C'est bien simple : soit Matteo heurte la voiture de deux policiers en civil sur le trajet de l'hôpital où il conduit un ami (et alors garde-à-vue musclée, recours à un avocat, révolte refoulée jusqu'à engagement dans Les Carabinieri). Soit Matteo freine à quelques centimètres du pare-choc des policiers : dans ce cas, seul le présent compte, son travail mal payé dans une jardinerie, les petits jeux de séduction entre la serveuse du bar et une jeune cliente devenant la petite amie qui aime cuisiner. Se rajoute un individu d'apparence amicale. Or, plus douteux il n'y a pas... Le film ne cesse d'aller et revenir case départ. S'y amalgame l'expérience disciplinaire, ce tri que Matteo fera dans le collectif au garde-à-vous, l'acceptable pour s'endurcir mais pas l'aliénation, la preuve que sa sensibilité reste intacte. Il y a un moment explosif dans ce film. Un autre où un trou dans le sable promet l'anéantissement. On devrait se sentir complètement hermétique à nager dans pareil fatras, commencer à être allergique à cette description du désarroi juvénile. Le plus fort est qu'on parvient à embarquer. Sans doute grâce au son et à l'image bien terre-à-terre, grâce aussi aux phrases réalistes prononcées par l'entourage adulte.
Ninu
Le film est italien et non israélien.Je l'ai vu en italien, je ne sais pas si une sortie du film doublé en français est prévue.C'est une très belle histoire inspirée du roman "Morte di un diciottenne perplesso" (Mort d'un garçon de dix-huit ans perplexe) de Marco Bosonetto.Le film est très bien réalisé et traite de l'importante du hasard et de choses qui peuvent paraître banales dans le déroulement d'une vie.