Octobre 1952. Pour Aurélien, 10 ans, l'entrée en sixième au lycée de Bergerac, combinée au départ de son père pour Paris, marque le début d'une vie nouvelle et terriblement excitante. Dès le premier jour de classe, Aurélien découvre que dans ce monde où personne ne le connaît, son identité peut varier au gré de sa fantaisie. Très vite il s'enhardit à ce nouveau jeu. La liberté que lui laisse sa mère, Simone, prise elle-même par son activité de sage-femme, lui facilite la tâche. Pour s'attirer la sympathie de son voisin de classe, Alexandre, il s'invente une vie chatoyante qu'il embellit par petites touches au gré des circonstances. Une soeur aux Etats-Unis, une mère aviatrice…Un jour Aurélien est chargé comme tous ses camarades de vendre un carnet de timbres pour la campagne contre la tuberculose. Il sonne à la porte d'une maison cossue et se retrouve chez un couple de retraités, les Cotelle, qui l'accueillent avec bienveillance. Pour mieux écouler ses timbres, Aurélien improvise une histoire à sa façon. Il est orphelin, pupille de la nation, placé dans une famille d'accueil, son père adoptif est en sana, sa mère assaillie de difficultés financières… Très émus, les Cotelle, qui ont perdu leur fils dans des circonstances douloureuses, s'attachent au jeune garçon. A l'insu de sa mère, Aurélien prend l'habitude de venir goûter et faire ses devoirs chez les Cotelle, puis déjeuner à midi, puis dormir de temps à autre.Sa double vie s'organise, pleine d'agréments, jusqu'au jour où les Cotelle — habilement manoeuvrés par lui — entreprennent de lui faire faire sa première communion…