C’était LA série culte des années 2000, la meilleure, la seule, l’incontournable, la must, bref on était obligé de l’aimer. Déjà c’est pas mon crédo, mais en plus, avec du recul et un peu d’esprit critique on se rend vite compte que c’est pas si flagrant, au contraire.
La seule chose qu’on peut lui accorder c’est le découpage en 24 heures (soit 24 épisodes). A modérer toutefois vu qu’on ne voit pas tout ce qu’il se passe durant cette journée, vu qu’on suit pas mal de monde en même temps mais pas forcément à chaque épisode (donc on se perd parfois), et que ça fait court pour sauver le monde à chaque fois. Oui le but reste toujours le même, le héros va tout dégommer façon Jason Bourne, envers et contre tous, car en plus il y a sans cesse des histoires de complots. Donc soit on recrute mal, soit tout le monde est un traître que les méchants ont pu approcher. Notons que cette trame de sauvetage-trahison-action et quelques morts est la même à chaque saison, surtout que la menace est toujours nucléaire.
L’autre problème c’est le réalisme. Une journée c’est court, surtout pour déjouer un plan/complot pensé depuis des années. Ces attentats prévus et calculés sont démolis si vite ? Et les mecs ont pensé aux moindres détails (par quelle canalisation on va s’enfuir en coupant les grilles et mettre un bateau au bout), si longtemps avant et en calculant toutes les réactions humaines ? Ce facteur si changeant et incontrôlable ? Si le film Sexcrimes abusait déjà à ce niveau, 24 c’est pire et c’est non stop. De plus, personne ne se dit qu’il va tuer Jack avant de tenter quoi que ce soit, non on préfère enlever sa fille à chaque saison (oui 6 fois seulement…). Puis la mode américaine passe, ce qui signifie surenchère à tous les étages saison après saison.
Bref, passés ces gros écueils on a de l’action pratiquement non stop, pas mal mais lourd à force, des histoires et une trame répétitives, de la musique et un rythme bien soutenues, des dialogues bateaux, un jeu d’acteur assez fluctuant selon les personnages, la psychologie de ceux-ci est assez rapidement zappée, et rien d’autre (humour, décors, costumes…) Paradoxalement il y a des longueurs, sûrement pour alterner avec le débit de fusillades, et ça ne contribue qu’à me gonfler davantage. Au final c’est juste une forme différente de série, faut croire que les apparences suffisent. On sert la soupe que les gens aiment : l’action sans réflexion, assez pour amasser les dollars, insuffisant pour moi qui réclame un scénario…