Très tôt attiré par le 7ème Art, Jean-Christophe Bouvet étudie le cinéma, mais aussi la linguistique et la psychanalyse à l'université Paris VIII. Il prend des cours d'art dramatique au théâtre Edouard VII sous l'égide de Jean-Laurent Cochet, célèbre découvreur de talent qui a révélé des acteurs comme Gérard Depardieu, Fabrice Luchini ou Emmanuelle Béart. C'est par le biais de ses études qu'il rencontre André Téchiné et Claude Chabrol. Ces deux figures vont lui permettre de rentrer dans le milieu en lui donnant des boulots d'assistant sur leurs films. Il aguerri aussi son talent de comédien en jouant des petits rôles.
C'est grâce à son ami Paul Vecchiali qu'il connaît sa première expérience importante d'acteur avec le rôle de Pierre Lentier, un assassin d'enfant dans La Machine. Cette expérience marquante n'est qu'une des cinq collaborations entre l'acteur et son réalisateur qui se sont rencontrés sur le plateau de Change pas de main en 1975 et travaillent toujours ensemble trente ans plus tard dans A vot' bon coeur (2004). Trente ans pendant lesquels Jean-Christophe Bouvet a eu le temps de se faire connaître des plus grands réalisateurs retrouvant notamment ses deux mentors André Téchiné (J'embrasse pas en 1991) et Claude Chabrol (L' Ivresse du pouvoir en 2005) au cours d'une carrière qui l'a mis sur la route de Raoul Ruiz (Le Borgne, 1980), Cyril Collard (Les Nuits fauves) ou Sofia Coppola (Marie-Antoinette).
Mise à part son impressionnante prestation en Diable tentateur dans Sous le soleil de Satan de Maurice Pialat, les deux rôles les plus célèbres de Bouvet sont certainement celui du politicien véreux Martoni dans La Cité de la peur et celui du Général Bertineau, le père de Marion Cotillard dans Taxi 2. Pourtant l'acteur compte de nombreuses expériences radicales comme son travail avec Paul Vecchiali ou Jean-Claude Biette (Le Complexe de Toulon, 1996) et est une figure d'un certain cinéma d'auteur, ayant joué avec Olivier Assayas (L' Eau froide, 1994), Jean-Luc Godard (Notre musique, 2004) ou Philippe Ramos (Capitaine Achab, 2007). Il exploite ainsi ses deux cordes ces dernières années en jouant dans des comédies (L' Auberge rouge, Cinéman, La Famille Wolberg) comme dans des films plus exigeants (La France, Vénus noire, Belleville Tokyo).
Auteur : Matthieu Le Caisne