Le Cinéma de Paolo Sorrentino a toujours été très particulier, et dur à appréhender. Ses films ne présentent pas toujours une histoire bien construite, claire et précise, avec un élément perturbateur, un retournement de situation… le réalisateur italien préfère offrir un spectacle, qui, tout en s’adressant à l'intellect, s’adresse également à la sensibilité à travers des scènes ou musique et image font donnent naissance à des moments émouvants.
Signer une série produite par HBO tout en gardant sa patte, était donc un réel paris pour Sorrentino, et autant dire maintenant que le défi est relevé.
The Young Pope présente évidemment un jeu d'acteur qui est génial, des choix musicaux qui sont géniaux, l'ambiguïté du pape, la réalisation, la lumière, le cadrage, la symbolique... bref tout qui est égalament génial. Cependant cela a été dit et redit par la presse et par le publique donc je vais pas m'attarder sur ces élements.
Cette série se démarque des autres car elle présente à chaque épisode la vision d’un auteur singulier et risque donc de déstabiliser plus d’un à cause de ce manque d’action. Cependant pour quelqu’un qui aime les oeuvres précédentes du réalisateur (This Must Be The Place, La Grande Bellezza, Youth...) cette série paraîtra de qualité laissant une place à l’émotion. Car oui, à plusieurs moments on peut ressentir cette émotion, cette recherche de beauté : que ce soit le monologue de début d’épisode 3, les rencontres entre le pape et le Kangourou, ou le moment où le cardinal Angelo s’adresse à l’enfant handicapé, les scène en questions restent marquantes et offrent des frissons.
Bref, je vais pas m’étendre, tout ca pour dire que cette série est une perle rare à condition d’être réceptif au style de Sorrentino… je comprend parfaitement que tout le monde ne peut pas l'être, et donc ne pas apprécier cette série a sa juste valeure : tout est une question de goût, de sensibilité, c’est ce qu’on appelle le Cinéma (ou presque)....
P.S : les plus attentifs auront noté que Sorrentino cherche une beauté en mettant l’homme face à un animal : Le bison de This Must Be The Place, la girafe de La Grande Bellezza, et le kangourou de The Young Pope.