L'écueil principal auquel se heurte la série, c’est que tout est misé sur la chute des épisodes. Quand cette dernière est réussie, on ne peut que féliciter Guillaume Lubrano pour son entreprise, en revanche, quand elle l’est moins, on ne peut qu’être déçu d’avoir perdu la bagatelle de vingt-six minutes de notre vie ! Et puis forcément, dans ce genre de série proche du court-métrage, le niveau entre les différents épisodes est variable d’un segment à l’autre et souvent l’ensemble est bancal parce que les parties sont inégales. On peut ainsi passer du médiocre au très bon assez rapidement. Les thèmes et genres étant également très différents, on peut plus ou moins aimer l’univers proposé en fonction de ces informations introductives. Mais bon, il faut savoir l’accepter, c’est tout, ça fait partie du jeu et aussi du charme de "Metal Hurlant Chronicles", que de ne savoir ce qui nous attend au tournant. Par ailleurs, les histoires sur dix minutes (cf. l’épisode 3) ne fonctionnent pas aussi bien que celles sur vingt-six car leur faible durée ne permet pas de développer le récit et la psychologie des personnages aussi bien que sur plus du double de temps et c’est bien dommage. A côté de cela, les épisodes montrés dans l’ensemble font preuve d’effets spéciaux et de décors remarquablement bien maitrisés permettant de donner vie à des lieux science-fictionnels ou futuristes de manière plus que crédible. De plus, dès le générique on en a plein les mirettes avec un esprit très BD, peuplé de jolies filles sexys en diable, qui plaira certainement aux fans du magazine culte. Et tout cela est accompagné de la bande-son très réussie de Jesper Kyd, compositeur connu pour avoir écrit quelques scores de films, mais surtout énormément de musiques de jeux vidéo célèbres dont « Assassin's Creed ». Alors oui, "Metal Hurlant Chronicles" est perfectible et certains épisodes auraient gagné à être un peu plus étoffés, mais Guillaume Lubrano a tenu à rester le plus fidèle possible au matériau d'origine, qui parfois n’était composé que de quelques planches faut-il le rappeler ! Aussi, il serait dommage, compte tenu du travail fourni par chacun sur le projet et ce, à tous niveaux, de bouder cette série qui ne constitue pas moins qu’un premier pas vers la SF à la télévision française et laisse tout de même entrevoir un potentiel certain, qui ne demande qu’à être développé. Dans la saison 2 ?