Telle la brise balayant la steppe, une douce mélancolie se dégage de ce Hana-Bi. Elle est là ; muette d'abord, comme imperceptible, puis mêlée progressivement à chaque scène. D'une indéniable amertume, elle se confond au destin de ces personnes rencontrées qu'elle ne quitte plus, tant et si bien qu'on en vient à se demander si ce ne sont pas eux, qui sont mélancoliques. Peut-être. Ou non ; qu'importe. Sitôt perçue, elle plane tout au long de l'œuvre, cette mélancolie de la disparition, de l'injuste perte ou de l'inévitable. Plus qu'une vague illusion, elle colore Hanabi-Bi d'une sorte de fatalité énigmatique. Comme à la fin de tout, ses hôtes marqués par le temps contemplent le passé avec émotion. Il ne semble pas y avoir d'avenir. Seul compte l'instant présent, celui là qui va et qui ne reviendra plus. Puis après, quelque chose, ou plus rien. Au naturel ou à sa peinture, les plans fixes subliment cette idée accompagnés d'une bande sonore remarquable. Le voyage est précieux - tous les moments comptent, car il n'y en aura bientôt plus d'autres. Quand, lorsque le bout du chemin sera atteint, sans doute. A moins que ce soit ça, le bout du chemin. Enfin, tous, nous ne manquerons pas d'y arriver. Alors autant profiter de ce qu'il reste.