En tant qu'ancien musicien à la retraite, cela ne m'arrive que très rarement d'être scotché par des productions musicales que ce soit en films et encore plus en séries où là, c'est carrément le désert en matière de rock.
Le dernier film qui avait retenu mon attention était "The Dirt" biopic totalement déjanté sur Mötley Crüe, production qui était venue remettre un peu d'ordre dans la maison après le beaucoup trop propre et polissé "Bohemian Rapsody" et le un peu trop larmoyant "A Star Is Born". En ce qui concerne les séries, terrain de jeu privilégié des productions pour ados, le dernier show vraiment digne d'intérêt était l'excellent "Nashville" mais le dernier épisode remontant déjà à 2018, il était vraiment temps qu'il se passe enfin quelque chose.
C'est chose faite avec "Daisy Jones And The Six". Les dix épisodes de cette mini-série nous plongent au coeur des 70s, cette époque bénie où la créativité atteindra son paroxysme, il y avait alors tellement tout à faire et à inventer.
L'histoire débute avec un petit groupe de rock mené par un leader charismatique. Si au départ, il ne s'agit que de s'amuser pour échapper aux affres du quotidien, très vite tout le monde va se prendre au jeu et va satisfaire aux trois critères indispensables pour accéder au succès qui sont, talent, travail acharné et bon endroit au bon moment, même si le bon endroit n'est en fait qu'une petite supérette au beau milieu de la nuit. A partir de là tout s'accélère, ascension fulgurante mais notre vieil ami "sex, drugs and rock&roll" veille au grain et tout s'écroule aussi vite que la gloire était en train d'arriver. Il faudra alors adjoindre à tout ça l'inspiration d'un producteur de génie qui va créer un véritable monstre à deux têtes et je m'arrêterai là, pour la suite dix magnifiques épisodes vous attendent.^^
Le show est filmé comme un documentaire, avec des interventions des principaux protagonistes face caméra et des tranches de vie relatant l'histoire du groupe. Tout ici est tellement réaliste, qu'on pourrait presque croire que ce groupe a réellement existé, alors qu'il est en fait sorti de l'imagination de Taylor Jenkins Reid, auteure du livre du même nom, tout aussi génial que la série soit dit en passant.
Pour le reste, tout y est et rien ne manque au niveau costumes, décors, cette ambiance folk rock et cette BO absolument démentielle, le tout servi par une photographie et un son juste parfaits.
Pas d'erreurs non plus au niveau du casting, tout le monde est au top avec des rôles secondaires tout aussi torturés et déchirés que les leaders. On retiendra évidemment les prestations de Sam Claflin en bataille perpétuelle avec ses démons et pratiquement la terre entière mais aussi de Riley Keough qui n'est autre que la petite fille du King Elvis lui-même et je dois dire que les gènes ont ici fabuleusement bien fait leur travail. On pourrait presque dire qu'elle est ici le mix parfait entre l'exubérance de Janis Joplin et la folle détermination de Stevie Nicks (Fleetwood Mac)
Pour terminer, je pense que pour une fois, une saison 2 viendrait gâcher cette oeuvre magnifique, ces dix épisodes et cette fin sublime se suffisant à eux-mêmes. Je ne peux que vivement recommander