Durant 7 mois, en 2015 en Bretagne, la mise en assec occasionnelle du barrage hydroélectrique de Guerlédan a été programmée afin de restaurer le barrage. Un tournage de sauvegarde s’imposait car de nouvelles techniques permettent maintenant d’éviter les mises en assec des barrages. Près de 2 millions de visiteurs sont venus admirer cette fabuleuse vallée. Depuis quelques siècles dans cette vallée, des hommes se sont échinés à extraire des blocs de schistes en surface ou dans des mines creusées le long des coteaux escarpés de cette vallée. Ils façonnaient des blocs de schiste pour en fabriquer diverses pièces, majoritairement des ardoises épaisses. Des descendants de ces carriers ont eux-mêmes proposé de témoigner de faits émanant de leurs grands-parents. Quant à Simone, bien qu’à l’époque elle soit âgée de 7 ans, elle se remémore d’autant mieux car ses sources sont celles de… son père. Elle a aussi des souvenirs d’odeurs. Ces carriers furent en effet les derniers à travailler au cœur de ces carrières. Celles-ci furent englouties par le barrage en 1930. Déjà, l’arrivée du chemin de fer amorça leur déclin, les couvreurs se sont approvisionnés aux carrières de Trélazé près d’Angers. Ce tournage durant cet assec fut la dernière occasion de collecter de tels témoignages, un sursaut mémoriel collectif. Un magnifique hommage à ces hommes, ardoisiers, appelés « gueules bleues ».