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Un visiteur
4,0
Publiée le 24 avril 2014
L’Enfer est un film poignant et grave, qui offre à Cluzet et Béart des rôles dramatiques intenses. Chabrol rend ici hommage à Hitchcock et à sa façon de dédoubler la réalité, de filmer l’étrangeté et l’inquiétude. Avec l’appui d’un scénario de Clouzot, maître du suspens, et à l’aide d’une mise en scène classique, Chabrol met doucement en place, par à coups narratifs, la folie de Paul (Cluzet), jaloux jusqu’à la folie. Si le film semble inachevé, on comprend bien que Chabrol veut nous emmener au bord de la folie, de la paranoïa, de cette double réalité qui réinterprète le réel. Le film n’a semble-t-il pas d’autre but. La parano de Paul resserre l’étau petit à petit autour de Nelly (Béart), pourtant compréhensive dans un premier temps. L’Enfer est un film extrêmement dérangeant, dont la force tient au scénario et à l’interprétation des acteurs, mais aussi et surtout à la caméra de Chabrol qui arrive à capter l’essence d’une folie sans fondement. Par ailleurs, il convient de lever notre chapeau à ce dernier, qui arrive à exploiter Béart et sa beauté, sans jamais la mettre à poil, ce qui, au regard de ses autres films, est une performance…
La première moitié est plutôt ennuyeuse, il ne se passe pas grand chose, on n'y trouve pas grand intérêt. Ce n'est qu'une immense exposition du noeud de l'intrigue qui se situe dans la seconde moitié du film. Là, on y trouve une fresque plutôt bien vue de la jalousie et de la folie. François Cluzet est merveilleux dans ce rôle complexe, il joue aussi bien le bonheur conjugal que la jalousie maladive. Par contre, la fin assez abrupte est certes lourde de sens, mais décevante car on reste sur un sentiment d'inachèvement du film.
J'ai vu le film sans savoir à quoi m'attendre et j'ai été agréablement surpris, surtout pour un film français. Et pourtant ça partait mal car dès le début j'ai trouvé le personnage d'Emmanuelle Béart beaucoup trop exagéré, avec des mimiques et un comportement totalement surréaliste. Et pourtant, tout au long du film son personnage plonge dans l'Enfer proprement dit, face à un mari surpassé par sa jalousie maladive. Et là, plus son personnage s'enfonce et plus l'actrice est crédible, émouvante, intéressante. Quant à François Cluzet, il est génial d'un bout à l'autre, parvenant à attirer la sympathie tout en nous faisant un peu peur. Le film traite de la jalousie à la perfection car il prend vraiment ce problème de couple très au sérieux. Le réalisateur se place à la fois du point de vue des deux victimes (elle victime de la folie de son mari, et lui victime de son atroce paranoïa), ce qui est très fort car ça nous permet de comprendre les deux personnages. Les films que se fait le personnage de François Cluzet sont disproportionnés et presque impossible à croire, mais ils sont réalistes concernant les dégâts que peut causer une jalousie tenace et incurable. Enorme problème de ce film : la "fin". Rarement j'ai vu un tel foutage de gueule concernant une fin de film, même si elle est à double sens (la jalousie ne s'arrête jamais, etc.). Je ne vais pas révéler la fin du film mais je la trouve franchement mauvaise. Bref, pas un énorme chef d'oeuvre, mais un bon film à voir, car il surprend.
Avec son sens de l'ironie et de la dissection des rapports humains malsains,Claude Chabrol reprenait un scénario inachevé d'Henri-Georges Clouzot pour en faire un drame obsédant sur la jalousie et la paranoïa."L'Enfer"(1993),c'est celui d'un couple d'aubergistes qui se délite,sous les coups de semonce de l'obsessionnelle méfiance du mari,induit en erreur par le comportement d'aguichante aguicheuse de sa jeune épouse.Chabrol n'omet aucune étape de cette plongée dans les ténèbres d'où ne peuvent ressortir que folie et pulsions destructrices.Du grand art.François Cluzet,tordu et maniaque,est effrayant,et à la fois pathétique.En le voyant,on est convaincu que la jalousie est une vraie maladie.Quant à Emmanuelle Béart,d'une beauté invraisemblable et provocante,d'une indécente accessibilité,elle restitue à merveille l'équivoque de cette femme,condamnée à finir enfermée comme un oiseau dans une cage.Chabrol brouille les pistes sur ce qui est vrai ou non.Paul entend des voix dans sa tête.Il confond les évènements passés et présents.Il est éteint un instant,brutal le suivant.La non-fin du film sonne comme le triomphe de la fatalité sur la raison.
Un drame de Claude Chabrol au climat doux amer cher à ce réalisateur de talent. Sur une mise en scène de grande qualité, le scénario, signé lui aussi par Claude Chabrol, mêle de manière subtile suggestion et réalité. Il nous conte une histoire sentimentale intense qui tourne à la psychose dramatique avec un suspense habilement mené. L'affiche est somptueuse : Emmanuelle Béart, débordante de sensibilité, est éblouissante. Quant à François Cluzet, il se révèle lui aussi, magistral dans un rôle délicat de personnage excessif. Le pitch : Paul et sa femme Nelly dirigent l'Hôtellerie du Lac. Nelly, une jeune femme ravissante, est profondément amoureuse de son mari dont la jalousie va tourner à l'obsession …
Adaptation d’un scénario d’un film dont Henri-Georges Clouzot n’avait pas réussi à achever le tournage (suite à des problèmes de santé ayant touché lui et Serge Reggiani), L’Enfer est un film passionnant sur la jalousie. Claude Chabrol décrit la chute progressive dans la jalousie maladive d’un homme qui au début aime tout simplement sa femme. Même s’il n’utilise pas l’aspect expérimental que Clouzot avait prévu de donner à son film (et dont on peut avoir une idée dans le documentaire L’Enfer d’Henri-Georges Clouzot réalisé par Serge Bromberg et Ruxandra Medrea en 2009), Chabrol utilise, pour faire ressentir la jalousie du personnage, le langage cinématographique dans tous ses aspects : prise de vue (plans décadrés, demi-bonnette…), son (voix-off retranscrivant les pensées paranoïaques de Paul…), montage (fondus aux noir, alternance entre séquences "réelles" et scènes "fantasmées", répétitions des mêmes actions en changeant de point de vue…), musique… À cela s’ajoute un scénario jouant à la perfection sur la tension et l’évolution de la maladie (car la jalousie est bien une maladie) et surtout une interprétation parfaite en tout point (d’où émerge plus particulièrement François Cluzet et surtout Emmanuelle Béart qui passe petit à petit d’une femme magnifique et rayonnante à une femme martyrisée et terrifiée). La version 1994 de L’Enfer est sûrement très différente de celle qu’aurait fait Clouzot s’il avait pu arriver à la fin du tournage (notamment par la disparition des aspects les plus expérimentaux) mais Claude Chabrol signe malgré tout un très grand film qui retranscrit de façon très convaincante la folie causée par la jalousie.
Superbe maestria de Chabrol pour traiter de la folie de la Jalousie avec 2 acteurs au sommet. Francois Cluzet est etonnant dans sa montee en tension paranoiaque de la jalousie et joue avec une incroyable energie. Emmanuelle Beart est exceptionnelle de douceur et de fragilite dans son role d'epouse victime de la jalousie grandissante. Elle est egalement incroyablement belle, fraiche et sensuelle dans toutes les scenes du film que ce soit dans la realite ou les visions delirantes de son mari. Un tres grand film de Chabrol.
Sur une histoire d'Henri-Georges Clouzot, Claude Chabrol signe un film intense et troublant sur les affres de l'amour et de la jalousie. Si la mise en scène est classique et utilise parfois des transitions abruptes, le scénario est très bien écrit et offre à François Cluzet un rôle fort et ambigu. Il est parfait dans le rôle du mari parano face à une Emmanuelle Béart très sensuelle. Le spectateur finit par être perdu entre visions et réalité et c'est là une des grandes forces du film.
C'est un film qui aurait bien mérité ses 3 étoiles... mais pour le scénario, la clôture de ce film est une moquerie pure et simple... ça ne parait même pas intentionnel ! En fait il manquait un bout du film et l'équipe s'est dis que ça ne valait pas le coup de se faire un ou deux jours de tournage de plus pour offrir aux spectateurs une fin digne de ce nom ?? Dommage, très sérieusement dommage car sans ça, c'est très réussi. Un drame psychologique au développement crescendo très bien mené par François Cluzet et Emmanuelle Béart. Un film a voir... pour l'avoir vu... dommage.
Un bon film solide et astucieux. Cela démarre comme un mauvais mélo , comme une histoire de jalousie maladive déjà vu, banale . Mais Chabrol sait donner une autre dimension au scénario. Cela se transforme presque comme un film d'horreur . Cluzet devient fou et hallucine, il nous fait peur. Béart est belle et troublante et n'arrive pas à comprendre cette dérive. On se prend au jeu et le film devient envoutant. Un beau finish halluciné.
Très bon film. Certainement l'un des meilleurs de Chabrol. Le scénario et la mise en scène brillent. L'ensemble est beau, intelligent, créatif et subtil.
Ce film se place sous l'ombre du film maudit et reste un pari pour Claude Chabrol puisque le réalisateur reprend le scénario du grand Henri-Georges Clouzot qui n'avait pu finir son film en 1964. Chabrol choisit une narration linéaire pour terminer là où commence le film de Clouzot. L'été éveillant les sens et sa femme étant particulièrement jolie Paul devient jaloux à tel point qu'il s'imagine des scénarios qui font de lui un vrai parano. La question de la culpabilité de Nelly devient secondaire, Paul est parano et en devient dangereux psychologiquement. Quitte à jouer double jeu on aurait aimé que Nelly soit effectivement plus ambigüe.
L’enfer est un beau drame de Claude Chabrol. La mise en scène du réalisateur est efficace, il réussit à nous tenir en haleine tout le long. Le scénario est travaillé, la psychologie des personnages est développée et le sujet est traité en profondeur. De plus, les acteurs comme François Cluzet, Emmanuelle Béart et Marc Lavoine sont convaincants dans leurs rôles. Bref, trois étoiles.
L’Enfer est un drame traitant de la jalousie et de ses répercutions sur la vie de couple. Plus que la mise en scène, parfois un peu limite, c’est la performance du duo d’acteurs principaux qui reste en mémoire. Francois Cluzet joue admirablement le rôle du mari jaloux cédant peu à peu à la folie. Quant à Emmanuelle Béart, elle illumine la pellicule de sa beauté provocante. Le film est bon mais on ne peut s’empêcher de penser au chef d’œuvre qu’il aurait pu être si Henri-George Clouzot avait mené à bien sa mouture originelle.