Issu d’une famille d’artistes, le jeune Richard Henry Sellers (surnommé par ses parents « Peter » en hommage à son frère aîné, mort-né) décide dès son plus jeune âge d’emprunter la même voie. Après avoir combattu durant la Seconde Guerre Mondiale, il anime en 1951 une émission de radio sur la BBC, le Goon Show, en compagnie de Spike Milligan et Harry Secombe. Son talent pour les imitations et la multitude des personnages qu’il incarne permettent à l’émission de devenir très vite un énorme succès populaire. Profitant de cet engouement, il joue dans quelques films dont Tueurs de dames en 1955 en compagnie de son idole Alec Guinness. En 1960, en plein succès, le Goon Show s’arrête. Peter Sellers espère que sa notoriété lui ouvrira les portes du cinéma. Ce n’est pas le cas. Catalogué comme imitateur, il peine à se vendre comme acteur auprès des producteurs. A force d’obstination il commence néanmoins à enchaîner les films où il se fait un expert du déguisement et même de la multiplication des rôles. En 1959, dans La Souris qui rugissait, il interprète trois rôles dont celui d’une duchesse aristocrate et l’année suivante il obtient son premier succès mondial en donnant la réplique à Sophia Loren dans Les Dessous de la millionnaire.
Hollywood commence à lui faire les yeux doux. En 1962, Stanley Kubrick lui propose un rôle secondaire d'un excentrique écrivain dans Lolita. L’expérience est tellement réussie que le cinéaste le recontacte pour son film suivant (Docteur Folamour) et lui offre pas moins de quatre rôles. Sellers accepte mais n’en jouera finalement que trois. Docteur Folamour est le film qui le propulse au rang de star. Il est nommé pour l’Oscar du meilleur acteur mais ne le remporte pas. Un échec qui n'affectera pas sa carrière puisqu'entre ces deux tournages, Peter Sellers joue dans le film qui restera comme son plus gros succès : La Panthère Rose de Blake Edwards dans lequel il interprète l’inspecteur Jacques Clouseau. Appelé peu avant le tournage, son rôle pourtant secondaire éclipse la star du film, David Niven. Au sommet de la gloire, Sellers est alors foudroyé par une série de crises cardiaques qui endommage fortement sa santé. Pourtant, une fois remis sur pied, il tourne sans relâche dans des comédies à succès comme Quoi de neuf, Pussycat ? (1965), premier film écrit par Woody Allen, la parodie Casino Royale (1966) où il incarne James Bond et La Party qui lui permet de travailler à nouveau avec Blake Edwards.
Sa carrière commence alors à s’essouffler, et il enchaîne les navets qui ne marchent pas au box-office. Lorsque Blake Edwards lui propose d’interpréter à nouveau l’inspecteur Clouseau, il accepte et retrouve très vite le succès. Il semble alors évident que pour obtenir les faveurs du public il ne soit obligé d’endosser l’imperméable du loufoque inspecteur.
Pourtant au fil des années, Sellers s’est lassé de son statut d’acteur comique et rêve d’un rôle plus sérieux. Tombé amoureux du roman de Jerzy Kosinski Bienvenue Mister Chance , Sellers peinera plusieurs années avant de parvenir, en 1979, à monter l’adaptation de ce livre dont il tiendra le rôle principal . Il sera d’ailleurs récompensé par le Golden Globe du meilleur acteur mais échouera à nouveau aux portes de l’Oscar du meilleur acteur .
En 1980 il tourne dans Le Complot diabolique du Dr. Fu Manchu qui sera son tout dernier rôle puisqu’il succombe à une nouvelle crise cardiaque. Il s’apprêtait à tourner un nouvel épisode de La Panthère Rose, Romance of the Pink Panther. Blake Edwards lui rendra cependant hommage en réalisant A la recherche de la Panthère rose, constitué d’images inédites des précédents films ainsi que de l’intervention des personnages récurrents de la série. En 2004, soit vingt-quatre ans après son décès, le réalisateur Stephen Hopkins adapte le livre de Roger Lewis, Moi, Peter Sellers, avec Geoffrey Rush dans le rôle-titre. Peter Sellers reste à ce jour comme une figure majeure de la comédie cinématographique.