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Un visiteur
3,5
Publiée le 25 octobre 2012
Film troublant, vu tardivement sur les conseils d’une amie que j’ai quittée pour des raisons...à peu près inversées à celles du film. Je mets 4 étoiles à F.Cluzet et 5 à E. Béart pour leur prodigieuse prestation, et 2 étoiles à Chabrol, qui, manikéen, n’a pas mis en valeur la responsabilité ambivalente des partenaires dans le couple ; Chabrol n’a fait ainsi, que retracer le stéréotype de la partenaire irréprochable, avec un conjoint bêtement heureux et responsable, devenu malheureusement parano-jaloux évidemment, et classiquement violent. Paul, qui montrait au début de l’histoire un beau personnage jeune, rieur, sociable et entreprenant, rencontre Nelly, jeune, belle, rieuse, aguicheuse, et entreprenante aussi ... Un film à revoir, ou à reprendre…. Avis. Alizer56
Être fou d’amour et en devenir fou de jalousie. C’est le thème qu’aborde Claude Chabrol dans ce film poignant et oppressant. Paul et sa femme forme un couple passionné. Ils sont propriétaires d’un hôtel et ont un enfant. Tout semble aller pour le mieux jusqu’au jour où Paul soupçonne sa femme de le trompé.La jalousie et la folie s’installent doucement mais surement. La vie tranquille du couple va basculer dans l’enfer. Un casting de taille avec deux acteurs au sommet. Nous retrouvons François Cluzet dans un rôle qui ne lui est pas habituel. Mari jaloux, qui tombe progressivement dans la paranoïa. Emmanuelle Béart interprète la femme de Paul. Une femme belle, joyeuse qui aime la vie et les belles choses avec un coté enfantin. Son personnage va devenir de plus en plus profond. Ce film fait réfléchir et traite un sujet que l’on ne retrouve pas beaucoup dans le cinéma bien qu’il soit toujours d’actualité.
Paul est propriétaire d'une auberge qui tourne à plein régime. Il vit dans un cadre idyllique, dans le Sud de la France. Il est marié à une femme sculpturale qui l'adore. Bref, Paul devrait être le plus heureux des hommes. Sauf qu'au fil des années, la jalousie va peu à peu s'immiscer dans sa tête, au point de le faire partir en sucette... "L'Enfer" est un film à la fois sur le couple, et la folie. On commence avec une simple suspicion, qui au fil des mois va se transformer en maladie. On y verra les mécanismes de cet homme possessif, doutant de tout, s'imaginant toujours le pire, franchissant rapidement un point de non-retour. Chabrol reprend le scénario du célèbre film inachevé de Clouzot, commencé trente ans plus tôt. Mais les thématiques abordées sont intemporelles, et résonnent sans mal encore aujourd'hui. Même si de nos jours on parlerait davantage de perversion narcissique, ou que l'on centrerait plutôt le récit sur la femme, à l'image de "L'Amour et les Forêts". En tout cas, Chabrol y va de sa patte. La photographie chaleureuse et ensoleillée parait volontairement irréelle, personne n'ose croire que ce cadre peut donner lieu à un cauchemar. Le réalisateur se permet également des effets de style percutant pour dénoter la folie rampante (doubles focales, hallucinations...). Jusqu'à un final étonnant et ambigu. Question acteurs, outre Mario David dans son dernier rôle, ce sont évidemment François Cluzet et Emmanuelle Béart qui tiennent la vedette (avec en bonus Marc Lavoine en jeune dragueur !). Le couple est excellent, jouant très bien les étapes du rêve qui se brise. J'avoue avoir ri lors des scènes où le personnage de Cluzet pète les plombs, surtout en public. Son interprétation très théâtrale m'amusant beaucoup. Mais j'ignore quelle était l'intention du réalisateur. Ces scènes étaient-elles tournées au premier degré ? Ou au second pour souligner l'absurdité et la violence des propos du personnage ? Toujours est-il que "L'Enfer" reste un drame poignant et malheureusement terriblement pertinent.
Chabrol filme avec naturel le cheminement torturé de l’homme en regard de la légèreté douloureuse de la femme amoureuse. Les plans sont parfois sauvages. On est loin des longues séquences de réflexion. C’est brutal et en complète harmonie avec l’esprit malade de l’homme. Ça part dans tous les sens parfois. Terrible et intense.
La première heure, assez longue, prend le temps d’introduire ses personnages. Puis la tension monte crescendo en même temps que la folie de Paul. Aux ambitions stylistiques de Clouzot, Chabrol préfère la sobriété, le sujet, dur, se suffisant à lui même.
Quand la jalousie mène à la névrose et l enfer. Sans fin. Sur un scénario de Clouzot, Chabrol réalise un film dérangeant sur la la spirale destructive de la folie, interprété par deux grands acteurs.
Un film au sujet très intéressant porté par deux supers acteurs . Cluzet incroyable, et Emmanuel très très belle . La réalisation aurait pu être plus punchy on perd un peu les émotions parfois . La fin est assez frustrante . Mais ça reste un film à voir.
Excellente mise en scène et sujet passionnant mais le scénario tourne en rond et reste problématique sur le traitement du personnage féminin (il n'est que caution et jamais problématisé).
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1,0
Publiée le 22 octobre 2021
En tant que l'un des initiateurs de la Nouvelle Vague Claude Chabrol mérite notre plus grand respect. Mais dans L'Enfer il n'est pas à la hauteur de ses propres normes élevées. Cela pourrait aussi n'être que mon opinion car je n'ai pas apprécié de voir la spirale descendante que traversent les personnages de ce film. Chabrol nous laisse assembler les pièces de cette histoire comme il nous l'a laissé faire dans ses autres films alors que nous voyons les pièces littérales d'un puzzle reflétant les indices du crime. Si vous aimez Emmanuel Beart comme nous le faisons tous vous la trouverez elle et ses collègues acteurs en bonne forme. Mais tous ça c'est de la normalité bourgeoise et jusqu’à l'enfer...
Reprenant un projet avorté de Clouzot que l'on peut découvrir dans l'excellent documentaire "l'enfer d'henri-georges Clouzot" de Serge Bromberg, Chabrol abandonne l'aspect expérimental et expressioniste qui caractérisait le projet initial pour nous présenter une histoire de jalousie maladive,dont la dimension pathologique ne fait que s'aggraver au cours du film ,à un point tel que spoiler: le metteur en scene refusera d'ailleurs d'attribuer une fin à son oeuvre. En effet,estimant que le destin de cette relation de couple est mue par une fatalité inexorable ,il préférera reléguer les détails de l'évolution de l'intrigue au second plan... Ce parti pris n'est pas gênant,ce qui l'est davantage c'est la platitude de la mise en scène,très classique malgré les nombreuses scènes de fantasme de Paul,l'aubergiste,interprété par François Cluzet(qui surjoue un peu dans ce film).Il semblerait que Chabrol,dont le talent est incontestable dans la description des moeurs bourgeoises et qui a réalisé des intrigues policières ou d'inspiration plus psychologique de très bonne facture ,n'ait pas su restituer toute la folie inhérente au personnage,malgré le comportement paranoiaque et tyrannique de Paul. Au début,on comprend un peu celui-ci,car sa femme,jouée par Emmanuelle Beart,outre ses attraits féminins très prononcés,a une attitude un peu ambigüe avec son entourage,c'est un peu le prototype de la femme-enfant,aguicheuse et "innocente" mais propre à émoustiller le mâle lambda... Après,bien évidemment on ne le suit plus et il nous apparait comme un pauvre type,enfermé dans son délire...peut-être ce détachement du spectateur joue aussi dans l'intérêt minime que l'on ressent pour l'histoire,alors qu'une mise en scène plus ambiguë,nous faisant réellement douter de la fidélité de l' épouse éplorée,aurait davantage captivé.
Ce sont des bobos gauchos parisiens qui tiennent un hôtel dans un mas de cocagne, et pour pigmenter le film; ils sombrent dans la folie. Un film de Claude Chabrol c'est un téléfilm sur TF1.
Très bon film interprété avec justesse par Emmanuelle Béart,ravissante et François Cluzet à la folie amoureuse croissante. La fin se doit d être implicite car dans l enfer de la jalousie quelle solution à apporter??? C est à nous spectateurs d imaginer la suite si tortureuse soit-elle..du bon Chabrol.
L'enfer peut être différent d'une personne à une autre, de physique il peut passer à psychologique, et c'est ce que vit F. Cluzet. C'est un film 'sans fin' et on reste un peu dubitatif. Qui est vraiment malade? Tout porte à croire que c'est le mari mais pourquoi pas imaginer qu'il a raison. On reste sur notre faim. Cluzet se marie à une belle femme, une femme fatale, celle qui fait rêver et retourner tous les hommes. Il se met des idées en tête et cela va virer au cauchemar. Sa femme se montre compatissante d'un côté mais de l'autre elle semble s'amuser de cette situation et continue par son attitude provocatrice à faire chavirer les cœurs. Bref c'est le jeu du chat et de la souris. Le début du film est très bien, on avance vite dans l'histoire et les choses se mettent en place rapidement. Même un peu trop vite: le mariage est expédié illico presto alors que la rencontre n'a eu lieu que quelques secondes avant. Ensuite l'intrigue se met en place et le rythme du film est assuré par des évènements bien agencés. Par contre un peu plus de punch et de mordant dans le scénario aurait pu renforcer les émotions de ce film.