On a dit plus ou moins tout dit sur cette série mythique des années 60 présenté par l'homme à la cigarette (pas celui des « X-Files », hein) et dont la musique nous reste encore en mémoire. S'il est indiscutable qu'elle a aujourd'hui un peu vieilli, elle n'en reste pas moins un monument télévisuel, de ceux que l'on (re)découvre avec le même plaisir et (quasiment) la même admiration. Rod Serling était en effet un auteur, un vrai, de ceux capables de créer un univers très personnel sans pour autant laisser qui que ce soit de côté, sachant rassembler au-delà du simple registre fantastique par l'habileté de son propos et son regard très juste sur notre société, à l'image de certains coups de théâtres parfois réjouissants. Après, c'est vrai qu'au fur et à mesure des saisons nous sommes en terrain connu et il est peut-être alors moins facile de nous émerveiller devant chaque épisode, mais qu'importe. Car hormis une quatrième saison faisant le choix discutable de passer d'un format 25 à 50 minutes (tentative non renouvelée dans le cinquième volet), on ne voit en définitive guère le temps passer tant les récits parviennent constamment à se renouveler, la présence de noms aussi prestigieux que Charles Beaumont, Richard Matheson, Jerome Bixby et Ray Bradbury n'y étant évidemment pas étrangers... Allez, et pour le plaisir, pourquoi ne pas vous donner une idée de l'immense casting déployé en vous citant simplement quelques noms : Ida Lupino, Burgess Meredith, Rod Taylor, Inger Stevens, Vera Miles, Roddy McDowall, Anne Francis, Jack Warden, William Shatner, Cliff Robertson, Charles Bronson, Elizabeth Montgomery, Peter Falk, Robert Redford, Lee Marvin, Buster Keaton, Donald Pleasence, Dennis Hopper, Robert Duvall, Dana Andrews, James Coburn, Martin Balsam, Mickey Rooney, Telly Savalas, Ron Howard, Richard Basehart, Patrick O'Neal, Martin Landau, Patrick Macnee, George Takei... Bref, si après tout cela vous n'éprouvez toujours pas la moindre envie de faire connaissance avec ce « voyage au bout des ténèbres où il n'y a qu'une destination », c'est que ma plaidoirie est un sacré échec, car malgré quelques réelles imperfections, « La Quatrième Dimension » est d'une habileté, d'une intelligence et même parfois d'une poésie rare : le fantastique dans ce qu'il a de meilleur.