ce dernier est ici charcuté pour en mettre plein la vue, pour instaurer une tension, sauf qu'on flippe beaucoup moins quand tout sonne ainsi faux. On aurait donc préféré moins de changements de caméras et plus de plans fixes qui nous auraient filé une pétoche monstre avec des cadrages adéquats. Quant à l'intrigue, force est d'admettre qu'elle regorge de rebondissements, rebondissements malheureusement peu convaincants, la faute à une écriture pas vraiment travaillée où se mêlent secrets du passé, intentions troubles et imprévus délivrés pêle-mêle à travers des mini-péripéties sans cesse soft. Chaque épisode mettant en scène une aventure surnaturelle dans la vaste forêt amazonienne, nos protagonistes vont découvrir que cette dernière renferme énormément de dangers hélas pauvres en frissons. Il y avait pourtant matière à nous glacer le sang, entre un mystérieux arbre à poupées et un virus rendant aveugle, chaque épisode possède son propre dénouement bien trop survenu, empêchant dès lors de flipper en bonne et due forme. Quant au final, prévisible et bâclé, il nous confirme que la série est un produit vendu à la vite, précipité et sans réel travail en amont. Le found-footage sur le petit écran, ben ça marche pas, tiraillé entre souci de réalisme et séquences bien propres pour conserver des images lisibles, rendant le tout forcément peu crédible (aaah les batteries de caméra infatigables et le souci de tout bien filmer même dans les pires situations). Bref, "The River" partait d'une bonne intention mais n'arrive jamais à tenir la cadence et ne suscite chez le spectateur aucune palpitation, même minime. Pas étonnant que la deuxième saison fut annulée. Encore une série avortée qui nous a presque fait perdre du temps...