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Arthur Debussy
154 abonnés
693 critiques
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3,5
Publiée le 26 août 2017
Si à l'époque de la sortie d'«Hana-Bi» Kitano se considérait encore comme un cinéaste débutant, force est de constater qu'il atteignait déjà des sommets. Mêlant sérénité et violence dans un ballet d'images et de sons, Takeshi Kitano laisse éclater dans ce film la multiplicité de ses talents artistiques : acteur, peintre, réalisateur, scénariste, monteur, rien ne semble impossible au japonais et il faut dire qu'il s'acquitte fort bien de chacune de ces tâches. Son jeu, marqué par son visage accidenté, est impressionnant d'intériorité et de subtilité. L'histoire est traversée par les thèmes qui préoccupent habituellement Kitano : la violence bien sûr, l'amour, la mort, la maladie, la justice, la nostalgie... autant de sujets ambitieux vus et revus dans le cinéma, et pas toujours de la meilleure façon qui soit, mais abordés ici avec une grande humilité et une véritable honnêteté, et surtout une approche originale. Pour ce qui est de la réalisation, c'est l'une des plus abouties de sa carrière, l'usage enchevêtré des images et des sons est proche de la perfection, les cadrages sont splendides, la contemplation domine tout le long métrage... Et l'ensemble est magnifié par un montage extraordinaire. Avec «Hana-Bi» Kitano a franchi une étape supplémentaire dans la maîtrise du temps, l'étirant ou l'accélérant à sa guise, toujours avec une intuition relevant du génie. Le cinéaste japonais était tout simplement en état de grâce. Et la partition de Joe Hisaishi qui vient couronner le tout... Un grand film. [2/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
Assez similaire à Sonatine, Hana-bi n'a pas été aussi surprenant que je l'aurais espéré, cependant il faut bien admettre que le style de Kitano est toujours aussi pétillant et frais. Le scénario est original et prenant (après avoir lu le synopsis, j'ai eu directement l'envie de le voir) ; l'histoire est centré autour de Nishi, ancien détective, qui se retrouve dépassé par les évènements de son entourage et décide ainsi de quitter la police pour commettre un braquage (dans le but de soulager les misères de ses amis/sa femme, en leur envoyant l'argent volé). Ce qui est remarquable avec Takeshi Kitano, c'est cette subtilité qu'il emploi dans la mise en scène ; on y retrouve de la violence hors-champ, des sous entendus ou encore l'inexpressivité volontaire des personnages constitue toute l'originalité du réalisateur (à défaut de faire des films relativement lent). La bande son composé par l'habituel Joe Hisaishi ne manque pas de marquer les esprits avec, comme toujours, 2-3 thèmes récurrents ("Hana-bi" la piste principal et "Sea of blue" qui est aussi magnifique). Au final, malgré la petite lenteur générale, je dois bien admettre que certaines moments sont magistrales ; comme le cambriolage de la banque, pas crédible, mais plutôt bien réalisé (la vue depuis la caméra de surveillance par exemple). Même si je n'ai pas été émerveillé, notamment à cause de lenteur, il faut le voir pour tout les amateurs de film sur les yakuzas !
J'ai revu "Hana-Bi" tout récemment, quinze ans après l'avoir découvert à sa sortie en 1997 (il m'avait impressionné et déconcerté comme jamais car son contenu était tout simplement inédit en France (et même sur un écran de cinéma en général) ; à l'époque, les films asiatiques apparaissaient au compte-gouttes dans nos salles obscures ; nous n'étions pas encore dans la déferlante des sorties des années 2000), j'ai revu "Hana-Bi" tout récemment, donc, et il ne s'agit ni plus ni moins que d'un poème imprimé sur pellicule, un beau chant désespéré qui captive nos yeux (via l'omniprésence de l'art pictural, lequel conduit même la narration du film, parfois) et enchante nos oreilles avec la superbe musique de Joe Hisaishi (les courtes saynètes douce-amères, quasi muettes, qui réunissent le personnage de Kitano et sa femme sont tout simplement bouleversantes ; on est pas loin du Chaplin de la grande époque).
Doux Amer ... Un chef d'œuvre de construction, d'interprétation, de photo. La musique de Joe Hisaishi (comme pour "Chihiro", et tous les autres grands films japonais) est un régal. De la violence, à l'amour, un voyage doux amer dont le héros connait la destination dès qu'il choisit de devenir Yakusa ... Un GRAND Kitano, reconnu dans le monde entier. A VOIR ...
Voici à la fois le plus beau film de Takeshi Kitano et son plus célébré à travers le monde(Lion d'argent à Venise)."Hana-Bi" représente la quintessence de son style,parsemé d'une émotion paisable et durable.C'est l'histoire d'un ex-flic anéanti par la mort prochaine de sa femme et l'accident de son équipier qui se retrouve en fauteuil roulant.L'Inspecteur Nishi erre comme une âme en peine.Il semble n'avoir plus rien à perdre,mais avant de passer l'arme à gauche,il a envie de quelques moments de bonheur,d'un dernier voyage.Derrière son apparente impassibilité et ses lunettes de soeil,il cache des trésors d'humanité.Kitano est le genre d'acteur qui arrive à communiquer,avec très peu de mots et un visage qui ne cille que très rarement.Nishi est une figure tragi-comique.L'absurdité de certaines situations rappelle à quel point Kitano sait que la vie est éphémère et qu'il vaut mieux profiter des choses simples.L'irruption de yakuzas trouble sa quiétude retrouvée.La mise en scène,toujours aussi riche en plans fixes,est plus élaborée que d'habitude,entre éclairs de violence,poésie contemplative et mélancolie poignante.On y découvre son talent de peintre par le biais des toiles de l'handicapé.La partition parfaite de Joe Hisaishi,douce et marquante,finit de faire de ce drame d'auteur un puissant souvenir.
Mon premier film de Takeshi Kitano. Sorte de poésie contemplative, Takeshi Kitano nous livre ses talents de réalisateur, scénariste, acteur et monteur. Aux premiers abords Hana-Bi peut sembler déroutant mais on se laisse rapidement convaincre par la narration du réalisateur Nippon même si elle se révèle assez longue par moment. Le tout est magnifié par la musique qui m'a fait beaucoup penser aux rpg Japonais comme les Final Fantasy ou Tales of (on trouve mieux comme comparaison oui !). Kitano fait aussi la part belle à la violence que j'ai trouvé assez inattendu, tout en évitant de tomber dans le gore outrancier et vulgaire. Cette brutalité met en avant la froideur de Yoshitaka Nishi, froideur qu'il abandonne lorsqu'il se trouve avec sa femme malade. Car oui Hana-Bi est aussi une histoire d'amour, certes très étrange et sortant des sentiers battus mais une belle histoire. Je pense qu'on ne peut rester indifférent face à une telle œuvre. Il faut aussi se laisser bercer par la beauté des images.
Quel film incroyable ... Kitano y réussit le mariage improbable de la poésie, de la violence sèche , de l'art brut et de l'humour absurde avec une maitrise bluffante ! Le scénario est lentement distillé par un montage adéquat et subtil, le jeu des acteurs, qui sont ici au bord du mutisme, transcende le rythme si particulier de ce film sublimé par la superbe musique d'Hisaishi. Vous l'aurez compris, ce film est pour moi le chef d'oeuvre absolu ... le meilleur que j'ai vu en tout cas !!!
Hana-Bi est un film exceptionnellement compliqué pour qui ne connait rien au Cinéma asiatique, et particulièrement à Takeshi Kitano. Les fresques sont superbes, et les acteurs sont plus que convaincants, seulement le déroulement même du film, le montage, c'est à dire l'enchainement des scènes voire des plans, ont de quoi dérouter : l'action, plus ou moins linéaire, se concentre plus sur les conséquences morales des évènements sur les personnages que sur les évènements eux-mêmes. Takeshi Kitano joue lui-même le personnage central, un policier perturbé par la maladie de sa femme et la paralysie de son collègue, victime de quelque criminel. Extrêmement calme et renfermé en temps normal, il est au contraire extrêmement violent lorsqu'on le provoque. On le croit insensible, alors qu'il regorge de tristesse, de compassion et de générosité. Mais il lui faudra un certain pour s'exprimer. Tragique et désespérant, Hana-Bi peut ennuyer par sa lenteur et sa forme incongrue, mais de peut pas laisser indifférent.
Il y a de ces films qui mettent tout le monde d'accord, par leur surcharge émotionnelle.
Hana-Bi en fait indubitablement partie. Sorte de poème lyrique et contemplatif, Hana-Bi carbure à l'émotion. Chaque plan est doublement rétroactif : en dehors de sa puissance artistique certaine, il invite le spectateur à une réflexion métaphysique. Mais cette réflexion ne prend pas la forme d'une méditation introspective comme chez Kubrick ou chez Refn, bien que l'apparente froideur du protagoniste, joué par le cinéaste himself qui a une classe ahurissante, puisse a priori rapprocher les styles.
Kitano mise uniquement sur la sensibilité de son spectateur, ne serait-ce qu'au hasard d'un geste ou d'un son. Cette démarche n'est évidemment pas sans risque. Seulement, le film ne verse jamais dans la boursouflure sentimentale : les forces qui contrebalancent la potentielle mièvrerie du propos sont si fortes, en premier lieu, la violence, que le réalisateur, souvent à deux doigts de la niaiserie, ne s'y égare pas.
Vous l'aurez compris : Hana-Bi va vous coller une boule dans la gorge dont vous aurez du mal à vous défaire jusqu'au dénouement, déchirant et prouesse stylistique. Mais comme dans tous les films-monde, l'émotion est presque un prétexte contingent à la rhétorique métaphysique : Kitano est fasciné par l'homme-machine, chez qui la vie a laissé des traces immuables.
Les handicaps physique, et moral opèrent de la même façon et se traduisent par une mécanisation et un mutisme sentimental.
Optimiste triste, Kitano consacre néanmoins une lueur d'espoir : l'amour. Mais la flamme est éphémère et ne durera que le temps d'un feu d'artifice.
Il faut l'admettre que le talent de Kitano devant et derrière la camera et sans reproche, Kitano crève l'écran, la musique et magnifique, mais je préfère de loin son film "aniki mon frère".