Pas vraiment fan des romans d'Harlan Coben, il m'est pourtant arrivé d'être agréablement surprise par leur adaptation ("ne le dis à personne"). Mais quand le matériau de base est médiocre, sa transposition à l'écran l'est forcément aussi.
Ne "t'éloigne pas" est l'exemple typique d'une intrigue banale et stéréotypée, que l'auteur et le réal s'évertuent à complexifier à coup de sous intrigues secondaires aussi inintéressantes que conventionnelles, de fausses pistes navrantes, de mauvais rebondissements, d'outrances scénaristiques et visuelles...
La série est saturée de flashbacks inutiles et redondants, de scènes creuses et de clichés sociaux.
Le montage est à chier, haché, agressif, irruptif, sans signification.
Les "trous narratifs" (invraisemblances, situations illogiques...) sont foison.
La musique, ringarde, est insupportable.
Les dialogues sont explicatifs, appuyés, abêtissants. Exemple:
les meurtres ayant tous été commis un 16 avril
, le flic nous assène cette vérité trois fois de suite dans la même séquence de 15 secondes! Et au cas où nous n'aurions pas bien compris, cet élément clef de l'enquête est répété plus de 30 fois en 8 épisodes!
Les protagonistes ne suscitent aucune empathie. Au mieux ils sont creux et artificiels, au pire ils sont insupportables par leur actions, leur comportements, leur caractérisation.
Tout est prévisible, même le dénouement. L'ensemble ne laisse au final que le mauvais souvenir d'avoir gâché presque 8 heures de son temps avec une grosse daube.
Sachant qu'un scénario est lu - au minimum - par un(e) assistant(e) de développement, puis un(e) chargé(e) de développement, puis un(e) assistant(e) de production puis un(e) producteur(trice) avant d'être proposé à un diffuseur, où il sera de nouveau lu, relu (7 ou 8 fois dans ses différentes versions) par trois, voire quatre conseiller(es) artistiques inspiré(es), puis récrit autant de fois, avant d'être définitivement adoubé par les responsables de chaîne et mis en production... On se demande comment de tels navets peuvent finir sur non écran! Parmi ses dix ou vingt professionnels aguerris de l'écriture scénaristique, personne n'a vu venir cette daube ???
Ah pardon, j'oubliais: C'est du Coben !!
Si ça rapporte du fric en édition, ça doit forcément rapporter du fric en télévision !