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Un visiteur
5,0
Publiée le 29 septembre 2006
« Voyage à Tokyo » est le premier film d'Ozu que j'ai vu, et à l'époque il m'avait laissé assez indifférent, voire m'avait un peu ennuyé. Je suis depuis devenu complètement accro au cinéma d'Ozu, et je n'ai pas été déçu par ce film en le revoyant. La mise en scène est toujours aussi soignée, le regard du cinéaste toujours aussi pudique et incisif à la fois. L'intrigue est peut-être encore plus ténue qu'à l'accoutumée, mais le film est toujours aussi riche d'enseignement sur les relations humaines. Je souhaite à tout ceux qui ne l'ont pas aimé de devenir un jour sensible à ce cinéma.
C'est beau, c'est lent, c'est triste, c'est profond. Ca fait sourire, ça fait pleurer, ça fait réfléchir. C'est Ozu, c'est Le voyages à Tokyo, c'est grand.
Encore un grand Ozu. On reconnait tout de suite la marque de fabrique de ce grand réalisateur Japonais par la puissance de l'implicite. Les dialogues sont d'une simplicité absolument inouïe, de même pour le scénario.. Pourtant on assiste à un chef d'oeuvre. Tout est dans l'expression des visages, les intonations, le regard... Le film monte en puissance au fur et à mesure que l'on comprend la psychologie des personnages. Puis on est touché par l'émotion la plus pure avec un dénouement qui nous prend par les tripes.
"quand on perd un enfant, on est malheureux. Mais quand ils vivent, ils deviennent lointains. Il n'y a pas de solution au problème." dit un vieil ami au grand père. Cette phrase résume "Voyage à Tokyo". Ozu traite ici le fossé qui se creuse entre les générations (grands parents, parents, enfants), de la culpabilité des premiers d'avoir failli dans l'éducation des seconds. De l'ingratitude des seconds envers leurs aïeux, trop occupés par leur travail, et répétant les mêmes erreurs envers leurs enfants. Enfants, à leur tour, gâtés, désobéissants, souvent insupportables. Aucun personnage n'est épargné dans ce drame, sauf Noriko, la jeune belle-fille déjà veuve, qui éblouit par sa gentillesse. Dans cet Ozu, il y a toujours des plans fixes, des figures géométriques, du bon dialogue, des trains, et du saké, beaucoup de saké. Encore une fois, on trouve les acteurs habituels des films d'Ozu, tous excellents. Chishû Ryû, en grand père tranquille, philosophe et nostalgique, est à nouveau épatant. Il se surpasse dans la scène très drôle de la soirée "légèrement arrosée" avec ses vieux amis. Et que dire de Setsuko Hara, cachant sa mélancolie sous un flot de sourires et d'altruisme. Etincelante! Du très, très grand Ozu.
Film d’une sensiblité forte,humain et philosophique. Il traite de la relation entre parents d’un certain àge et de leurs propres enfants lors d’une visite inopinée à ces derniers .L’accueil fait aux parents laissait à désirer et c’est l’épouse d’un défunt fils qui sauve la face en se comportant admirablement avec eux. Film exquis.
Un Voyage doit nous faire ressentir d'agréables sensations, nous éblouir, nous enchanter... Hélas ! il n'en est rien de tout cela: le Spectateur s'ennuie, s'endort malgré quelques jaillissements de joie...
Une incroyable evocation du Japon d'après guerre... tellement réaliste et aussi cruel... L'analyse de la société japonaise, du noyau familial, se construit petit à petit et se révéle au téléspectateur de facon magistrale et terrible. Un superbe film à ne pas manquer.
Un film contemplatif où le noir et blanc est très intense. Malgré ses lenteurs et ses moments de silence, le film est riche. Il dépeint tout une société japonaise d'après guerre et surtout son lien à la famille. On y remarque un certain stoïcisme voire même une conséquente insensibilité entre les membres de cette "société" qu'est la famille. Le respect mutuel semble la vertu maitre de leur rapport, sauf que celle-ci est d'une part poussée à l'extreme car elle empêche de réels contacts familiaux chaleureux. On ressent parfois une gène entre eux. Les retrouvailles après des années ne sont guerre plus joyeuses qu'après 1 semaines ou deux. Ce film nous montre aussi l'importance du travail et la dominance qu'il a sur tout le reste, le père et la mère paraissent comme des étrangers qui dérangent et s'imposent, et remerciants à tout va. Devant la mort ou l'alcool, les pensées et sentiments profonds sont ravivés pour certains et s'imposent un temps face à l'hypocrisie et les messes privées. La jeunesse lutte intérieurement face à cette vision des ainés mais est vite rattrapée par une réalité difficile à éviter. La BO, très lyrique, sublime les plans de paysages, tandis que la quasi-absence de plan rapproché attise la sensation de subjectivité et d'absence de sentiments puissants.