https://leschroniquesdecliffhanger.com/2022/10/27/las-des-as-critique/
Gérard Oury maître de la comédie populaire s’il en est, a à son actif Le Corniaud (1964) et ses 12 millions d’entrées, ou encore La grande Vadrouille (1966), avec ses 17,2 millions de spectateurs, qui jusqu’à 2008, avant l’arrivée d’un film venu du Nord, demeurera en haut du Box-office pour un film français. Évidemment méprisé par les méprisants, L’As des as, fut un grand succès commercial avec plus de 5 millions d’entrées. Comme souvent en pareil cas, l’accueil critique sera bien plus glacial. La présence de Jean-Paul Belmondo, enfant chéri de la nouvelle vague, mais ici au cœur de sa période Bebel, excita surement et raviva la stérile guerre entre films populaires et cinéma d’auteur.
Une battle de l’air, telle un mix un peu fou entre Top Gun (1986) et Les têtes brûlées (1976-1978). Dans les airs, comme sur terre, c’est du Bebel dans le texte, et oui c’est un as. Jean-Paul s’éclate en coach de boxe, il n’a même pas besoin de jouer, tant il croise ici ses passions.
C’est le contraire de l’anti-héros, il n’a que des qualités avec un rôle, qui, s’il ne se démarque pas par une infinie complexité d’auteur, participe à la mythologie autour de l’acteur iconique et c’est très bien ainsi. On est parfois au bord d’une forme de caricature pleinement assumée.Les scènes de baston sont épiques. Pas besoin de Bullet time, mais le Bebel time remplit son office, avec une grande jubilation pour le spectateur. D’autant plus, quand il dégomme les nazis par grappes.
Et bien sûr, Jean-Paul Belmondo au sommet de son art. Tellement à l’aise, tellement lui. Il donne le sentiment de jouer, au sens premier. Le film est écrit pour lui, et il le rend au film tant son talent est hors normes, tant sa vérité est sa signature. Au final, L’As des as est un formidable divertissement de cinéma, qui enchaîne les vignettes et les effets pour tenir son spectateur, tout en glorifiant son héros iconique, et comme on l’adore, et qu’en plus il s’éclate, pas de mal à se faire du bien avec L’As des as.