"Et si vous ne m'aimez pas, je peux vous dire que je ne vous aime pas non plus." La réponse du réalisateur est aussi violente que les sifflets qui accueillent son film au Festival de Cannes en 1987. Conspué par le public et couronné de la Palme d'or, le film ne laisse personne indifférent. Certains accusent le réalisateur d'avoir trahi l'œuvre de l'écrivain. Pialat, lui, regrette presque d'avoir été trop fidèle au texte. "Je ne suis pas croyant, explique-t-il. Je sais qu'on va crier partout qu'un incroyant n'a pas le droit de toucher à Bernanos. L'adapter sans la foi ne veut pas dire qu'on le trahit." En effet, malgré une approche radicalement opposée, Pialat, comme Bernanos, centre son récit sur la dualité entre Satan et la sainteté, sur le combat du bien contre le mal. Le film tout entier est conçu comme une série de duels, une succession de longs et bouleversants face-à-face entre les différents protagonistes, dont nul ne sort indemne.
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