Après avoir pris exemple sur des artistes français tels que Renoir et Monet, le mouvement impressionniste américain a tracé son propre sillon. Peints sur une période de 40 ans, ces tableaux dévoilent les États-Unis aussi bien comme nation que comme vivier créatif. L’histoire de ce courant est étroitement liée à l’amour des jardins et à la volonté de préserver la nature dans un pays en pleine urbanisation. Ce voyage envoûtant entre les ateliers, les jardins et des lieux célèbres aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en France est un véritable régal pour les yeux. En 1886, le marchand d’art français Paul Durand-Ruel apporta une sélection de son immense collection de tableaux impressionnistes à New York et changea à jamais le cours de l’histoire de l’art américain. Les artistes américains se rendirent alors tous à Giverny, village du maître impressionniste Claude Monet, et embrassèrent la mode française en peignant à l’extérieur avec éclat et vitalité. Tandis que l’Europe rejetait les travaux de Monet, Degas et Renoir, les Américains les acclamèrent et créèrent leur propre style d’impressionnisme. La visite transformative de Durand-Ruel arrivait à point nommé. Tandis que les Etats-Unis fonçaient à toute vapeur vers l’âge industriel, des réformateurs urbains se battaient pour la création d’espaces verts publics, petits havres de beauté perdus parmi les cheminées et les tas de cendres. Ces jardins furent une source intarissable d’inspiration pour les artistes et de véritables oasis pour la classe moyenne grandissante, constituée de femmes de plus en plus indépendantes, qui raffolait des écrits des horticulteurs anglais Gertrude Jekyll et William Robinson. À la même période, les magazines à grand tirage, en plein essor, diffusaient l’idée que le jardinage était un moyen d’accéder au renouveau spirituel face au fléau industriel et que les artistes devaient travailler au cœur de la nature. Le Jardin d’artiste : l’impressionnisme américain présente l’exposition à succès The Artist’s Garden: American Impressionism and the Garden Movement, 1887–1920 qui a débuté à la Pennsylvania Academy of the Fine Arts avant de se terminer au Florence Griswold Museum, à Old Lyme, dans le Connecticut.