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chrischambers86
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3,0
Publiée le 31 août 2014
Palme d'or ex aequo avec "L'anguille", ce film inclassable de l'iranien Abbas Kiarostami reste en mèmoire pour la limpiditè de son histoire : un homme dans la force de l'âge qui veut se suicider recherche dans Tèhèran celui qui acceptera de l'enterrer! il a dècidè de se libèrer de sa vie mais pour quelle raison ? L'homme ne veut pas en parler car on ne peut pas comprendre une tel geste! On peut le compatir, le comprendre mais pas ressentir sa douleur! Le Coran dit pourtant : « Vous ne vous tuerez pas vous-même. » C'est possible de jeter de la terre sur quelqu'un ?! S'il ètait vivant, il se lèverait pour riposter! Mais l'homme sur qui le jeune soldat, le gardien, le prêcheur ou le vieillard à la mûre jetteront de la terre ne sera plus vivant, sinon il ne serait pas dans ce trou...Vous me comprenez ? 20 pelletèes de terre...Juste 20...Chacune vaut 10 000 tomans! Sur les routes caillouteuses iraniennes entre gravats et poussière, Kiarostami sonde la fragilitè de la vie dans une oeuvre qui èchappe à la gratuitè! Dans le rôle de M. Badii, Homayoun Ershadi est remarquable et s'est totalement impliquè dans ce rôle difficile en donnant bien le ton à son personnage! Ici, les paysages iraniens sont aussi nus, aussi secs, aussi insaisissables que le hèros! Quant à la pirouette finale, elle risque d'en dèconcerter plus d'un(e)...
Voilà comment en très peu de mots, nous pourrions décrire ce film si particulier : Le Goût de la cerise (1997) est un road movie dans la banlieue de Téhéran, où un homme, à bord de son Land Rover, part à la recherche d’une personne pouvant lui rendre un important service. Pas le genre de service que l’on peut facilement demander à son voisin ou à l’épicier du coin, non, là le sujet est grave, c’est du sérieux, d’ailleurs le film est plus un drame sociologique qu’une comédie. Il pourrait être aussi un très bon somnifère, car entre nous, dans ce film, il ne se passe pas grand-chose, beaucoup de plans fixes, longs et sans paroles. Mais serait là, voire le mauvais côté des choses, car en fin de compte, on assiste ici à un film très réfléchi, que nous, occidentaux, ne sommes pas tous obligés de comprendre à 100%, tant le film est sinueux. Une œuvre complexe, belle et contemplative, une œuvre qui a tout de même bien mérité sa Palme d’Or lors du 49ème Festival de Cannes en 1996 !
On ne peut le nier, Le Gout de la Cerise se veut être un réel chef d'oeuvre, dans la mesure où nous l'acceptons comme tel. Bien plus qu'un "road-movie" (?), il est une invitation à la réflexion sur la propriété de notre vie. Kiarostami s'amuse avec son film et le spectateur bave devant une telle maîtrise. Du très beau cinéma ! Plus de critiques sur http://tournezcoupez.skyrock.com
Un homme au volant de sa voiture, fenêtres ouvertes, s'arrête quand il croise des hommes seuls au bord de la route. Pourquoi ? Le film mettra un peu de temps avant que le conducteur n'énonce la raison de ses multiples arrêts, finalement donnée dans une périphrase habile qui dit la difficulté d'avouer le suicide dans une société iranienne qui le refuse. Cet aveu est bien le seul du film, car aucune explication de cette volonté d'en finir ne sera apportée, de même que M. Badii (Homayoun Ershadi impressionnant de par son impassibilité) ne dira jamais pourquoi il a nécessairement besoin de quelqu'un pour l'aider à mourir, pour l'enterrer alors qu'il sera endormi dans son trou. Kiarostami rejette ces éventuelles précisions pour réaliser un film d'une simplicité désarmante, construit selon un système d'écriture et de mise en scène très clair puisque les actions du personnage principal se résument à un schéma unique (rouler, s'arrêter et expliquer), avec une caméra souvent fixe, axée sur M. Badii et toujours laissant entrevoir le décor. Ainsi, Kiarostami signe un film sur la fin du monde dans le sens où il relate le possible dernier jour d'un homme sur Terre, un trajet vers la mort qui aurait pu être moins bavard mais qui se voit sublimé par quelques plans métaphoriques - la scène de la cimenterie en est pourvue - qui suggèrent le vertige d'une mort imminente alors que le soleil commence à se coucher et fait apparaître une lumière inquiétante, presque apocalyptique. "Le Goût de la cerise" est un très beau film qui tient à ne jamais dérégler son imparable dispositif mais qui garde également une dimension mystérieuse et déroutante, incarnée en partie dans les ultimes minutes qui décident finalement de ne pas aller au bout du programme scénaristique mais qui, sans révéler leur contenu, optent pour une tonalité plus optimiste et intriguent par un abandon fictionnel en ne donnant aucune réponse sur ce décalage. Un film à système formellement abouti et en fin de compte déconcertant.
Le plus marquant dans le film est que le réalisateur a envisagé une voiture en marche dans le paysage désertique iranien comme lieu principal du film qui se déroule à quelques exceptions près en huis-clos. Ce choix radical permet d’intensifier la confrontation entre le personnage principal et ses trois principaux interlocuteurs (un soldat, un séminariste et un employé de musée). L’agrément de l’un de ces trois personnages est indispensable au personnage principal pour accomplir son dessein, c’est-à-dire s’ôter la vie, il doit pour cela les convaincre de la nécessité de ce suicide. L’argumentation se produit sans que jamais les véritables raisons soient mentionnées, les trois interlocuteurs se doivent de croire que ces raisons justifient le désir de mort du personnage principal sans pour autant y avoir accès. Visuellement, certains plans sont très puissants comme l’ombre du personnage principal qui apparaît sur la terre déversée par les pelleteuses, comme une préfiguration de sa mort désirée, mais jamais définitivement recouverte.
Un homme envisage de suicider (sans qu’on apprenne jamais pourquoi) et erre en voiture dans les faubourgs poussiéreux de Téhéran à la recherche de celui qui acceptera de l’enterrer. Un film minimaliste mais puissant, doté d’une grande portée philosophique. Palme d’or en 1997.
Le goût de la cerise est un film très réfléchi mais hélas il ne se passe pas grand chose... On alterne entre les champs/contre-champs et des plans fixes. Les dialogues sont très bien écrits mais il est vraiment dur de ne pas s'ennuyer devant ce film
«Le Goût De La Cerise» m'a réconcilié avec le cinéma de Kiarostami, en espérant que ça dure (j'avais été bien échaudé par «Où Est La Maison De Mon Ami?»). Ici il y a matière à réflexion et c'est plutôt subtilement amené, enfin quelque chose à se mettre sous la dent! Bon j'avoue que j'ai du lutter contre le sommeil pour arriver au terme du film, mais après y avoir réfléchi il me semble que c'est justement parce que Kiarostami laisse les clés au spectateur, se « contentant » de provoquer l'intellect et donc limitant les effets d'accroche voyants que son oeuvre est difficile d'accès. Abbas Kiarostami parce qu'il laisse entrevoir les choses sans les expliquer complètement fait appel à l'attention du spectateur, à son imagination, à sa propre mémoire comme à ses propres expériences. Il disait réaliser des « demi-films » : pour le meilleur et pour le pire je suis entièrement d'accord. Et quand on qualifie son cinéma de « miroir », je partage là aussi cet avis : au fond il ne juge pas ses personnages et ne cherche pas à orienter notre jugement, mais à faire résonner leur histoire avec la nôtre. Donc si à première vue ce film paraît dépouillé voir... vide, en fait Kiarostami nous laisse la liberté et la possibilité de creuser plus profondémment dans son oeuvre et en nous, un peu comme s'il nous tendait une pelle et nous montrait par où commencer à chercher. J'ai donc été agréablement surpris par l'intelligence de ce long métrage, mais aussi par l'audace de certaines allusions (sur l'homosexualité ou le suicide, sujets tabous en Iran) et de certaines séquences (sur un plan plus formel). Après je pense qu'il faut être un véritable admirateur de Kiarostami pour apprécier pleinement ce film (pour ma part je ne suis guère attiré par son esthétique, ne trouvant que peu de beauté dans ses plans), mais il est incontestable qu'il dispose de qualités remarquables. Une Palme d'Or méritée pour un film particulier et jusqu'au-boutiste. A voir! [3/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
Dès le départ, on ne sait pas trop ce qu'il se passe. Un homme chercher quelqu'un qui accepterait une étrange mission. Chacun de ses interlocuteurs lui renvoient une réaction en décalage avec son état d'esprit. Une quête désespérée dans un des paysages secs et arides. Et puis, arrive ce personnage turc. A partir de ce moment, le film bascule. Son magnifique monologue nous bouleverse; la situation du héros devient plus prégnante à nos yeux. Et l'on se met à écouter ce vieil homme comme le fait ce personnage au bord du gouffre. Un moment de cinéma unique.
Kiarostami livre une oeuvre aussi intelligente et belle qu'elle est lente. Les paysages sont magnifiques, les relations humaines sont vraiment pures, il y a quelque chose dans ce film de fondamentalement bon. La mise en scène est vraiment très bonne, et cette utilisation de la voix off alors qu'on voit la scène (faut voir le film pour comprendre) ça donne un aspect assez étrange au film. Par contre je dois avoué que j'ai trouvé ça un peu long et la fin je ne l'ai guère comprise (mais comme souvent avec Kiarostami)
Extraordinaire, Le Goût de la Cerise obtint la Palme d'Or du festival de Cannes en 1997 ( ex aequo avec L'Anguille, magnifique film japonais ). L'idée originale est poignante: un homme d'une cinquantaine d'années cherche de l'aide auprès de trois personnes pour organiser son suicide: un jeune soldat timide, un étudiant en théologie intègre et un taxidermiste optimiste. L'histoire se situe principalement dans la banlieue de Téhéran, et l'on suit le parcours de cet homme dépressif et désespéré ( l'acteur principal habite littéralement le film de Kiarostami ). Par le biais d'une mise en scène épurée et d'un important travail sur le hors champ, le film de Kiarostami laisse une place à quelque chose de trop rare dans le cinéma actuel: l'imaginaire du spectateur. Après tout, la personnalité de cet homme suicidaire n'est jamais totalement dévoilée, et l'on ne sait pas grand chose sur son statut social ( est-il riche ?pauvre ? marié ? ). Le dénouement est pour le moins surprenant, et renforce davantage cette sensation de mystère que respire le film. Un chef d'oeuvre de subtilité qui mérite amplement sa Palme d'Or. Abbas Kiarostami est certainement l'un des plus grands cinéastes actuels.
Un film fort , intellectuel bien écrit. C'est du cinéma de réflexion comme on en fait plus beaucoup en occident. Des personnages se croisent , un chauffeur de taxi veut mourir , il ne trouve plus de sens à sa vie. Il rencontre d'autres personnages . C'est un peu sur le côté "futile" de la vie, quel sens y donner, pourquoi vivre ? Qu'est-ce que vaut la vie..Et puis il se raccroche à quelques petits détails, quelques souvenirs, quelques bons moments.. Un ancien gôut de cerise qu'il adorait , alors continuons, allons jusqu'au bout de ce long voyage au bout de la nuit. Très lent , mais très fort.;
A l'exception du dernier 1/4H, manifestement bâclé et brouillon (mais correct), ce film reste un très bon thriller psycho, extrêmement prenant. Action (aucune) se situe dans un endroit lunaire, au carrefour de toutes les cultures, de toutes les identités. Soit un peu de cailloux, de poussière, une tire, des acteurs. L'action est humaine, intense, limite du concevable. Pour rappel, 'le salaire de la peur' (un film nitro, ni trop peu) n'est rien d'autre que : des cailloux, un camion, et des flacons remplis de flotte. Et tout cela devient culte et intemporel. Mais c'est juste à titre de démonstration, car aucune comparaison n'est jamais possible entre films.
« Le Goût de la Cerise », palme dor au Festival de Cannes 2001, est un constat autrement plus dépressif. Un homme, en voiture, traverse la banlieue de Téhéran à la recherche de quelquun qui acceptera denterrer son corps après quil se soit suicidé. Il voyagera quelques instants avec un soldat, un étudiant en théologie et un taxidermiste, chacun évoquant sa conception du monde face à lidée du suicide, fait ô combien sacrilège en Iran. La fin du film, déstabilisante au possible, est lun des plus hauts faits du cinéma kiarostamien.
Si Le goût de la cerise peut à priori sembler un peu lent avec ses longues scènes bavardes tournées (pourtant fort habilement) en voiture, il faut avant tout y voir une magnifique réflexion pleine de subtilité sur la mort. Nous y observons en effet deux points de vue relatifs à ce thème fatidique, avec, d’un côté, celui d’un homme au bord du suicide à travers le drame d’un personnage cherchant vainement une aide pour passer à l'acte, et, d'autre part, le refus et les réactions de trois divers personnages (un militaire, un séminariste et un employé de musée) refusant cette aide pour des raisons différente selon leur convictions culturelles. Cette petite galerie des mentalités présentes en Iran est intéressante et intelligemment écrite. Avoir à assister impuissant à celle d’autrui alors que l’on attend la sienne, n’est-ce pas la condition de l’Homme face à sa fin annoncée ? C’est en tout cas ce que semble vouloir illustrer Kiarostami qui traite, sans jamais prendre parti, ce thème tabou en Iran qu’est celui du suicide. Le film est d’ailleurs toujours interdit dans son pays d’origine.