Je ne regarde jamais de séries, mais j'ai fais une exception au vu des bonnes critiques, du fait qu'il n'y a que 8 épisodes et que j'aime le film de 1990 et ce genre de film à l'époque. Je pensais aussi que le format série pourrait, dans ce cas précis, être adapté et permettre un développement supplémentaire des personnages et de l’histoire.
Alors, bien sûr, il a fallu ajouter des éléments totalement inutiles pour aguicher le Netflix Apple binge-watcher de 2024:
- Ajouter des ados dans la famille avec une capuche vissée sur la tête, qui passent leur temps sur leur iPhone, c’est tellement essentiel. Jai vu arriver le moment ou on allait leur faire vivre une amourette mais heureusement on n’est pas allé jusque-là.
- faire des flash back incessants avec des images du meurtre bien dégueulasses et crues. Pour la suggestion et le style, on repassera. Trop de noirceur tue la noirceur.
- Le fait que Caroline soit enceinte lors du meurtre; je ne sais pas si c’était dans le livre, mais ici ca me parait charger la barque contre Rusty Sabich de manière artificielle et superflue, et de plus ce n’est pas du tout exploité par la suite, après avoir été à peine évoqué (en tout cas avant l’épisode 8).
- l'épisode 6 et 7 se terminent tous les deux par "fuck" en guise cliffhanger. Et cela représente bien la qualité générale apportée au dialogues. Qui sont de plus surchargés en espèce de jargon politico-judiciaire censé apporter du réalisme mais qui apporte plus de confusion qu'autre chose.
- évidemment, une femme noire ajoutée dans tous les contextes pour cocher toutes les cases de la bien-pensance. (femme de rusty, collègue de travail, la juge, l'assistante de Raymond Horgan à la défense).
- Le couple Sabitch n'est pas super crédible et pas très classe ni attachant; L’actrice qui joue le role de Barbara n’est pas vraiment convaincante. Jake Gyllenhal est fade, et joue de manière trop légère certaines scènes; c’est décalé et ça ne fonctionne pas. Harrison Ford, tu nous manque.
- Je pense aussi à la scène de l’entrevue entre Caroline et un enfant qui a subi des violences: bien que totalement calquée, autant j’ai le souvenir d’une scène très puissante émotionnellement dans le film, autant ici ça tombe à plat.
- Mentions spéciales quand même à Peter Sarsgaard et Bill Camp dans les roles respectivement de Tommy Molto et Raymond Horgan, qui apportent chacun une réelle présence.
- Je connais donc la fin du livre et du film; je pense que cela doit être la même dans cette série, même si j'ai très peur au vu de certaine scènes qu'il aient cru bon de changer ça.
L’épouse jalouse aurait-elle un complice ?
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Bref, je ne suis pas non plus objectif parce que j'aime vraiment les films de l'époque de ma jeunesse, et je ne retrouve ni le charme ni le charisme des acteurs et de la mise en scène dans cette série, qui ressemble plus à un produit ultra standardisé sans aucune réelle inventivité. Mais cela ce regarde quand même sans déplaisir, car le scénario est très fort.
Je regarderai bien sûr le dernier épisode, mais la saison 2 ce sera sans moi.
édit: après visionnage du dernier épisode, je trouve que la fin n'a aucun sens et dénature complètement l'oeuvre originale. Il me semble que l'auteur Scott Turow a participé à la production de la série, je me demande comment il a pu accepter ça.