Classé comme policier, voire même thriller, on pense voir une enquête diligentée à la suite d’une affaire criminelle. Sauf que "Soleil levant" commence de façon tout à fait singulière : voilà-t-y pas qu’on se retrouve dans un western avec des acteurs asiatiques ! Patience ! Vous ne vous êtes pas trompé de film. En effet, le long métrage de Philip Kaufman vaut pour cette enquête compliquée (trop ?) qui va réunir à l’écran le jeune Wesley Snipes et l’immense Sean Connery. Un duo inédit arbitré par Harvey Keitel, qui évoluera au gré d’une enquête qui n’aura de cesse d’opposer la culture américaine à la culture japonaise, et de montrer par la même occasion toutes les différences entre ces deux cultures, que ce soit au niveau des coutumes ou de la perception des choses. Placée dans le monde très classieux des affaires, l’enquête qui nous est proposée a l’avantage de proposer un certain nombre de facettes, en particulier la facilité en vue de ne pas influer sur les enjeux économiques et, si on extrapole, politiques. Il en ressort une investigation, comme je le disais plus haut, compliquée. Trop ? J’ai envie de dire tarabiscotée. Une enquête pour laquelle les fausses pistes se multiplient pour créer de la surprise par ses rebondissements, pour le coup assez nombreux (trop, là aussi ?). De ce point de vue, je dois dire que c’est assez réussi. En effet, tout est fait pour que les évidences prennent le dessus, mais si on gratte un peu, on s’apercevra que les apparences, y compris les plus évidentes, sont souvent trompeuses. Comme en beaucoup d’autres domaines, ceci dit… Le fait est que Wesley Snipes et Sean Connery forment un bon duo, selon le concept du buddy movie si cher à Richard Donner ("L’arme fatale"), en moins drôle. Evidemment, face au charisme de Sean Connery qui lui permet d’avoir une présence et une classe monumentales, Wesley Snipes ne tremble pas. Mieux, on voit même son personnage désespérer d’être parfois dans l’ombre de son binôme improvisé. Encore mieux, Wesley Snipes nous régale à le voir frétiller d’envie à la découverte de la pièce cachée. Malheureusement, Harvey Keitel, habituellement si bon, ne parviendra jamais à leur niveau. Ici, il devient limite agaçant tant les traits de son personnage sont plus ou moins grossis vers la caricature. Connaissant son talent, je serai tenté plutôt de dire que c’est l’écriture de son personnage qui a pêché. Voire même la dierction d'acteurs. Après, "Soleil levant" ne révolutionne pas le genre et en ce sens, n'est clairement pas un chef-d’œuvre. Dépourvu de la moindre originalité, il offre tout de même quelques bonnes séquences, notamment l’entrée en scène de Sir Connery, ou la réception au cours de laquelle la musique japonaise est mise en avant. Sinon, l’enquête est si compliquée, munie de tant de rebondissements que ça finit par fatiguer et, conséquence qui va de pair, désintéresser le spectateur. C’est limite si on perd pas de vue les véritables enjeux sous-jacents. C’est dommage, "Soleil levant" aurait pu être un grand film. Il en avait le potentiel en tout cas.