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    Voyage à Tokyo
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    Misoramengasuki
    Misoramengasuki

    63 abonnés 399 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 2 novembre 2006
    Beaucoup de Japonais considèrent qu’Ozu est le réalisateur qui incarne le mieux l’esprit de leur pays et de ses habitants. Cette façon de dire les choses presque sans avoir l’air de les dire, cette douceur des apparences sous laquelle pointe la cruauté du monde. C’est ce qui est le plus admirable dans ce "Voyage à Tôkyô". La tranquille assurance avec laquelle le cinéaste déroule son propos: l’arrivée de ce couple à la capitale, le décalage entre le Japon traditionnel qu’ils incarnent et la modernité dans laquelle leurs enfants sont immergés, la mesquinerie de ces derniers, l'approche de la mort... La précision, la vigueur et la finesse avec laquelle Ozu dessine chaque personnage est proprement ahurissante. C’est presque une démarche de peintre et de calligraphe... et comme dans toute bonne calligraphie, on sent le souffle de la vie circuler dans ces images. L’émotion est toujours là (le court face à face entre la grand-mère et son petit-fils !!!). La tendresse aussi, même pour les personnages les moins sympathiques. Et puis ces plans sur la ville, sur les trains, sur ce Japon qui se transforme à toute vitesse... Un peu étonnant, dans un tel contexte, que vers la fin apparaisse longuement en bas à droite de l’écran une publicité pour... Bridgestone ! Mais à ce degré de perfection, on est prêt à pardonner beaucoup.
    Grouchy
    Grouchy

    123 abonnés 1 033 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 1 mai 2013
    Possédant une filmographie impressionnante, Ozu n'est pas comme Kurosawa : il est plutôt le cinéaste de l'intimiste, où la famille et l'émotion sont primordiales dans ses histoires. Lorsqu'on regarde ce film, on est frappé par le choix du cadre qui est très intéressant : Ozu utilise à fond le surcadrage, caméra posée sur le sol, qui donne une vue sur plusieurs pièces à la fois et pour finir sur la rue ou un paysage. Il n'hésite pas à planter la caméra dans chaque pièce afin que le spectateur se sente comme chez lui, où toutes les allées et venues des personnages sont montrées ; cela ressemble au concept de la télé-réalité ( en plus digne ), où le spectateur est lui-même maître des lieux et rentre dans l'intimité des personnages. Ses cadres extérieurs sont encore fixes et renvoient au design de carte postale. Ce qui cloche avec Ozu, c'est sa difficulté à créer un rythme, surtout dans une histoire ne concernant que la famille. Il y a bien un conflit entre générations, mais le cinéaste donne une lente cadence au film, ce à quoi le spectateur a du mal à suivre et son attention devient fantômatique. Le jeu d'acteur est également un peu responsable de cette lenteur, sans être vraiment juste. Le film d'Ozu est à voir essentiellement pour sa construction du cadre, mais pour ce qui est de la narration il est assez moyen.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    Un couple de sexagénaires vivant dans une petite ville de campagne se rend à Tokyo afin de rendre visite à leurs enfants. Seulement une fois sur places les dits enfants trop occupés par leurs propres vies voient l’arrivée de leurs parents comme un embarras… La famille, thème principal et récurent d’Ozu, est ici dépeinte dans toute sa modernité et dans le délabrement qui en résulte. Chacun vit à distance les uns des autres, et les joies des retrouvailles ne durent que le temps d’un souffle nostalgique avant que l’appel des obligations personnelles ne se fasse ressentir. La profonde détresse que ressentent ces personnages vieillissant face à la froideur de leurs propres enfants est poignante, imprégnant chaque instant d’une mélancolie douloureuse. Sans jamais user d’effets grandiloquents, Ozu se contente de les filmer avec de longs plans d’ensemble à hauteur de tatamis entrecoupés de plans rapprochés face caméra, laissant ainsi la place à l’expression du réel. Et cette réalité fait de plus en plus mal à mesure que grandit la solitude dans laquelle se retrouve relégué contre leur gré les deux seniors, finalement forcés de s’en aller chercher chaleur ailleurs avant de s’en retourner vers un chez eux qu’ils ne retrouveront pas. Car la paisible demeure qu’ils avaient quitté s’est transformé en antichambre de la mort, où seul persiste la froide attente qui les sépare du moment fatidique. Ozu montre avec dureté comment les enfants, après avoir drainé et absorbé, puis rejeté, la vie de leurs parents, les poussent eux-mêmes vers la mort, les désincarnant de force d’un monde qui ne veut plus d’eux. Terrible réalité fatalement promise à tout un chacun, où subsiste la rare lumière de quelques êtres moins égoïstes que les autres, mais finalement obligés de s’en aller vers leur vie et de laisser les vieux aller vers leur mort.(+de critiques sur http://www.guillaumetauveron.com/Textes/chroniques_films.htm)
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 13 mai 2016
    C'est rare que je fasse cela, mais les trois étoiles et demi que je laisse au film sont des étoiles que je mets objectivement, parce que je pense que le film a trop de qualités pour que je mette moins (parce que les plans sont vraiment sublimes et parce que le propos est extrêmement riche et travaillé et aussi pour la première heure qui m'a bien plu). Toutefois je dois également dire que la mise en scène d'Ozu a vite montré ses limites en ce qui me concerne, et ces plans fixes, cette absence totale de mouvement de caméra rendent vite l'oeuvre molle et longue (sans être non plus soporifique, juste longue).
    Je laisse donc ces trois étoiles et demi, car c'est objectivement un bon film, qui va sans doute nécessiter un revisionnage, même si je dois avouer que je ne suis pas pressé.
    Acidus
    Acidus

    716 abonnés 3 707 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 septembre 2015
    Largement considéré comme un classique du cinéma, "Voyage à Tokyo" est aussi le film qui a fait connaitre Ozu et son oeuvre en occident. On y retrouve le style personnel du cinéaste japonais avec, entres autres, ses fameux plans fixes à hauteur de tatami. Ozu reprend une nouvelle fois des thèmes qui lui sont chers à savoir la famille et plus précisément la fin du système familial traditionnel nippon. Cette problématique s'exprime aussi par les différentes dualités existantes à son époque: rural/urbain, modernité/tradition, incompréhension entre chaque génération,... Il faut donc vraiment aimer le style d'Ozu pour apprécier ce "Voyage à Tokyo" et être sensible à aux ambiances qu'il met en place dans ses films. Ce n'est malheureusement pas mon cas. Son cinéma ne me touche pas et ne me captive pas totalement. Les lenteurs se transforment parfois en longueurs et l'intrigue, plutôt inégale, n'est pas toujours intéressante. Une ouevre surcoté pour ma part mais la réflexion dégagée mérite une attention.
    Antonin T.
    Antonin T.

    37 abonnés 48 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 13 octobre 2013
    Il arrive que l'on puisse parler de "chef-d'oeuvre" sans galvauder le terme. C'est le cas avec "Voyage à Tokyo"
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 056 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 décembre 2009
    C'est un grand film aux valeurs universelles, cette famille décrite dans ce film est aussi la notre, ce film possède une grande puissance, quelque chose de fort. Quelque chose de magnifique, on ne ressent à aucun moment la longueur du film, les plans fixes sont subtiles et l'absence de musique ne se remarque que lorsqu'Ozu pense à en ajouter.
    Vraiment un très beau film.
    Cynévore
    Cynévore

    58 abonnés 79 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 4 juin 2019
    "Voyage à Tokyo" est une authentique leçon de statisme, un tableau social qui s'étire sur 2h20, sans rythme, sans action et sans mouvement. L'ensemble se veut contemplatif, mélancolique, beau... un somnifère quoi! Une de ces "perles pures" qui ne sortent jamais des cercles de cinéphiles, qui ne retiennent que l'attention des gens éduqués, faute de savoir divertir. Personnellement, j'aurais toujours du mal avec ce cinéma "d'élites".
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 16 janvier 2015
    un film éblouissant de grâce et de fraîcheur, de sensualité joueuse et d'élégance morale. Ozu nous offre un petit miracle de beauté intemporelle d'une déchirante modestie.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 174 abonnés 4 168 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 octobre 2019
    "Voyage à Tokyo" est le film qui a fait connaitre tardivement Yasujiro Ozu en France où il sortit en 1978 alors que le film datait de 1953. Aujourd'hui Ozu est solidement installé dans le trio de tête des réalisateurs japonais reconnus dans le monde entier en compagnie d'Akira Kurosawa et de Kenji Mizoguchi. Moins épique que Kurosawa et moins mystique que Mizoguchi, Ozu est par essence un cinéaste de l'intime qui dans la deuxième partie de sa carrière observe les mutations sociologiques du Japon de l'Après-guerre à travers les rapports au sein de la cellule familiale, axe central de l'organisation sociale du pays. Pas d'action et encore moins de rebondissements à attendre à la vision d'un film de Yasujiro Ozu. "Voyage à Tokyo" considéré par beaucoup comme son chef d'œuvre, illustre parfaitement ce tropisme. Un couple de retraités habitant la petite ville côtière d'Onomichi décide de rendre visite à ses enfants habitant Tokyo et Osaka. Ozu reprend ici avec quelques variantes la même trame de départ que celle du "Fils unique". Mais il entend cette fois élargir son propos par-delà la simple relation entre une mère et son fils. Dans la grande ville demeurent leur fils aîné pédiatre (So Yamamura), leur fille (Haruko Sugimura) qui tient un salon de coiffure ainsi que leur belle-fille (Setsuko Hara), veuve du fils cadet mort à la guerre. Encore une fois Ozu constate avec un certain désenchantement la distension des rapports entre parents et enfants qui semble irrémédiablement s'opérer une fois que "les oisillons se sont envolés du nid". Reste bien sûr l'éternelle déférence qui colore les rapports sociaux au Japon. Cette attitude propre aux civilisations orientales ne laisse donc rien paraitre en surface mais après une si longue absence, les parents sentent très vite que leur visite loin d'être préparée dans la bonne humeur et la félicité semble plutôt incommoder Koichi (le fils) et Shige (la fille). La proposition d'un court séjour récréatif dans une station balnéaire à la mode dans les environs de Tokyo, ressemble fort à une éviction qui ne veut pas dire son nom. Seule Noriko (la belle-fille) restée célibataire depuis son veuvage, prodigue au couple de retraités un peu désorientés la chaleur qu'ils ne trouvent pas chez leurs propres enfants. Un vide affectif profond chez Noriko peut sans doute expliquer ce décalage durement ressenti par Tomi la mère dont l'attitude laisse à penser qu'elle vit ce voyage comme son dernier. Il ne faut pas attendre d'Ozu qu'il livre des clefs mélodramatiques toutes faites comme le ferait un Douglas Sirk. Choisissant une voie narrative sans aspérités auxquelles se raccrocher, Ozu laisse la possibilité à chacun de ressentir selon son expérience personnelle la chronique familiale qu'il nous livre avec une infinie délicatesse et souvent une poésie émouvante. Ozu introduit en fin de métrage un évènement dramatique dont il avait laissé deviner la survenue par quelques indices mais rien ne viendra bouleverser l'ordre des choses. Toujours entouré de la même troupe d'acteurs, Ozu développe un cinéma qui « réussit à rendre visibles et sonores le temps et la pensée ». "Voyage à Tokyo" illustre à merveille cette réflexion formulée par le philosophe Gilles Deleuze (Cinéma 2: L'image-temps). On remarquera la figure virginale de Setsuko Hara qui occupe chez Ozu la même place qu'Hideko Takamine chez Mikio Naruse.
    stanley
    stanley

    66 abonnés 756 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 décembre 2012
    Ce qui frappe lors de la vision du Voyage à Tokyo, c'est la douceur, la justesse et la maîtrise de la mise en scène. Yasujirō Ozu refuse manifestement tout spectaculaire, tout pathos au profit d'une grande pudeur ( spoiler: le déclin de la santé de la mère, de même qua sa mort reste hors champ
    ). Cette économie de moyens, d'effets permet la captation du moindre détail des plans. Ozu, pourtant très conservateur (il a ressenti des difficultés pour se détacher du muet) donne un film à la fois très moderne (dont le propos reste d'actualité) et très classique (les traces du muet sont ici très présentes). En effet, les visages des acteurs (tous géniaux, dont la très belle Setsuko Hara) rayonnent d'un curieux rictus expressionniste, vestige du cinéma muet, qui trouble le spectateur. Ozu aime les plans fixes et larges (les personnages vus de loin, de profil). Ces plans permettent de sur ajouter la solitude de ces acteurs dans un paysage japonais loin des clichés connus. Certaines scènes sont dignes des plus grands chefs d'oeuvre (beau plan du vieux couple sur la digue dont la démarche de la vieille traduit la fin d'un monde, moment où cette dernière verse une larme sur le veuvage subi par leur belle fille). Plus que des enfants égoïstes n'aimant pas leurs parents, Ozu montre plutôt que la jeunesse est prise dans l'évolution technologique d'une société qui veut devenir compétitive (tout le monde se dit déborder (ce qui est plus ou moins vrai), gagner une guerre économique après l'humiliation d'une défaite de ses soldats. Ceci est très visible lors de l'arrivée conjointe des informations par télégramme ou par téléphone où la technologie de l'époque prend le pas sur l'aspect humain (un fils arrive après la mort de sa mère). "Nous ne savons pas dans quel quartier nous sommes!" "Un fils mort nous rend triste, un fils vivant s'éloigne de nous" dit le père. C'est toute la problématique du Japon d'après guerre semble t-il, la perte et destructuration de la cellule familiale, l'expansion industrielle au détriment de l'humain (davantage que le simple égoïsme des enfants envers leurs parents). Si Voyage à Tokyo est dominé par des plans d'intérieur, les rares scènes de paysage ou de Tokyo et de sa banlieue nous interpellent aussi. Nous voyons des immeubles en construction, des usines crachant leurs fumées... Un monde se construit, celui de la famille s'affaiblit, l'indifférence guette (la scène où le couple ne peut dormir, gêné par les bruits festifs de jeunes, pourtant dans une cure thermale!). Les deux vieux ne sont plus que des fantômes. Finalement, le personnage de la belle fille est le plus important ; il fait le lieu entre la structure familiale et la société moderne. Seule reliquat de leurs fils mort, elle est la plus respectueuse des personnages. Malgré une copie de mauvaise qualité et la (relative) lenteur du film, Voyage à Tokyo est un film émouvant, d'une grande richesse formelle, un quasi chef d'oeuvre tout simplement d'une simplicité inversement proportionnelle à son propos sociologique.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 3 mai 2014
    Une autre merveille d'Ozu : précis jusqu'à l'extrême, minutieux jusqu'à l’obsessionnel, simple autant que beau, coulant doucement comme les jours qu'il décrit et décrivant avec tendresse mais néanmoins justesse la société qu'il croque. Le fameux plan au ras du sol est parfaitement maîtrisé par son inventeur et son style statique est au sommet. A recommander avec Ukigusa (la deuxième version) et Le Gout du Saké.
    Flavien Poncet
    Flavien Poncet

    236 abonnés 1 024 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 mai 2007
    «Tokyo monogatari» (Japon, 1953) de Yasujirô Ozu s’apparente au plus grand drame de l’histoire du cinéma. Cependant le drame est ici couvert par la fierté des comportements japonais, l’humilité des sentiments allégeant l’expressivité des émotions. Mais paradoxalement, la componction latente des scènes, s’accumulant les unes aux autres, permet une conclusion où chaque plan est chargé d’un drame vrai. Mais si «Tokyo monogatari» est aussi un film épatant, c’est grâce à son apparente fluidité. Apparente seulement puisque les plans, pour une grande majorité fixes, possède une composition hors norme, où les cadres illustrent eux-mêmes un cadre, composé parfois d’autres cadres in utero. C’est cette architecture des plans, ponctuée par des champs/contre-champs à 180°, qui fait de ce film d’Ozu une cognition de la famille japonaise et de son évolution suite à son entrée dans la mondialisation. Car c’est de cet héritage des générations que traite «Tokyo monogatari». Un vieux couple rend visite à ses enfants à Tokyo mais ces derniers se voient progressivement ennuyés par leurs parents. «Lorsqu’ils sont dans la tombe tout est inutile» cite Keizô, et cela brosse parfaitement le note du film qui traite, sans jamais juger, du rapport entre les générations. Le drame éclos lorsqu’Ozu décide de faire mourir le personnage de la mère, représentant par ce biais la rupture du lien maternel sentimental, la société se raidissant, brisant les liens familiaux au passage. Drame retenu, message âpre sur un thème de prédilection d’Ozu : la famille, «Tokyo monogatari», par l’accalmie de son ambiance, apaise nos sentiments pour mieux les projeter dans le drame nécessaire de la famille. Chef d’œuvre incontestable du cinéma mondial.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 1 mai 2011
    Sincère et magnifique, un chef d'oeuvre captivant et étonnant.
    NeoLain
    NeoLain

    4 935 abonnés 4 741 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 octobre 2013
    Le film le plus célèbre d'Ozu fut son premier à sortir en France. Voyage à Tokyo, retenez bien ce titre. Suivez deux personnages âgées qui rendent visite à leurs enfants vivants dans la capitale du Japon. Ils prendront le train et vous de même, car c'est votre billet de séjour dans le parchemin de l'authenticité d'Ozu et sa délicatesse de raconter une histoire forte. Palpable, réel, un chef-d'oeuvre de plus pour ce réalisateur.
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