On entre dans l'univers de Hitchcock par la petite porte, mais déjà, tout est là, l'atmosphère; le quiproquos, l'ambiguïté, le drame, le meurtre, les soupçons.
On peut reprocher un scénario un peu faiblard, mais on ne peut pas reprocher que les pièces du puzzle soient assemblées de manière à nous faire douter, à nous faire croire au pire. Même si la fin est toute conventionnelle, et c'est peut-être là, la faiblesse du film, on y voit le fringant Cary Grant joué les dandys, charmeur, le sourire dévastateur, mais au détour d'une scène, on peut y voir toute la noirceur qu'il est capable de donner.
Le réalisateur a trouvé un acteur à sa hauteur, et il lui donnera par la suite de grands rôles. Quant à Joan Fontaine, frêle, femme amoureuse, qui séduit le bellâtre et laisse l'imagination la consumer remportera l'oscar pour sa prestation.
Plusieurs scènes sont à retenir de ce film, et la bande son de cette valse, toute joyeuse lors de la rencontre, se délite au fur et à mesure que le récit devient noirceur, et prend des notes bien sombre. Tout cela est orchestré de mains de maître.