Six Feet Under est une série sur laquelle j'aimerais parler pendant des heures. Et pourtant, les mots manquent pour dire ce que l'on ressent vraiment après avoir visionner les 5 saisons. C'est une expérience difficilement explicable, mais marquante. Rarement une oeuvre audiovisuelle m'a permise de voir la vie différemment après. C'est le cas de celle-ci.
Alors, tentons quand même de donner quelques réponses. La première est évidente : cette production possède une dimension humaine et sociale hors du commun. Elle parle de tout : mort, naissance, amour, homosexualité, adoption, adultère, religion, maladie, études, famille ... avec un réalisme qui fait parfois froid dans le dos, mais toujours, et c'est là l'important, de façon neutre, où avec des points de vue différents. La série ne prend jamais parti, et c'est ce qui fait une de ces principales forces, car elle incite le spectateur à se poser les bonnes questions, nous pousse parfois à penser par nous-même.
Ensuite, la force des personnages, car oui, on peut la qualifier de "série à personnages". Je n'ai pas le souvenir d'avoir vu un travail aussi fouillé sur la psychologie des protagonistes. C'est une véritable claque car l'on peut décrire chaque trait de caractère, forces, ou faiblesses avec une précision incroyable. Nous avons l'impression de les connaître réellement, comme s'ils étaient vraiment réels. Ruth, Claire, et Brenda sont des exemples très frappant. En tout cas, personnages principaux comme secondaires sont développés de façon très poussée, rien à redire là dessus.
Le ton neutre de la production, comme je le disais plus haut, est un vrai bon choix, mais surtout une énorme prouesse vu son sujet principal assez délicat, je veux bien sûr parler de la mort. La question que je me pose souvent : comment a t-on pu donner le feu vert, avec, comme pitch principal, les pompes funèbres ? En effet, toute série a une finalité commerciale, et cela constitue un pari immense. Mais un pari au final rempli de main de maître. En effet, le larmoyant n'est pas vraiment présent, et même si c'est le cas, c'est toujours dans des moments justifiés. Des épisodes sont vraiment marquants, la BO tout entière est un pure régal, toujours utilisée à bon escient, avec un timing parfait. De plus, les débuts d'épisodes confère à la série une originalité et une marque de fabrique non négligeable.
Que dire du final ? Il sera clairement difficile à surpasser. Je revois régulièrement les 5 dernières minutes, peut-être les plus bouleversantes que j'ai eu devant un petit écran. Et je me dis : c'est incroyable comme cela me manque. Oui, c'est une sensation étrange, car même des mois après, vous y pensez encore. La série, les personnages, l'ambiance me manque. Mais rien ne me fera dire qu'il en fallait plus. 5 saisons, c'est un nombre optimal, car tout est bouclé à la perfection, rien ne manque à ce fabuleux puzzle.