N'étant pas un fan des trucs de super héros, des machins qui sautent partout ou des bidules avec des capes rouges et des slips au dessus du pantalon, j'avais soigneusement pris la peine d'éviter tout ce qui était estampillé Marvel. Surtout si en plus c'est une série avec l'affreux Jon Bernthal. The Punisher et moi, on était pas faits pour s'entendre. Et puis... et puis... c'est là que la critique a son importance, et on m'a vendu du thriller d'action haletant sur fond de complot, alors j'ai dit banco. Et ça m'a réconcilié tout de suite avec Marvel. Voilà une série de super héros qui est en fait un anti-héros, qui n'a pas de pouvoirs, en plus il est moche, vilain, crado, bête, méchant, violent, limite psychopathe, et j'vais vous dire, il rote et pète surement au lit. Là j'me suis dis, pour une fois que je me reconnais dans un personnage de fiction, ça éveille ma curiosité. Et ce gars là est pris dans une histoire de complot donc, bien ficelé, de bout en bout. Et bien c'est rafraichissant. Ce qui est jouissif avec The Punisher, c'est ce plaisir coupable qu'on a de le voir réaliser toutes les basses besognes qu'on a tous envie de faire face à l'injustice, quand on regarde les infos, qu'on est sur la route ou dans les transports. Vengeance, justice (expéditive), violence (oui mais contre des méchants) et gros mots en tout genre. Tout est assumé, et ça fonctionne très bien. Par contre, et là j'en viens aux quelques défauts, chez les amerloques on peut montrer du sang, des tripes, du langage fleuri, mais surtout pas de nudité, pas un sein qui traine, rien du tout. Une cuisse ou un bidon, ok, à tours de bras même, mais rien de plus. Dans cette série adulte sur le fond, les femmes font l'amour avec leurs bras autour de la poitrine, c'est sans doute une habitude outre-atlantique mais je doute du coté pratique de la chose. C'eût été plus simple de ne pas filmer ces (multiples) scènes surtout quand elles n'apportent pas grand chose sur le fond à part dire "ah ils s'aiment" ou "ah ils prennent du bon temps". Les ellipses temporelles, ça marche aussi. Mais que voulez vous, il faut absolument mettre du sexe. Mais surtout, sans sexe. Bref. Sinon, il a aussi la rhétorique sur les armes à feu. Je devrais coller des guillemets à rhétorique, puisque ça se résume à "Les armes, c'est bien". En soi pourquoi pas, dans une série aussi déjantée et jouissive assumée comme l'est The Punisher il y a de la place pour raconter n'importe quoi, puis ça va bien avec le ton et le personnage. Le problème, c'est quand les showrunners insistent à vouloir théoriser et installer ce débat dans la série en décrédibilisant et ridiculisant les tenants de ceux qui luttent contre les armes à feu (en leur donnant des rôles de lâches, des débiles, de girouettes, ou les trois à la fois par exemple), sans autre point de vue que "Les armes, c'est bien". Là, c'est un peu court. Enfin, au rayon des quelques défauts de la série, en plus de quelques incohérences habituelles dans ce type de série à complot, le casting est peut être un peu inégal. Et puis y'a rien à faire, Jon Bernthal en fait beaucoup trop, mais bon ça... c'était à prévoir. Au final, une série très agréable, que je note fort généreusement parce que j'ai été très agréablement surpris et que surtout on a une bonne histoire, qui se tient bien, le tout est captivant. J'ai donc été réconcilié avec Marvel le temps de The Punisher, et ça ce n'était pas couru d'avance. Bon, ensuite m'est venu l'idée folle de regarder Dardevil, et là pouf, tout est revenu à la normale. Je ne peux plus piffer les Marvel. Mais ceci est une autre histoire...